Vygaudas Ušackas : "Il faut avouer qu’à l’heure actuelle, nous sommes pris en otage par la crise ukrainienne". Crédit : Reuters
À propos de la critique à l’égard de la Russie :
« Je pense qu’actuellement, plutôt qu’échanger des accusations, il faut faire la chose suivante : premièrement, tout mettre en œuvre pour garantir un accès complet au lieu du drame pour les besoins de l’enquête (sur le crash du vol MH17 en Ukraine orientale, ndlr)… Deuxièmement, toutes les parties qui prennent part au conflit doivent assumer leur responsabilité politique dans ce crash. Il faut agir de manière décisive...
Dans le contexte actuel, nous sommes déçus par l’absence d’appels publics et concrets aux séparatistes afin qu'ils cessent les combats ».
À propos des sanctions :
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« Le fait que l’UE adopte des sanctions contre des personnes russes est déjà une anomalie.
Dans la vie, tout est passager, il en va de même pour les sanctions. Lorsqu’on les adopte, on le fait pour une période donnée, elles peuvent être prolongées ou retirées. Les sanctions ne sont pas une fin en soi. L’objectif est d’influencer les décisions de nos partenaires. Le fait même qu’au XXIème siècle, nous introduisions des sanctions contre la Russie est surprenant. C’est un comble ! »
Ce qui entrave la compréhension mutuelle :
« Très franchement, l’un des principaux problèmes que nous rencontrons est la perception et l’opinion à l’égard de l’Ukraine. Nous avons l’impression qu’en Russie, l’Ukraine est perçue comme faisant partie du patrimoine historique de la Russie. La position de l’Union se base sur le fait que l’Ukraine est un Etat indépendant qui peut librement décider de ses relations avec les autres pays. Tant que nous n’aurons pas trouvé une approche commune concernant le conflit en Ukraine, il nous sera très difficile de revenir à un ordre du jour positif ».
À propos de la collaboration avec la Russie :
« Nous avons toujours dit que la Russie est pour nous le partenaire le plus naturel en matière d’économie et de politique, et pas uniquement parce que nous partageons le même continent et une histoire commune. Notre collaboration sera beaucoup plus fructueuse si nous développons un espace économique commun allant de Lisbonne à Vladivostok.
Il faut avouer qu’à l’heure actuelle, nous sommes pris en otage par la crise ukrainienne. Tant que nous n’aurons pas trouvé une approche commune, tant que des actions concrètes ne seront pas réalisées afin de stabiliser la situation en Ukraine, il nous sera très difficile de revenir à un ordre du jour positif qui nous serait pourtant bénéfique à tous.
Tous les pays de l’Union souhaitent de bonnes relations avec la Russie : non seulement commerciales, mais également en matière de politique globale - elles se développent actuellement avec succès, malgré la grave crise politique que nous traversons. Cette année, nous organisons l’année de la science en UE et en Russie, nous lançons les nouveaux programmes Horizon-2020 amenés à créer d’excellentes opportunités pour les scientifiques et chercheurs russes. A l'automne prochain, nous lançons un nouveau programme d’échange d’étudiants et de professeurs à travers le programme Erasmus + ».
À propos de l’éventuel sommet Russie-UE :
« Il faut maintenir un dialogue au plus haut niveau sur les questions critiques, et je suis persuadé que les dirigeants actuels, comme les dirigeants futurs de la Commission européenne et du Conseil de l’UE, accorderont une grande attention aux relations avec la Russie, ainsi qu’à la résolution de la crise en Ukraine qui nécessite un dialogue, mais aussi la compréhension et le soutien de la Russie.
Je ne peux prévoir quand et dans quelles conditions ce sommet aura lieu, mais en tant qu’ambassadeur européen en Russie, je suis déçu par la tournure prise par nos relations ces 4-5 derniers mois. J’espère que nous parviendrons à sortir de cette crise grâce au processus inévitable de rétablissement de la confiance mutuelle… ».
Texte original publié sur le site de RIA Novosti
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