Les statistiques indiquent que les ressortissants étrangers connaissant mal les spécificités de la conduite dans les conditions russes. Crédit : Itar-Tass
« Les amendements à l’article 20 de la loi sur la sécurité routière a rendu obligatoire l’obtention d’un permis de conduire russe pour les ressortissants étrangers souhaitant travailler sur le territoire de la Fédération de Russie dans le domaine des services commerciaux ou de la location. La nouvelle loi entrera en vigueur au 1er novembre 2013 », indique le chef de la commission des transports de la Douma Evgueni Moskvitchev (parti Russie Unie).
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D’après M. Moskvitchev, les étrangers exerçant déjà une activité professionnelle dans le domaine des transports en Russie devront passer un examen théorique visant à tester leur connaissance du code de la route afin d’obtenir un permis de conduire russe. Les conducteurs ne travaillant pas devront passer un autre examen ainsi qu’un test pratique. « Il est déjà possible d’obtenir un permis de conduire russe. Les règles ont été spécifiées. Faites la démarche pour l’obtenir », a lancé le député.
Le député a également précisé que ce changement ne concernera pas les transporteurs routiers. Dans ce cas, les opérations de transport sont effectuées en conformité avec les normes internationales.
Ce nouveau débat autour du durcissement des exigences demandées aux conducteurs étrangers est intervenu à la suite d’un nouvel accident majeur. Samedi dernier, un camion conduit par un citoyen arménien ayant été sanctionné à de maintes reprises pour de graves infractions au code de la route, a percuté un autobus de voyageurs. Le bilan de la collision est de 18 personnes tuées, ainsi que des dizaines de blessés.
Le premier Vice-président de la commission des transports de la Douma Mikhaïl Bryatchak a indiqué qu’une loi appropriée relative à la possession obligatoire d’un permis de conduire russe standard pour les conducteurs étrangers, avait été adoptée au printemps. Le délai avant son entrée en vigueur avait toutefois été rallongé d’un an. Les parlementaires estiment que c’est bien trop long. « À l’automne nous allons examiner la question de la réduction du calendrier d’application de cette loi », a déclaré le député sur les ondes de la station de radio Kommersant FM.
Selon lui, les statistiques indiquent que les ressortissants étrangers connaissant mal les spécificités de la conduite dans les conditions russes constituent une proportion significative du total des personnes impliquées dans des accidents. « Nous savons peu de choses sur la manière dont les chauffeurs sont formés et quelles exigences sont formulées au cours de leurs examens. Ceci est la première et probablement notre plus importante préoccupation, à l’origine des dispositions supplémentaires adoptées afin d’assurer la sécurité des conducteurs. En second lieu, des républiques diverses, des zones climatiques différentes et différents environnements géographiques et paysagers. Certaines républiques ignorent tout de la neige, du verglas et des conditions de conduite durant l’hiver. Il est impératif de prendre cela en compte », a indiqué Bryatchak.
Cependant, certains experts estiment que les mesures administratives seules ne sont pas suffisantes pour faire baisser le nombre d’accidents. Selon eux, il est nécessaire de sanctionner les propriétaires de sociétés de transport forçant leurs employés à travailler jusqu’aux limites de leurs capacités physiques, mais également de rénover le réseau routier et d’accroître l’efficacité au travail de la police de la route.
« Ces tragédies se produisent, et pas uniquement parce que les conducteurs ne connaissent pas les règles. Les causes sont nombreuses. En premier lieu, ce système d’exploitation au travail contraignant les chauffeurs à dépasser les limites légales en la matière. Ils disent simplement que plus ils font de trajets, plus ils gagnent d’argent. Il est clair qu’un tel système est engendré par les employeurs eux-mêmes. En outre, il faut aussi prendre en compte la qualité de nos routes. Pour la construction des routes, nous investissons en Russie des sommes 7 fois plus importantes qu’en Allemagne, et au final nos routes sont 100 fois pires qu’en Allemagne. Nous avons un mauvais éclairage et de mauvais marquages au sol. Pas toujours à l’endroit adéquat, l’on trouve des services routiers susceptibles de régler une situation difficile. C’est une telle combinaison de facteurs qui conduit à de terribles tragédies », a déclaré à La Russie d’Aujourd’hui le président du Collège juridique de défense des automobilistes Viktor Travine.
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