Hôpitaux bombardés en Syrie : Moscou exige des explications à l’Otan

Un SU-24M décolle de la base aérienne de Hmeymim en Syria.

Un SU-24M décolle de la base aérienne de Hmeymim en Syria.

mil.ru
Les autorités militaires russes exigent des preuves ou des démentis officiels suite aux rapports informant que l’aviation russe bombarderait des hôpitaux en Syrie. Pour cela, la Russie accorde « quelques jours ». Notre expert doute de l’existence de ces preuves.

Le 27 octobre dernier, le ministère russe de la Défense a convoqué les attachés militaires des pays de l’Otan et de l’Arabie saoudite pour explications. La Russie exige des preuves de l’information diffusée par la presse occidentale selon lesquelles l’aviation russe aurait procédé à des bombardements contre des hôpitaux syriens.

« Nous avons invité les attachés militaires des Etats-Unis, de Grande-Bretagne, France, Allemagne, Italie, Arabie saoudite, Turquie et de l’Otan et leur avons demandé d’apporter des preuves officielles des déclarations publiées récemment ou un démenti de ces dernières », a déclaré le vice-ministre russe de la Défense Anatoli Antonov à l’issue de la rencontre. « Plusieurs jours suffiraient » pour produire les preuves ou un démenti, estime le ministère. De son côté, la Russie étudie attentivement toutes les déclarations sur les frappes présumées de l’aviation russe contre les installations civiles, a souligné M. Antonov.

Sergueï Karaganov, président d’honneur du Conseil pour la politique extérieure et de défense et doyen de la faculté de l’économie mondiale et de la politique internationale de l’École des hautes études en sciences économiques, nous a déclaré douter que ces preuves existent et soient apportées. « Pour le moment, j’éviterais d’exagérer l’importance de ces « informations ». Nous en recevons des dizaines, elles s’inscrivent dans une « guerre de l’information ». Mais quand on ment, il faut dire que vous mentez », a-t-il déclaré. Les forces de l’Otan ont déjà détruit deux hôpitaux – un en Afghanistan et un autre au Yémen – et c’est « évidemment » une tentative de faire oublier ces fiascos, estime Sergueï Karaganov. Il pense toutefois qu’en réponse aux exigences formulées par la Russie, les représentants de l’Alliance diront doucement qu’il s’agit d’informations non-vérifiées et éviteront, sans doute, de ressortir cette carte à de multiples reprises, comme dans le cas du Boeing malaysien. 

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