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Le phénomène du cyberharcèlement est l’un de ces fléaux nés de l’essor du numérique et attirant de plus en plus l’attention sur lui. Sur la Toile, entre injures, moqueries et menaces, les langues se débrident parfois à l’extrême, jusqu’à en causer des souffrances, elles, bien réelles. Dans quelle mesure la société russe est-elle exposée à ce problème ? Un récent sondage mené par le Centre panrusse d’étude de l’opinion publique (VTsIOM) fait un état des lieux.
Tout d’abord, il convient de noter que 84% des Russes affirment utiliser Internet, dont 34% plus de 4 heures par jour, 38% au quotidien mais moins de 4 heures, 8% plusieurs fois par semaine, 3% plusieurs fois par mois, et 1% épisodiquement mais plus d’une fois tous les six mois. Pour ce qui est des réseaux sociaux les plus fréquentés, ils s’avèrent être VKontakte (48% de l’ensemble des sondés), Instagram (39%), YouTube (34%), Odnoklassniki (32%), TikTok (17%), Facebook (13%) et Twitter (4%).
Or, selon 42% des participants de l’enquête faisant usage du Web, le nombre de publications et commentaires offensants sur le segment russe d’Internet aurait augmenté au cours des cinq dernières années. 27% considèrent qu’il n’a pas changé, tandis que 9% avancent même qu’il aurait baissé.
En ce qui concerne les formes de cyberharcèlement, 36% des Russes utilisateurs d’Internet admettent avoir été témoins de la diffusion de ragots offensants (5% à leur adresse, 31% envers d’autres internautes), 27% de la publication de photos ou vidéos offensantes (1% à leur adresse, 31% envers autrui), 24% de menaces de violences (3% à leur adresse, 21% envers autrui), 59% de commentaires injurieux (10% à leur adresse, 49% envers autrui), 40% d’offenses basées sur le sexe, l’âge ou l’opinion personnelle (6% à leur adresse, 34% envers autrui), 23% de la publication d’informations privées, ou de photos et vidéos intimes (2% à leur adresse, 21% envers autrui), 46% de moqueries méchantes et de trolling (7% à leur adresse, 39% envers autrui).
Pour remédier à cette situation, les Internautes russes interrogés conseillent donc à 49% de supprimer l’offenseur de sa liste d’amis, à 23% de signaler l’offense au service de modération, à 22% d’ignorer la situation, à 19% de porter plainte auprès des organes d'application de la loi, à 7% d’arrêter temporairement d’utiliser les réseaux sociaux, à 6% de tenter de parler et de convaincre l’offenseur.
Ce sondage a été réalisé le 11 juin 2021 auprès de 1 600 citoyens âgés de plus de 18 ans.
Dans cet autre article, nous analysions la façon dont les femmes russes font face au harcèlement de rue.
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