L'armée syrienne supportée par des groupes de défense populaire lors d'une offensive sur la ville d'Al-Qaryatayn.
Mikhail Voskresenskiy/RIA NovostiMardi 12 avril, l'armée syrienne a lancé l'offensive contre les positions du Front al-Nosra (branche d’Al-Qaïda) dans la banlieue d'Alep, informe l'agence Associated Press.
Le lieutenant-général Sergueï Roudski, chef du Commandement principal des opérations de l'état-major russe, a déclaré que les forces armées syriennes soutenues par la Russie ne comptaient pas prendre d'assaut la ville, mais éviter qu'elle subisse un blocus des terroristes.
« Si l'on ne stoppe pas les terroristes, les régions du nord de la Syrie pourraient de nouveau être soumises à un blocus. C'est pourquoi toutes les actions des militaires syriens et de l'aviation russe visent actuellement à perturber les plans de l'organisation Front al-Nosra. Aucun assaut sur Alep n'est prévu », ajoute le représentant du ministère russe de la Défense.
Le lieutenant-général Roudski souligne que d'après les informations de l'administration militaire, les terroristes envisageraient une attaque importante pour couper la route reliant Alep à Damas, la capitale du pays.
« Deux groupes terroristes d'un effectif total de 100 combattants sont venus du village d'Al-Khalifa à Mukheim Handrat. Ils sont équipés d'un tank et de 22 véhicules équipés de mitrailleuses lourdes », informe Sergueï Roudski.
Que préparent la Syrie et la Russie ?
Le directeur du Centre de conjoncture stratégique Ivan Konovalov explique à RBTH que pour obtenir la victoire, l'offensive de l'armée syrienne doit opposer aux terroristes des forces trois fois plus importantes.« En plus de l'armée nationale syrienne, des Gardiens de la révolution iranienne et des membres du Hezbollah prendront part aux combats « à nos côtés ». Pour réussir une opération contre une ville, il faut impérativement opposer au moins trois fois plus d'hommes que ceux qui la défendent », note l'expert.
Selon Viktor Litovkine, analyste militaire de l'agence TASS, même si les autorités militaires et politiques décident qu'un assaut contre Alep est nécessaire, les forces aérospatiales russes n'y participeront pas : « L'opération sera chirurgicale ».
« La difficulté est que les terroristes se sont installés dans des quartiers densément peuplés. Alep est la deuxième ville de Syrie et l'opération « chirurgicale » devra être menée par les forces terrestres et les unités spéciales », souligne l'expert.
Viktor Litovkine remarque que les USA et les forces de la coalition internationale vont continuer de lutter contre les terroristes, mais mèneront des opérations indépendantes dans les zones voisines. « Ils ne prendront pas part aux attaques des forces principales appuyées par la Russie », ajoute-t-il.
Bataille d'Alep : enjeux politiques
« Aujourd'hui certains s'inquiètent et prétendent que la Russie « ne bombarde par ceux qu'il faut » et « tue des civils ». Aucune guerre n'est épargnée par ce genre d'insinuations. Malgré tout, la coopération entre la Russie et l'Occident sur la question syrienne est plus forte que jamais, malgré les changements importants que nos relations ont connus ces dernières années », remarque Fedor Loukianov, rédacteur en chef du magazine Russia in Global Affairs et membre du Conseil pour la politique de sécurité et de défense de la Fédération de Russie.
Il remarque qu'aujourd'hui, l'avenir de la Syrie est passé au premier plan et que dans ce contexte, « le régime de Bachar al-Assad tente de contrôler le plus de territoires possibles pour avoir des atouts lors des futurs négociations ».
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