À Nijni Novgorod, des volontaires accompagnent les gens après la tombée de la nuit

Crédit : Lori/Legion Media

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Une nouvelle initiative populaire baptisée « Je serai là » vient de voir le jour dans la ville russe de Nijni Novgorod. Il s'agit d'un groupe de volontaires qui accompagnent à la maison, après la tombée de la nuit, tous ceux qui en ont besoin, notamment des jeunes femmes, des seniors et des enfants. En seulement une semaine d'existence, le projet a déjà attiré des dizaines de jeunes hommes enthousiastes à l'idée de prêter la main à leurs co-citadins. Et d'ailleurs, ce n'est pas la première organisation de ce genre en Russie : une société bénévole similaire opère déjà dans les villes de Saint-Pétersbourg et de Tchéliabinsk.

Ces dernières semaines, les habitants de Nijni Novgorod ont été bouleversés par plusieurs incidents. Le 8 novembre au soir, Maria Glikina, 19 ans, s'est rendue à une réunion d'anciens élèves en plein centre de la ville avant d'aller voir son amie. Dix minutes avant le rendez-vous, Maria a téléphoné pour dire où elle était, mais elle n'est jamais venue.

Des policiers et de nombreux volontaires sont partis à la recherche de la jeune femme. Quelques jours plus tard, elle a été retrouvée morte dans le sous-sol d'une maison située près de l'endroit où elle avait passé son dernier appel. L'identité de son assassin n'a toujours pas été révélée.

Peu après, une autre tragédie a failli se produire en centre-ville : un homme a tenté d'enlever un enfant de neuf ans tout près de l'école, le poussant dans sa voiture. Le garçon a été sauvé par un retraité qui est venu à l'école pour accompagner son petit-fils à la rentrée. Grâce à son intervention, l'enfant a pu éviter le kidnappeur.

De tristes nouvelles qui font réagir

« J'étais devant mon ordinateur, parcourant le fil d'actualité, et j'ai vu que les gens disparaissaient régulièrement à Nijni Novgorod ; le dernier incident avec cet enfant n'a pas tourné au drame uniquement grâce à l'intervention d'un retraité. Donc, une idée m'a traversé l'esprit : il y a pas mal de jeunes hommes robustes dans notre ville, pourquoi ne pas se réunir et aider tous ceux qui en ont besoin ? », raconte Dmitri Novosiolov, chef de l'initiative « Je serai là ».

Âgé de 27 ans, Dmitri a un emploi, mais désormais il consacre 4 ou 5 heures par jour à son projet. Il y a actuellement trois administrateurs au sein de « Je serai là », mais ils envisagent prochainement d'embaucher plus de gens pour simplifier les choses. Chaque jour, l'un d'entre eux travaille presque 24 heures pour noter toutes les requêtes.

Les activistes ont déjà déposé auprès des autorités locales les documents nécessaires pour obtenir le statut officiel d'un bénévolat régional. Pour l'instant, seize volontaires se sont enregistrés comme participants ; ils patrouillent actuellement dans les rues de la ville. Soixante nouvelles demandes de participation sont déjà examinées : les candidates subissent une vérification organisée par les fondateurs du projet en coopération avec la police.

« Nous n'avons pas d'exigences extraordinaires. En gros, tout volontaire doit être âgé de plus de 18 ans, avoir un casier judiciaire vierge et être plus ou moins résistant pour que l'on ne soit pas obligé de le sauver à son tour. Ceux qui veulent participer sont en général assez robustes, nous avons plusieurs sportifs semi-professionnels et un boxeur. Il y avait même des conductrices qui se disaient prêtes à ramener les autres jeunes femmes après la tombée de la nuit », dit Dmitri.

Les volontaires ont déjà accompagné plusieurs citadins. La plupart des requêtes viennent des femmes âgées entre 18 et 30 ans. « Nous avons reçu aujourd'hui cinq appels pour ce soir, tandis qu'en moyenne par jour, nous en avons de six à douze », commente Dmitri.

Les requêtes sont admises de 17h jusqu'à minuit. Les volontaires ont un bureau avec un téléphone fixe et un administrateur de garde. Sa mission est de contrôler les activistes et de recevoir les avis de la personne qui demande de l'aide. Outre le bénévole responsable pour l'accompagnement, il y a toujours de cinq à sept volontaires travaillant sur la route, prêts à agir dans une situation d'urgence.

En une semaine seulement après le lancement du projet, 1200 participants se sont enregistrés dans son groupe dans un des réseaux sociaux. Les fondateurs du projet envisagent d'aller plus loin dans l'avenir et d'aider toute personne qui se trouve dans une situation difficile. A ces fins, ils mènent des négociations avec plusieurs bénévolats pour établir une coopération.

Un projet similaire, qui porte le nom « Un frère pour une sœur », fonctionne à Saint-Pétersbourg (à 634 km au nord de Moscou) et à Tchéliabinsk (à 1494 km à l'est).

Source : Rossiyskaya Gazeta

 

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