Maria Novosselok et Alexandra Panchina. Source: Vedomosti / Fotoimedia
« En 2009, jai donné naissance à une fille, et ma mère, qui habite en Suède, nous a offert une plaque personnalisée pour son landau, portant son nom et sa date de naissance », raconte Maria Novosselok. « Tout le monde me demandait dans la rue où je l’avais achetée ».
Après avoir consulté les sites russes vendant des produits pour les enfants, l’heureuse maman a découvert qu’en Russie, il n’y avait pas d’entreprises proposant un tel bibelot : certaines mères disaient qu’elles s'en étaient procuré en Estonie ou en Lituanie.
Comme les grands
Mme Novosselok s’est mise à discuter de cette idée avec ses amis, mais ces derniers se sont montrés plutôt sceptiques face à cette initiative. Un jour, Maria a rencontré son amie Alexandra Panchina, elle aussi jeune mère. « Elle m’a demandé pourquoi je n’avais toujours rien fait, dit Maria, et moi, j’ai compris qu'il me manquait une âme sœur ».
Ainsi, les femmes deviennent partenaires. Le 1er juin 2011, les deux femmes ont lancé un site proposant de passer une commande pour une plaque pour personnaliser le landau d'un bébé. Ensuite, elles annoncent l’action promo baptisée « le premier été » : une plaque pour 350 roubles (un peu moins de 9 euros), livraison comprise. Et à certains de leurs amis, les entrepreneuses ont offert des plaques gratuitement, afin de promouvoir leur produit.
L’investissement initial dans le projet (prix de la production du premier lot de plaques) s'’élevait à près de 37 500 euros. Les femmes ont investi presque tout l’argent qu’elles avaient à l’époque : comptes d’épargnes, des prêts personnels (mettant en gage leurs deux voitures) et des emprunts auprès d’amis et de parents. Six mois plus tard, leur start-up a obtenu la possibilité de participer aux programmes de crédit d’une grande banque commerciale. D’après Mme Novosselok, l’argent emprunté constitue actuellement la plupart du capital d’exploitation.
Les plaques sont produites à partir de matières plastiques et sont couvertes de bandes réfléchissantes. « Cela rend la poussette plus visible à la lumière des phares », explique Maria. D’après elle, les clients commandent toutes sortes de plaques : celles correspondant au système d’immatriculation russe (rouge pour les voitures diplomatiques, bleu pour celles de police et noir pour les militaires) et d’autres pays (Israël, Ukraine, Géorgie...).
Comme l’explique Maria, ce qui est le plus difficile c’est de contrôler la gamme proposée par les magasins : dès qu'elle devient incomplète, les ventes chutent rapidement. « Nous offrons 93 noms pour plus de 40 régions. Nous y livrons des plaques portant le code local correspondant à celui de la région», affirme l’entrepreneuse.
Les femmes ont d’abord choisi les 40 noms les plus populaires dans le pays, mais après le lancement du projet, les ventes à Kazan (capitale de la république russe du Tatarstan) ont été très faibles. Les entrepreneuses ont dû élaborer une nouvelle liste de noms adaptées à la région, ce qui a fait augmenter les ventes.
Un amusement pour les adultes
Maria et Alexandra voulaient travailler en tant qu’auto-entrepreneuses, mais il s’est avéré que pour coopérer avec des grandes entreprises de distribution, il fallait créer une entreprise pour être dans le même régime fiscal.
« Nous étions prêtes à signer l’accord avec le réseau de boutiques Deti, quand nous avons découvert ce fait », dit Maria. « Nous avons alors été obligés d’enregistrer au plus vite une entreprise». Le 18 juillet 2012, les amies ont enregistré la LLC Baby Plus. La société a eu beaucoup de succès auprès des grands magasins russes pour enfants. Ainsi, les représentants du réseau Dotchki-Synotchki indiquent que les plaques de Baby Plus sont en forte demande.
« Nos plaques sont actuellement assez connues, on peut nous trouver facilement sur le web », affirme Maria. « Outre les réseaux, nous travaillons avec des petits magasins de diverses villes. L’année dernière, les revenus mensuels de notre société se sont chiffrés à près d’un million de roubles (près de 25 000 euros) ».
Les clients les achètent en tant que cadeaux et les installent non seulement sur les poussettes, mais aussi sur les petites voitures d’enfants, des vélos et des traîneaux.
Pour Igor Zolotov, entrepreneur de Toula et propriétaire de la société Char (production de jouets) : « Cest un amusement davantage pour les adultes que pour les enfants. Quant au bébé, ça lui est égal si une plaque est installée sur sa poussette, ce sont les parents qui trouvent cela amusant ».
Selon M.Zolotov, ce genre de production est très à la mode actuellement : quand on ne sait pas quoi offrir à des gens qui ont déjà tout, une plaque amusante peut être une bonne idée.
Paru sur le site de Vedomosti le 1 février 2013.
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