Dès les années 1930, l’humoriste Arkady Raïkine a donné à ce sac le nom d’avoska, ou « filet ». Le nom provient de l’ancien mot russe avos, que l’on peut traduire par « et si… ? ». On transportait ce sac au cas où l’on tomberait sur une file d’attente pour une distribution de quelque chose. Sur l'image : Devant la vitrine d’un magasin.
Robert DiamentCette situation était décrite avec les verbes « donner » ou « balancer » (une abréviation de l’expression « ils le balancent en vente »), par exemple : « La boulangerie donne du café ! » ou « Ils ont balancé des jeans au grand magasin ! ». Sur l'image : Personnes faisant la queue pour acheter du sucre.
Vladimir SergiyenkoUne plaisanterie populaire à l’époque racontait l’histoire d’une femme qui, voyant une file d’attente, la remonte, demande « Qui est le dernier ? », puis ensuite « Et qu’est-ce qu’ils donnent ? ». La plaisanterie n’est pas très loin de la réalité : les soviétiques, même s’ils ne sortaient pas faire leurs courses, emportaient avec eux un sac de courses, au cas où. Sur la photo : Après une livraison d’alcool.
Alexander AbazaRester dans la queue n’était pas obligatoire : vous pouviez simplement « occuper une place ». Quelqu’un demandait « Qui est le dernier ? », et après qu’on lui ait répondu, il disait à la dernière personne « Je suis après vous ». Sur la photo : Dans un magasin de chaussures.
Dmitry BaltermantsIl était tout à fait acceptable de s’en aller pour une durée indéterminée et de garder le droit à sa place dans la file. La « dernière » personne de la file devait prévenir la personne arrivant après cela. Sur l'image : Le grand magasin GOUM, Moscou.
Viktor AkhlomovParfois, les acheteurs utilisaient un feutre pour écrire leur position sur leur main. Sur la photo : Position dans la queue.
Archive imageDans une société du déficit, la publicité était un paradoxe : la difficulté n’était pas d’augmenter la demande, mais de parvenir à la satisfaire. Sur l'image : Pour le peuple tout entier.
Lev BorodulinTous les objets, même les plus simples, étaient un rêve. Certains devaient simplement être « obtenus » (comme disaient les gens), et parfois, travailler et gagner de l’argent n’était pas assez. Pour réaliser ce « rêve », on échangeait des bottes contre du tissu, le tissu contre des aspirateurs, etc. Tout s’échangeait ensuite contre des biens de « luxe », les plus rares : livres, billets de théâtre, un frigo, une voiture neuve… Sur l'image : Une voiture Moskvich devant le monument à Pierre le Grand.
Yevgeny KhaldeiLa publicité soviétique ne montrait pas seulement des livres, du dentifrice, des bottes, de la mayonnaise, du jus de fruit, du champagne, du caviar, des postes de télévision, etc. Chaque affiche cherchait à dépeindre une société heureuse, vivant dans l’abondance, et à renforcer le vieux slogan soviétique : La vie est devenue meilleure, la vie est devenue plus joyeuse ! Sur la photo : Au soleil devant le magasin de jouets Detsky Mir, Moscou.
Nina Sviridova and Dmitry VozdvizhenskyMême si aujourd’hui les gens peuvent acheter tout ce qu’ils veulent, les habitudes ont la vie dure, surtout celles issues de l’époque soviétique. L’année dernière, les Moscovites ont fait la queue pour l’exposition Valentin Serov, pour le dernier iPhone ou des baskets Kanye West. Vous pouvez toujours voir des vieilles dames, ou « babouchkas » alignées à la sortie du métro ou près des arrêts de bus, vendant des fleurs et des légumes de leur jardin, ou de la confiture maison. Sur la photo : Vente de fleurs pour le 1er septembre, village de Gorki. Les photos étaient exposées à l’exposition « Le rêve d’un consommateur » au Musée d’art multimédia de Moscou.
Stanislav YavorskyÀ l’époque soviétique, les rayonnages des magasins étaient remplis de produits « invendables », de biens dont personne ne voulait. Si un produit dont les gens avaient besoin était mis en vente, les files d’attentes étaient interminables. Sur la photo : File d’attente.
Alexander SigidinDans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.
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