Un livret volumineux sur les attitudes à ne pas adopter, notamment en France, a été publié.
ReutersÀ l’approche de la saison des vacances, le ministère russe des Affaires étrangères a décidé de rappeler aux Russes les règles de conduite à l’étranger et a mis à jour ses recommandations. Le mémo des diplomates explique comment éviter d’offenser les habitants, de se retrouver en prison ou de se faire agresser.
Le livret détaille les règles de conduite standards, applicables à tous les pays (être cordial, respecter les lois, éviter les quartiers malfamés, s’abstenir de critiquer à voix haute la cuisine nationale dans un restaurant), mais également des conseils assez particuliers pour certains pays. Cette année, le ministère a notamment décidé de remplacer le mot « gay » par la formule « représentants des minorités sexuelles », attirant ainsi l’attention sur le livret.
Par ailleurs, le ministère conseille particulièrement aux citoyens russes d’éviter de parler de l’homosexualité. Les sondages d’opinion révèlent que les deux tiers de la population russe expriment des sentiments homophobes.
Le ministère porte un accent particulier sur le Canada, qui a légalisé les mariages entre personnes du même sexe depuis longtemps et accorde une grande attention à l’égalité des sexes : « Ce n’est pas le meilleur endroit pour raconter des blagues salaces masculines ». Dans les grandes mégapoles « concentrant un grand nombre de représentants des minorités sexuelles »,« on risque de se heurter à une amende », explique la brochure.
Le conseil d’éviter de heurter les personnes LGBT s’applique notamment aux touristes se rendant dans différents pays européens, dont la France. De même, « il faut éviter ce type de comportement à l’égard des femmes, car il peut être perçu comme sexiste ».
Par ailleurs, les Russes sont invités à cesser d’appeler les serveurs « garçon », préférant à ce terme « monsieur » ou « madame ». À ceux qui ne maîtrisent pas la langue française, le livret conseille de demander un menu en russe ou en anglais, car « les tentatives de prononcer les noms des plats en français sans connaissance des règles de lecture peuvent entraîner des situations conflictuelles ».
Par ailleurs, « il est déconseillé de se montrer méprisant à l’égard de la langue française et de chercher à expliquer des choses en russe aux Français pour ensuite s’indigner de leur incompréhension ».
Le ministère conseille également de se montrer poli : « En France, on salue le personnel dans tous les lieux publics – les conducteurs dans les transports publics, les vendeurs dans les boutiques, les concierges dans les immeubles et le personnel des hôtels ».
Le ministère souligne également le « sentiment d’identité propre et distincte » entre les Canadiens et les Américains, ainsi qu’entre les Hollandais et les Allemands, qu’il ne faut jamais comparer, alors qu’avec les Danois, il faut éviter les questions intimes.
« Un seul conseil est adressé aux Russes se rendant en Norvège, celui de rester particulièrement attentifs quant à l’interdiction de toute forme de violence sur les enfants, dont les fessées, les claques sur la nuque et le fait de hausser la voix », précisent les diplomates.
Ceci est peut-être lié au fait que la Norvège revient régulièrement à la télévision publique russe dans le contexte du travail mené par la justice pour enfants. Les fessées en Russie ne sont pas considérées comme une forme de violence, ni par les représentants du pouvoir, ni par l’église.
Le ministère est également contraint d’avertir les Russes qu’il ne faut jamais caresser les Thaïlandais sur la tête ni leur crier dessus, sinon « ils arrêteront de vous rendre service, même si cela fait partie de leurs fonctions officielles ».
On ne sait pas pourquoi le ministère a décidé de ne donner aucun conseil aux Russes se rendant aux États-Unis. En revanche, il conseille aux touristes en voyage en Chine d’informer immédiatement leurs interlocuteurs qu’ils viennent de Russie, car « les Chinois affichent une attitude positive à l’égard de notre pays » et « il est possible d’obtenir une certaine sympathie de leur part ».
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