Opération en Syrie : la majorité des Russes approuvent

Deux pilotes russes s'apprêtent à monter à bord d'un SU-30 sur l'aérodrome de Hmeimim, en Syrie.

Deux pilotes russes s'apprêtent à monter à bord d'un SU-30 sur l'aérodrome de Hmeimim, en Syrie.

Dmitri Vinogradov / RIA Novosti
Le Centre national d’étude de l’opinion publique (VTsIOM) a interrogé les Russes au sujet de la participation des forces aériennes de leur pays au conflit en Syrie. La majorité des personnes interrogées approuvent dans l’ensemble la décision du président de dépêcher l’aviation dans le secteur. Toutefois, les sondés sont nombreux à ne pas comprendre de quel côté combat la Russie, et qui lutte au nom de quoi et contre qui. Un sondage similaire a été effectué récemment par le Centre analytique Levada.

Commentaires d'experts

Léonti Byzov, expert de l’Institut de sociologie de l’Académie des sciences de Russie :

Les Russes sont désorientés dans les subtilités de la politique proche-orientale. Ce qu’ils savent, ils le tiennent des clichés soviétiques : « Arabes » et « Israël ». En ce qui concerne la situation à l’intérieur de la Syrie et ses courants islamiques, presque personne ne s’y retrouve, car cela ne les intéresse pas vraiment.

Toutefois, ils estiment que Vladimir Poutine comprend la situation et que si l’idée a été soutenue par le Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe), c’est qu’il le faut. Cette situation ressort de questions plus détaillées sur ceux qui luttent en Syrie et au nom de quoi.

La Syrie n’est toujours pas considérée comme un danger réel et si le sujet disparaît des « unes » des journaux, tout le monde l’oubliera dès le lendemain et ne s’en souviendra jamais. L’essentiel est que l’engagement russe ne s’éternise pas : quand les guerres durent, elles deviennent impopulaires.

Mikhaïl Korostikov, politologue spécialiste des relations internationales, chef du département du développement stratégique de l’Université d’économie, de statistiques et d’informatique de Moscou (MESI) :

L’essentiel est qu’il y ait un ennemi évident et que nous ayons meilleure mine que les Américains : cela suffit largement et peu importe ce qui se passe concrètement. Aujourd’hui, la société vit cette tendance qui se maintiendra encore pendant un certain temps.

La dernière étude de la Haute école d'économie montre que l’opinion russe peut changer de cap en un an. Un exemple éclatant en est offert par la Chine qui, il y a deux ans, ne figurait pas sur la liste des alliés de la Russie, mais qui aujourd’hui, selon tous les sondages, est l’alliée numéro un de Moscou.

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