Le parc Gorki est l'un des endroits les plus populaire des Moscovites. Crédit : Kommersant
Une première requête a été déposée pour la tenue d’une action dans le « Hyde Park » du parc moscovite de Gorki, annonce-t-on sur son site officiel. De 15h à 17h, aura lieu le 1er mai un meeting de « jeunes filles célibataires » réunissant jusqu’à 300 participantes.
Un autre « Hyde Park » a été ouvert dans le parc Sokolniki.
Ceux qui souhaitent mener leur action dans l’un des « Hyde Parks » doivent déposer une requête après avoir rempli un formulaire sur le site ou après avoir transmis une demande écrite à la direction du parc ; cela doit être fait entre 15 et 3 jours avant la tenue de l’action.
Les deux places peuvent accueillir jusqu’à 2000 personnes. On peut y mener des actions de 7h à 22h.
Selon le projet des autorités de la capitale, l’existence de « Hyde Park » doit créer une nouvelle culture urbaine de la protestation à Moscou. A la question de Kommersant, quelles personnes sont en premier lieu concernées par les « Hyde Parks », la direction du parc Gorki répond : « En été, 20 000 à 100 000 personnes viennent au parc chaque jour. Le parc est un espace social ouvert absolument à tout le monde. »
Les fonctionnaires moscovites expliquent également qu’il n’y aura pas de restrictions sur les thèmes de chaque action. Les fonctionnaires sont prêts à voir dans le parc des militants LGBT et des nationalistes, dans la mesure où ils respecteront les lois moscovites et fédérales. A la mairie, on ne cache pas que la présence dans la ville de deux lieux constamment prêts à accueillir 2 000 manifestants facilite la vie des fonctionnaires contraints de passer des heures de négociations avec l’opposition au sujet du lieu d’un meeting.
Les opposants ne partagent pas les douces dispositions de la mairie moscovite. Déjà dès le début du projet, beaucoup d’entre eux ont déclaré qu’avec ce projet, les autorités se préparent à contenir les manifestations des rues dans des réserves. Les craintes des mouvements de protestations augmentent, principalement du fait que ces derniers temps, les autorités donnent à contrecœur leur consentement aux actions de l’opposition dans le centre ville.
Selon l’opinion de nombreux représentants de l’opposition, avec les « Hyde Parks » créés à Moscou, les autorités changent de concepts. « Les autorités se trompent fortement en estimant que Hyde Park est l’endroit dédié aux manifestations de masse à Londres. Là-bas, des manifestations ont lieu partout où les gens veulent. Là-bas, Hyde Park n’est pas une place dédiée à la politique, mais un lieu où vont les gens pour parler de leurs problèmes, pour dire tout et n’importe quoi », explique le leader du parti non enregistré Drugaïa Rossia, Edouard Limonov. Pour Sergueï Davidis, organisateur d’une série d’actions majeures d’opposition, les autorités font à peine semblant qu’elles se préparent à faire face à un mouvement de protestation, et en ce qui concerne les « Hyde Parks », les actions des mouvements pro Kremlin pourront encore se frayer un passage.
En accord avec le législateur russe, les organisateurs russes d’événements publics majeurs doivent informer de leurs projets les autorités locales compétentes et se mettre d’accord avec elles sur les détails de l’action à venir.
En été, après les vagues de manifestations massives de l’opposition, des amendements à la loi sur les meetings ont été adoptés, renforçant sensiblement les peines en cas d’infraction. Le montant des amendes a été multiplié par 10 pour une infraction lors d’un meeting, et une interdiction de participation aux meetings de masse a été introduite. De plus, une peine a été prévue pour l’organisation d’actions de masses non autorisées de type rassemblement massif de citoyens, si cela a créé un trouble à l’ordre public.
Article préparé avec les informations de Kommersant, RIA Novosti et Gazeta.ru.
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