Les services sociologiques publient régulièrement des sondages dans lesquels la moitié des Russes partagent le même avis. Et si l’on recherche sur Google « Un Russes sur deux… », on trouve des résultats plutôt inattendus. Selon ce portrait collectif, ce héros des sondages d’opinion est extrêmement militariste, mais on peut l’effrayer avec des superstitions.
Les sociologues ont conclu que même 25 ans après, le Russe n’a pas oublié le bonheur qu’il éprouvait dans un pays qui n’existe plus, l’URSS. Aujourd’hui, la moitié des Russes voudraient revenir à l’Union soviétique. Cependant, un retour au système socialiste implique aussi un retour de ses attributs : l’économie planifiée et, bien sûr, un leader à la Staline.
Un Russe sur deux (52%) est prêt à renoncer au marché et à la propriété privée pour une économie planifiée et dirigée par le gouvernement. Pratiquement le même nombre (54%) ont une bonne image du « petit père des peuples » et admirent sa sagesse. Malgré tout, la moitié des sondés considèrent que les répressions staliniennes étaient un crime.
Parmi les thèmes de prédilection, une armée puissante, prônée par une bonne moitié des Russes. Ils ne sont donc pas opposés à ce que son influence sur la société soit renforcée. Car l’ennemi rôde : un Russe sur deux (48%) considère qu’une invasion armée du pays est tout à fait plausible. C’est peut-être pour cela qu’il soutient la censure sur internet et considère qu’il faut prêter une attention particulière aux sites d’informations étrangers : allez savoir ce qui s’y écrit ! La sécurité avant tout. D’ailleurs, un Russe sur deux ne serait pas opposé au retour du contingent en Syrie.
Cependant, les dirigeants qui étaient au pouvoir à l’époque de la fin de l’Union soviétique ou après sa chute ne sont pas appréciés par un Russe sur deux : 47% considèrent que le premier et unique président de l’URSS (1990-1991) Mikhaïl Gorbatchev (que l’on considère aussi comme le père de la Perestroïka et des réformes démocratiques) n’a rien fait de bon pour son pays, et que le premier président russe Boris Eltsine était responsable de la crise du pays (50%).
Cependant, si la nostalgie du passé soviétique est profondément ancrée dans le cœur de la moitié des Russes, ils jugent également la Russie contemporaine comme une grande puissance. 50% exactement des personnes interrogées le confirment.
La crise qui s’est abattue sur le pays a déjà été ressentie par un Russe sur deux, qui s’est mis à utiliser des produits bon marché. Il s’inquiète aussi de la hausse du taux de pauvreté et pense que le défaut de paiement de 1998 pourrait se répéter en 2016.
Mais la moitié des Russes est convaincue que le gouvernement dispose d’un véritable plan anti-crise, et est prête à endurer les sanctions encore longtemps, au nom de la politique étrangère menée dans le Donbass (sud-est de l’Ukraine en proie à une guerre civile, ndlr), qu’ils considèrent comme juste.
En pour cause : un Russe sur deux ne suit même pas le cours du dollar et n’utilise pas de smartphone, lui préférant des gadgets simples (et bon marché) aux fonctions limitées. Et s’il veut se reposer, il y a toujours la datcha. Il y a passé ses vacances d’été l’année dernière (50%).
Si un Russe sur deux se décide tout de même à faire du tourisme, il « vide » sa chambre d’hôtel en partant. Peut-être cela l’aide-t-il à surmonter la crise. L’enquête a démontré que tout pouvait attirer son attention : certains choisissent les cosmétiques, les serviettes et le contenu du minibar, et les plus sophistiqués prennent avec eux les cintres, les piles de la télécommande ou les ampoules des luminaires.
Et malgré tout, un Russe sur deux est plutôt optimiste. Il est certain de retrouver facilement du travail en cas de licenciement, et que le nouveau vaudra bien l’ancien. Ce n’est pas cela qui l’inquiète.
Il est tout aussi détendu quand il s’agit d’Etats non-reconnus : s’ils veulent exister, qu’ils existent. Selon lui, l’Ossétie du Sud, l’Abkhazie, la Transnistrie et le Haut-Karabakh devraient être indépendants. Un Russe sur deux respecte beaucoup le droit à l’autodétermination.
D’autant que si quelque chose se produit, c’est que dieu l’a voulu ainsi : un Russe sur deux croit en la prédestination (48%). Et, bien sûr, les miracles religieux sont à ses yeux tout à fait réels, aussi réels que les sorcières et les mauvais sorts. C’est sans doute pour cela qu’un Russe sur deux a peur d’être maudit, ce qui est parfois la seule façon de l’arrêter.
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