1. Lancer le dialogue entre les représentants de l’opposition
L’une des raisons du report de la rencontre de Genève est la discussion engagée par l’opposition syrienne pour définir son représentant à Genève. Les opposants radicaux non-islamistes de la Coalition nationale syrienne de l’opposition et des forces révolutionnaires, patronnés par l’Arabie saoudite et le Qatar, s’élèvent contre la participation de l’opposition modérée. Cette dernière est représentée par le Front populaire du changement et de la libération. Or, les critiques du leader du Front, Qadri Jamil, doutent qu’il soit vraiment dans l’opposition, rappelant qu’il a par le passé fait partie du gouvernement de Bachar el-Assad. Toutefois, les négociations rassembleront probablement les deux groupes d’opposition, tant de l’intérieur que de l’extérieur, qui formeront deux délégations distinctes. Aucun contact direct n’est prévu entre eux et ils se trouveront toujours dans des locaux différents. Dans le même temps, s’il est impossible de lancer le dialogue entre les parties en présence, le scénario du règlement syrien prévu par les Nations unies sera remis en question.
2. S’entendre sur un gouvernement de coalition
Un autre problème qui doit être résolu et est étroitement lié au point précédent est la mise en place d’un gouvernement de coalition aux termes de la résolution du Conseil de sécurité. Selon les experts russes, la Coalition nationale de l’opposition ne bénéficie pas d’un sérieux soutien au sein de la société syrienne, aussi bien des Syriens soutenant Assad que de ceux qui prônent son départ. Les opposants appuyés par l’Arabie saoudite, le Qatar et l’Occident, sont capables de dialoguer, mais ne peuvent pas prendre de décisions politiques, font remarquer les analystes.
3. S’entendre sur l’avenir de Bachar el-Assad
Le sort du président est une question essentielle pour la résorption de la crise syrienne. L’Occident et plusieurs acteurs régionaux insistent toujours sur la nécessité du départ de Bachar el-Assad. La Russie et l’Iran souhaitent qu’il reste pour le moment afin que son sort puisse être décidé par la suite par les Syriens. Il y a aussi, théoriquement, la possibilité d’un départ « symbolique » du président, un scénario selon lequel le pouvoir reviendra à un autre représentant de la minorité alaouite. Mais Bachar el-Assad se trouve actuellement dans un vide politique : il n’y a aucun véritable leader capable de le remplacer.
4. Coordonner les intérêts des acteurs étrangers
Outre les différends entre la Russie et les Etats-Unis sur le dossier syrien, il ne faut pas oublier la position particulière de l’Iran. Même si Moscou et Washington s’entendent sur le départ de Bachar el-Assad, cela ne signifiera nullement que Téhéran soutiendra une telle décision. L’Iran n’a pas l’intention de trahir Assad, car il a beaucoup investi ces dernières années en Syrie, son unique allié dans la région. Riyad n’acceptant pas le régime d’Assad, la situation se retrouve dans l’impasse.
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