Dix choses à savoir sur Piotr Kontchalovski, le Cézanne russe

En 1924, l’URSS participa pour la première fois à la Biennale de Venise. Piotr Kontchalovski présenta 13 tableaux dans le pavillon russe, dont le Portrait de famille, qui fut acheté après l’exposition par la Galerie nationale d’art contemporain à Venise même (Ca’Pesaro).

En 1924, l’URSS participa pour la première fois à la Biennale de Venise. Piotr Kontchalovski présenta 13 tableaux dans le pavillon russe, dont le Portrait de famille, qui fut acheté après l’exposition par la Galerie nationale d’art contemporain à Venise même (Ca’Pesaro).

Russia Beyond vous dévoile tout ce que vous devez savoir sur ce peintre impressionniste de renom.
L’impressionnisme est une qualité de la peinture présente à toutes les époques, considérait Piotr Kontchalovski. « Même dans les fresques de Raphaël, si l’on y regarde de plus près, on peut y déceler quelque chose qui rappelle Monet ». A 15 ans, le peintre fit sa première rencontre avec l’impressionnisme, et c’est le choc : en 1891, le tableau de Claude Monet les Meules était exposé  lors de l’Exposition française à Moscou. D’ailleurs, des années plus tard, on décèlera l’influence de Van Gogh, Cézanne et Matisse dans ses propres tableaux.
Kontchalovski traduisit en russe le livre d’Emile Bernard sur Paul Cézanne, qu’il admirait. Bernard le qualifiait de « peintre unique, sous l’influence de Cézanne et qui avait pris du recul pour tracer son propre chemin ». Aujourd’hui,  Kontchalovski est considéré comme le principal « cézannien » de Russie.
Ses contemporains à Moscou le percevaient comme un peintre « français », tandis que les critiques et peintres européens (dont le célèbre Suisse Felix Vallotton) remarquaient son caractère slave et ses couleurs « barbares ».
A Paris, comme c’est souvent le cas pour les nouvelles tendances, Piotr Kontchalovski ne fut pas immédiatement accepté. En 1910, quand il décida d’exposer une de œuvres ses plus célèbres à l’heure actuelle, le Portrait du peintre Yakoulov, ses collègues ne voulurent pas poser leurs peintures à côté de cet « épouvantail ». Les critiques l’appelèrent « l’accidenté » et un des visiteurs écrivit même « Idiot » sous le portait.
De 1900 à 1910, Kontchalovski voyagea beaucoup en France, en Italie, en Espagne et pris part à de grandes expositions : la Société des artistes indépendants, le Salon d’automne à Paris ou encore l’Exposition internationale des arts sur les nouveaux courants artistiques («Modern Kunst Kring») au Stedelijk Museum d’Amsterdam.
En 1911, Kontchalovski devint l’un des fondateurs de la société de peintres Valet de carreau. Ses membres rejetaient la peinture académique et s’efforçaient de conjuguer les nouvelles tendances européennes à l’art populaire. Finalement, ce groupe allait devenir le père de l’actuelle légendaire avant-garde russe, connue partout dans le monde. Mis à part les fondateurs (Ilia Machkov, Aristarkh Lentoulov, Robert Falk), les peintres français (Le Fauconnier, Friesz, Léger, van Dongen), Natalia Gontcharova, Michel Larionov ainsi que le groupe allemand chapeauté par Vassily Kandinsky participèrent également aux expositions du Valet de carreau.
Un des chefs-d’œuvre reconnus du peintre est le Portrait de Vsevolod Meyerhold, un hommage à Matisse, symbole de raffinement et de solitude. Réalisateur connu et déjà déchu, il écrivit chez lui en 1938 un spectacle qui déplut à Staline. Peu de temps après la réalisation du portrait, Meyerhold fut arrêté et exécuté.
À 26 ans, Piotr Kontchalovski épousa l’aînée du célèbre peintre historique Vassili Sourikov. Cette union marqua le début d’une dynastie reconnue : parmi leurs descendants, on retrouvera un peintre, deux écrivains, trois cinéastes (dont Andreï Kontchalovski et Nikita Mikhalkov) et quatre acteurs.
Sur le marché de l’art, les premiers travaux de Kontchalovski sont très prisés. En juin 2008, chez Christie’s, le Portrait de l’acteur japonais Todzuro Kavarasaki s’est vendu pour 1 049 250 livres (soit plus de 1,3 millions d’euros). Un nouveau record a été annoncé en novembre 2013 chez Sotheby’s pour le grand Portrait de famille dans l’atelier, estimé à 3,5-4,5millions de livres (soit 4,5-5,8 millions d’euros), mais acheté avant le début des enchères pour 4,7 millions de livres (soit 6 millions d’euros) par un milliardaire russe, Piotr Aven.

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