Jusqu’à présent, il n’y avait pas de dialogue sur la politique climatique entre le monde des affaires, les cercles scientifiques et la société civile. Crédit : PhotoXPress
Le président Vladimir Poutine a signé l’ordonnance pour la création d’un « groupe de travail interministériel sur les questions liées au changement climatique et à la garantie du dévelopement durable » à la mi-décembre 2012 après avoir nommé son directeur, son conseiller Alexandre Bedritski. La décision de la création d’un tel groupe au niveau de l’administration du président a été prise sur fond de refus par la Fédération de Russie des obligations internationales de réduction des gaz à effet de serre et de participation à leur mise en oeuvre dans les mécanismes du marché et dans le cadre du second protocole de Kyoto.
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Conformément à la situation, le groupe de travail se veut être un organe de coordination de politique lié « au changement climatique et à la garantie du développement durable » pour tous : la structure d’état, les réunions publiques, les organisations scientifiques et autres organismes. Ses missions internes découlant de l’ordonnance se révèlent être une surveillance de la mise en pratique de la conception du passage de la Fédération de Russie au développement durable, symboliquement approuvé par le décret présidentiel du 1er avril 1996, de la Doctrine climatique adoptée en 2009 et du plan de garantie de réalisation en avril 2011. Les missions extérieures du groupe concernent la promotion des intérêts de la Fédération de Russie au G20, au G8 et aux réunions du BRICS.
La représentante officielle de monsieur Bedritskii, Dinara Gerchinkova, a expliqué que la composition du groupe était pratiquement faite, « il manque seulement des candidats de quelques ministères », et sa première réunion est prévue pour très prochainement. Selon les informations de Kommersant, parmi ses participants se trouveront le vice-directeur du département du Ministère de l’Economie, Oleg Ploujnikov, le président du service pour le développement du commerce et de l’industrie dans la sphère de l’écologie de Delovaïa Rossia, Iouri Fedorov, et le directeur du groupe de travail pour le climat de l’Union des Industriels et Entrepreneurs Russes, Mikhaïl Ioulkine.
Jusqu’à présent, il n’y avait pas de dialogue sur la politique climatique entre le monde des affaires, les cercles scientifiques et la société civile. Cela justifie la situation apparue avec le protocole de Kyoto : d’une manière incompréhensible, on a pris une décision négative ou on n’a tout simplement pas su prendre de décision. Il y a longtemps que l’on aurait dû le comprendre : les problèmes du changement climatique et du développement durable ne constituent pas des questions écologiques mais bien économiques. De même que ce n’est pas une question de gazoduc ou d’oléoduc. « Et tant qu’au Ministère de l’Economie une seule personne s’occupe du développement d’une industrie à faible teneur en charbon et qu’il n’apparaît pas de ministère de l’énergie et du climat, nous resterons à la périphérie de tendances progressistes », estime M. Ioulkin. D’ailleurs, de toutes les organisations publiques ne seront constamment présents dans le groupe que les représentants de la Chambre civile. « Dans l’administration, si l’on veut faire quelque chose de concret, alors il faudrait fixer un standard volontariste au sujet du climat et des gaz à effet de serre – ISO 514064 », conseille le coordinateur du programme WWF Climat et Energie pour la Russie, Alexeï Kokorine.
En ce qui concerne la création d’un organe coordinateur des questions de l’industrie dans l’administration du président, l’option la plus probable s’avère être la proposition pertinente des intentions de Bedrinski de mettre en place une régulation dans le marché intérieur russe du charbon. Conformément au plan d’application de la doctrine climatique, les mesures financières, fiscales et économiques en vigueur jusqu’à 2020 doivent être retravaillées par le Ministère de l’Economie. Le Ministère en coordination avec Delovaïa Rossia a déjà préparé une demande à la BERD (Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement) avec pour objectif de rassembler un soutien financier et d’experts pour le projet.
« Les mécanismes économiques d’une mise en œuvre directe d’une politique de régulation des gaz à effet de serre s’articulent autour de deux volets : l’installation de quotas et le commerce, ou taxe charbon, souligne Anton Galenovitch de Delovaïa Russia. Dans le premier cas de figure, il faut fixer un volume limite de rejets et le prix sera établi sur le marché. Dans la deuxième option, le prix est fixé, mais rien ne garantit la baisse du niveau des rejets ou le respect des limites fixées, et l’argent récolté ira dans le budget sans aucun but précis. »
Les deux variantes de régulations dans la Fédération de Russie présupposent pour être efficaces une victoire sur les lobbys industriels et également une adaptation des règles du jeu au marché intérieur russe.
Paru sur le site de Kommersant le 17 janvier 2013.
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