Medvedev : un attentat pourrait avoir causé le crash de l'А321

Le premier ministre russe Dmitri Medvedev dans la résidence Gorki.

Le premier ministre russe Dmitri Medvedev dans la résidence Gorki.

Dmitry Astakhov / TASS
Le premier ministre russe Dmitri Medvedev a déclaré qu'un attentat terroriste pourrait être la cause du crash de l'А321 dans le Sinaï. Jusque-là, le Kremlin appelait à éviter les spéculations à ce sujet.

La version de l'attentat est étudiée parmi les causes possibles du crash de l'Airbus А321 dans le Sinaï, a déclaré le premier ministre russe Dmitri Medvedev. « L'éventualité d'un attentat terroriste fait, évidemment, toujours partie des causes potentielles du drame », a déclaré le premier ministre dans un entretien avec le journal Rossiyskaya Gazeta. Il a ajouté que l'examen des causes du drame « est toujours en cours ».

Jusque-là, l'administration russe évitait d'évoquer la piste d'un attentat terroriste. Il y a quelques jours, le porte-parole du président russe Dmitri Peskov a qualifié la piste de l'attentat de spéculation. Mardi 10 novembre, le ministre russe des Transports Maxime Sokolov a pointé l'absence d'informations crédibles accréditant la thèse de l'attentat. 

Par ailleurs, samedi le 7 novembre, l'agence Reuters, citant l'un des membres de la commission d'enquête travaillant sur la catastrophe, a annoncé que les experts de la commission étaient convaincus à 90% qu'une explosion avait eu lieu à bord de l'avion de ligne. Ils estiment que le bruit de l'explosion est audible à la fin de l'enregistrement de l'une des boîtes noires.

Sur fond de prolifération des informations sur l’éventuel attentat, le groupe Airbus a déclaré qu'une défaillance technique n'aurait pas pu provoquer le crash de l'avion. « Aujourd'hui, nous savons que l'appareil était en bon état technique et n'a pas pu être la cause du crash, mais nous devons, bien sûr, attendre les résultats définitifs de l'enquête », indique Stefan Schaffrath, vice-président d'Airbus chargé des relations presse, cité par l'agence RIA Novosti, au salon aérospatial international Dubai Airshow-2015 le 10 novembre dernier.

Interdiction des vols vers d'autres pays

Dans son interview avec Rossiyskaya Gazeta, Dmitri Medvedev a également indiqué que le gouvernement russe espérait rapatrier les citoyens russes en vacances en Égypte en deux semaines, mais poursuivrait ce travail au-delà de ce délai si cela s'avérait nécessaire. Auparavant, le président russe avait interdit les vols des compagnies russes à destination de l'Égypte. Actuellement, les compagnies aériennes rapatrient les Russes qui séjournent dans le pays. Leurs bagages sont rapatriés séparément par des avions de cargo.

Le quotidien russe Kommersant, citant une source au sein de l'appareil d'État, a informé qu'outre l'Égypte, des interdictions de vol pourraient être introduites pour d'autres pays. Par ailleurs, selon la même source, la suspension des vols vers l'Égypte pourrait rester en vigueur pendant une longue période – des années, et non un mois ou deux. Cependant, Dmitri Peskov informe que la question de l'interdiction des vols vers d'autres pays que l'Égypte n'est pas évoquée par le président.

Échange d'informations

Washington et Londres ont annoncé avoir contribué à l'enquête sur les causes du drame. Le porte-parole de la Maison Blanche Josh Earnest a indiqué que les États-Unis fournissaient des renseignements sur le crash de l'avion russe à la Russie et à l'Égypte. « Nous savons que les Égyptiens et les Russes mènent cette enquête et, quand nous avons une information à partager, nous le faisons », informe Earnest, cité par TASS.

Le responsable américain souligne que, bien que Washington ne soit pas en mesure de tirer les conclusions sur les causes du crash, la piste terroriste ne peut être exclue. « Nous faisons tout notre possible pour savoir ce qui est arrivé exactement lors de cet incident tragique », a-t-il dit. Le 6 novembre, le président américain Barack Obama a admis qu'une explosion aurait pu avoir lieu à bord de l'avion russe.

Auparavant, le ministère britannique des Affaires étrangères avait officiellement annoncé que Londres avait transmis à Moscou des informations émanant du renseignement concernant un éventuel attentat à bord de l'А321. Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères Philip Hammond a déclaré que la Grande-Bretagne ne pourrait révéler tous les renseignements sur le crash de l'avion russe.

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