Les correspondants de Slon.ru ont retrouvé à la périphérie du cimetière deux tombes récentes des unités de parachutistes de Pskov. Crédit : Reuters
L’enterrement des parachutistes russes, morts dans des circonstances inconnues ont eu lieu lundi, à Pskov (à 730 km à l’Ouest de Moscou). Dans une interview au site d’information en ligne Slon.ru, un témoin qui a assisté aux funérailles a déclaré que près d’une centaine de personnes étaient présentes, mais que les circonstances de la mort des militaires n’ont toujours pas été révélées.
Le ministère de la Défense russe a démenti toute participation des parachutistes au conflit armé dans le Donbass. «C’est au moins le 1001ème«témoignage »parmi toutes les «révélations »quotidiennes d’une présence russe sur le territoire de l’Ukraine. Il y a fort àparier que le prochain « fait indiscutable »sera la capture au cours du « violent combat, d’une kalachnikov ou d’une grenade F-1, récupérée avec les journaux intimes des prétendus soldats russes », a déclaré aux journalistes le porte-parole du ministère de la Défense russe Igor Konachenkov.
Le Kremlin a officiellement déclaré qu’il était essentiel de mener des vérifications sur la fiabilité des informations avant de tirer des conclusions. « Bien sûr,cette information a sans doute dûfaire l’objet de vérifications préalables par les départements concernés. Elle a néanmoins besoin d’être étudiée dans le détail avant de tirer toute conclusion hâtive », a déclaré Dmitri Peskov, cité par l’agence de presse russe ITAR-TASS. Il a ajouté qu’il ne savait pas si les services compétents vérifieraient également les informations concernant l’enterrement tenu secret.
L’enterrement des parachutistes près de Pskov
Les correspondants de Slon.ru ont retrouvé à la périphérie du cimetière deux tombes récentes des unités de parachutistes de Pskov. Les tombes appartiendraient aux militaires répondant aux noms de Kitchatkine et Ossipov.
La nouvelle de la mort de Léonid Kitchatkine est apparue en ligne le 24 août. Sur sa page personnelle VK, un message de l’épouse du militaire Oksana est publié avec l’annonce des funérailles. Mais la page est retirée quelques heures plus tard, et dans une conversation téléphonique, la famille du parachutiste assure aux journalistes que Kitchatkine est vivant. Plus encore, l’homme au bout du fil aurait affirmé être Léonid Kitchatkine en personne.
про « погибшего десантника из Пскова »: Леонид и Оксана из данного объявления утверждают, что живы, просят не звонить pic.twitter.com/zrBkby43si
— ilya (31+) (@vasyunin) 24 Août 2014
Dans un même temps, les journalistes russes et blogueurs ont remarqué une brusque cessation d’activité des pages d’un certain nombre de parachutistes de Pskov. Ainsi, le blogueur Viktor Kadotchnikov note que sur un groupe de comptes auparavant régulièrement mis à jour, ils ne l’ont été ces derniers jours que le 15 et le 16 août.
«Une personne s’est connectée le 17 août. Et c’est tout ! Après le 17 août, pas un seul de la liste suivante n’est apparu en ligne. <…> Ils semblerait que le 15-16 août un combat ait eu lieu, et que la plupart d’entre eux ne soient plus en vie », écrit Kadotchnikov dans son Live Journal.
L’information sur la mort des parachutistes russes en Ukraine continue de figurer sur les réseaux sociaux russes. Ainsi, le 25 août, Alexeï Amiotov, l’un des fondateurs de la rédaction Look At Me, écrit sur sa page Twitter avoir croisé un homme sur la route qui se rendait à l’enterrement de son fils, un parachutiste mort près de Donetsk.
Plus tôt, le magazine des parachutistes du Daguestan Tchernovik rapporte la mort en Ukraine d’au moins dix personnes originaires de la région. Selon les sources du magazine, l’envoi de militaires sous contrat dans les régions frontalières à la Fédération de Russie porterait un caractère « semi-forcé ». «Ceux qui refusent peuvent, par exemple, être appelés àsortir du rang et accusés devant tous de lâchetéetc. Une pression morale, en somme », a expliqué à la revue Tchernovik un parachutiste qui a souhaité garder l’anonymat.
Les militants des droits de l’homme se prononcent sur la présence de militaires russes en Ukraine
Comme l’a souligné à RTBH la secrétaire générale de l’Union des comités des mères de soldats de Russie Valentina Melnikova, les soldats russes ont pu être envoyés de force dans le sud-est de l’Ukraine. Parmi eux, il n’y a pas que des militaires sous contrat, mais aussi de jeunes soldats qui effectuent leur service militaire.
«Nous avons reçu un message de la division de Riazan qui rapporte que des soldats ont étécontraints de signer leur contrat et de partir dans le sud-est. Dès que nous avons reçu les premières plaintes personnelles, nous nous sommes tournés vers le bureau du procureur pour qu’il ouvre une enquête : qui se permet d’outrepasser ses pouvoirs et de forcer des jeunes gens àsigner de tels contrats ? », s’indigne Valentina Melnikova.
Selon elle, un soldat enrôlé de force aurait envoyé un SMS à ses parents : «le Colonel Medinski nous a réuni et nous a dit : «Signez le contrat, nous vous envoyons àLougansk. Si vous ne signez pas, je signerais moi-même àvotre place ». Et nous avons signésous la pression ». Selon elle, de tels « contrats » peuvent être annulés et reconnus comme juridiquement nuls si une requête est adressée au procureur.
Le ministère de la Défense russe a refusé de commenter à RBTH les informations sur l’enterrement des parachutistes russes à Pskov, ainsi que sur la demande du Comité des mères de soldats d’ouvrir une enquête sur l’enrôlement de force des soldats de Riazan.
Réagissez à cet article en tweetant @rbth_fr #Ukraine
Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.
Abonnez-vous
gratuitement à notre newsletter!
Recevez le meilleur de nos publications directement dans votre messagerie.