Le président français a remercié Vladimir Poutine pour son soutien dans l’intervention de la France au Mali. Crédit : AP
Accompagné de quatre ministres, Laurent Fabius, Manuel Valls, Arnaud Montebourg et Aurélie Filippetti ainsi que de Valérie Trierweiler, sa compagne, François Hollande s’est rendu à Moscou les 27 et 28 février. Depuis son élection en mai, c’est la première visite du président français à son homologue russe, Vladimir Poutine.
La visite de François Hollande est placée sous le signe de l’économie. Il était d’ailleurs accompagné de 14 directeurs d’entreprises dont Airbus, Arianespace, Astrium, LVMH, Sanofi, SNCF, Thales et Total. Même si aucun contrat d’ampleur n’a été signé, la Russie reste un partenaire commercial très important. « Nos exportations ont progressé de 22% en Russie. Nous devons attirer des investisseurs parce que nous avons besoin d’emploi en France et dès lors qu’il y a des capitaux ici prêts à s’engager, alors nous devons faciliter ses implantations », a souligné le président français. « Les capitaux français en Russie sont investis dans pratiquement tous les secteurs. Nous avons exprimé notre intérêt pour que les investissements russes en France augmentent également », a déclaré de son côté Vladimir Poutine. François Hollande a d’ailleurs promis de faciliter l'accès du marché français pour les investisseurs russes.
Le sujet qui fâche reste la Syrie. Depuis le début du conflit, la Russie bloque toutes avancées au Conseil de sécurité de l’ONU. Le président français François Hollande a pourtant estimé jeudi à Moscou que la France et la Russie avaient « progressé » sur le dossier syrien. « Nous avons le même objectif, éviter la dislocation de ce pays et ne pas laisser les terroristes profiter de ce chaos », a déclaré François Hollande. Les deux puissances sont en désaccord quant à la façon de régler le conflit. « Il y a la question de la manière d'y parvenir à travers le dialogue politique », a poursuivi le président français, rappelant que la France refuse que cela passe par le régime du président syrien Bachar el-Assad, alors que la Russie, alliée de la Syrie, veut continuer à soutenir les gouvernements légitimes. « Si nous continuons sur ces positions-là, nous ne parviendrons à aucune convergence », a conclu François Hollande.
S’il y a bien un sujet où les deux hommes sont sur la même longueur d’onde, c’est bien le dossier malien. Le président français a d’ailleurs remercié Vladimir Poutine pour son soutien dans l’intervention de la France au Mali. Paris souhaite maintenant mettre l’armée russe à contribution pour une future mission de maintien de la paix.
La question des droits de l’Homme a été légèrement évoquée lors de la conférence de presse. Le président français a affirmé que ce n’était pas son rôle de « juger », alors que Vladimir Poutine a souligné qu’« il n’y a pas eu de problèmes particuliers avec les droits de l’Homme en 2012 ». Il a ajouté : « Dans chaque pays – vous ne pouvez pas le nier - il y a une lutte politique plus aiguë lors des campagnes électorales […], on parle tout le temps d’irrégularités, c’est une pratique universelle. » Il faut rappeler que dans son rapport annuel de 2012, Human Watch Right a affirmé que 2012 était « la pire année pour les droits de l’homme dans l’histoire récente en Russie» depuis la chute de l’URSS.
Interpellés au sujet de leurs relations pas vraiment chaleureuses lors de la conférence de presse, le président russe a plaisanté en rétorquant au journaliste « d’approcher pour sentir si c’est chaud ». « Ce qui est simple avec le président Poutine, c'est qu'il dit les choses et que nous pouvons donc, à partir de là, chercher la voie commune, la convergence quand elle est possible », a souligné le président français avant d’ajouter : « Ensuite, pour la chaleur, vous jugerez vous-mêmes : vous prendrez vous-mêmes régulièrement la température de nos relations ».
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