Un chasseur-bombardier Su-34C sur la base militaire russe de Hmeimin en Syrie.
AFP/East NewsLa base militaire russe de Hmeimin en Syrie vit de nuit comme de jour. Malgré la trêve annoncée le 17 février, la guerre contre Daech et le Front al-Nosra (organisation interdites en Russie, ndlr) est toujours en cours.
Notre avion arrive à la base militaire à huit heures du matin. Les hommes de l’unité sont déjà sur la place d’armes, entièrement équipés, pour prendre le service et mener leurs missions dans le ciel et sur terre. A l’exception des soldats et officiers qui sont en poste depuis la veille et qui attendent d’être remplacés.
Pendant que les journalistes sont briefés sur ce qu’ils peuvent ou ne peuvent pas faire, les soldats préparent les chasseurs et les bombardiers pour le départ. Sous mes yeux, les soldats chargent deux bombes à fragmentation de 500 kg chacune dans un chasseur-bombardier dernier cri Su-34C.
Le directeur du service de presse du ministère de la Défense russe Igor Konachenkov nous explique que plusieurs unités aériennes russes sont chargées de mener des missions de combat dans la zone regroupant les villes de Raqqa et d’Arak, ainsi qu’à Deir ez-Zor, assiégée par les terroristes.
« Des combats violents sévissent dans les environs de Deir ez-Zor et les habitants de la ville sont complètement coupés du reste du monde. Tous les dix jours, les avions de transport aérien larguent de l’aide humanitaire pour la population de Deir ez-Zor. La situation dans la ville est difficile », raconte le major-général.
Les troupes russes et syriennes fournissent également l’aide humanitaire aux habitants d’Alep assiégé. Les forces gouvernementales sont parvenues à libérer l’une des routes tenues par les terroristes et acheminent désormais régulièrement des aliments de première nécessité aux habitants. « La semaine dernière, les terroristes ont tenté de saboter nos livraisons et ont attaqué le convoi. Cependant, nous sommes parvenus à repousser l’attaque et à conserver le contrôle de la route », ajoute M.Konachenkov.
Le major-général souligne que les troupes aériennes russes ne frappent pas dans la zone d’Alep.
Nous quittons la base aérienne de Hmeimim en compagnie de soldats russes et d’unités des forces armées syriennes pour le village de Kuakab (de l’arabe « planète », situé dans la région de Hama, ndlr), à dix kilomètres de la ligne de front.
Source : Archives personnelles
La veille, ce village a été libéré de la plupart des combattants du Front al-Nosra. Les petits groupes qui restaient ont décidé de se rendre et de prêter allégeance au gouvernement syrien.
Les murs et les habitations sont criblés de balles de pistolets et de mitrailleuses, certains murs ont des trous causés par des armes de 122 mm. Malgré les horreurs de la guerre, l’absence d’eau et d’électricité, le village est joyeux – les habitants retournent regagnent leur foyer dans le village libéré de terroristes.
Sous nos yeux, les chefs du village signent un accord de loyauté au gouvernement légitime, alors que les combattants des branches du Front al-Nosra déposent leurs armes sous le convoi de soldats syriens.
L’un des officiers syriens nous explique que les combattants qui n’ont pas commis de crimes graves pourront reprendre une vie normale : commencer à cultiver la terre, rebâtir leurs maisons et retrouver leurs familles. Il précise que quand les combattants du Front al-Nosra ont occupé la ville, la plupart des locaux n’avaient pas le choix – il devaient rejoindre les rangs des combattants ou perdre leur vie. Cette situation est omniprésente à travers le pays, ravagé par la guerre civile, et le gouvernement a décidé de permettre à une partie des anciens combattants de commencer une nouvelle vie.
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