Les versions du crash du Boeing 777 dans le sud-est de l’Ukraine

L'avion transportait à son bord 283 passagers et 15 membres d’équipage. Crédit : Reuters

L'avion transportait à son bord 283 passagers et 15 membres d’équipage. Crédit : Reuters

L’avion Boeing 777 qui effectuait un vol entre Amsterdam et Kuala Lumpur s’est écrasé jeudi soir dans le sud-est de l’Ukraine. Les médias ont informé que le contact avec l’appareil avait été perdu à 50 km de la frontière russo-ukrainienne, plusieurs versions du drame sont actuellement à l’étude.

Les versions de Kiev et des insurgés

Le conseiller du ministre ukrainien de l'Intérieur Anton Guérachtchenko a déclaré sur sa page Facebook que l’avion avait été abattu par un missile sol-air Buk. Toutefois, dans un entretien avec Ukrayinska Pravda, le procureur général ukrainien Vitali Iarema a déclaré que les insurgés des républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Lougansk ne disposent pas de missiles Buk et S-300.

« Quand l’avion de transport de passagers a été abattu, les militaires ont informé le président que les terroristes ne disposaient pas de missiles Buk et S-300, a déclaré le procureur général. Ces armes n’avaient pas été capturées ».

Le gouvernement de la république populaire de Donetsk (RPD) nie toute implication dans le crash de l’avion de Malaysia Airlines.

« Les insurgés ne disposent pas d’armes capables d’abattre un avion à 10 km d’altitude. Nous avons des missiles sol-air portatifs capables d’atteindre des cibles à 3-4 km maximum », a déclaré le représentant de la RPD Sergueï Kavtaradze accusant l’armée ukrainienne du crash de l’avion.

Le président ukrainien Petro Porochenko a qualifié le crash d’acte terroriste

« Porocheko à propos de l’avion abattu : ce n’est pas un accident, ni une catastrophe, mais un acte terroriste », écrit son attaché de presse Sviatoslav Tsegolko dans son micro blog sur Twitter.

L’administration du président ukrainien a déclaré que l’avion a pu être abattu depuis le territoire russe et a souligné que « les forces armées ukrainiennes n'ont pas effectué de tirs susceptibles d'atteindre des cibles dans les airs dans la zone concernée ».

La version russe

Le ministère russe de la Défense a déclaré que les équipes radiotechniques russes ont enregistré le 17 juillet une activité au niveau de la station radar Koupol, travaillant en liaison avec les systèmes de missiles Buk-M1 déployées près du village Styla, à 30 km au sud de Donetsk.

Le ministère a souligné que les particularités techniques du système Buk-M1 permettent d’assurer un échange d’informations sur les cibles aériennes entre les unités de la même division.

Le ministère russe de la Défense a souligné que le tir de missiles aurait pu être effectué par toutes les unités déployés dans le village d’Avdeïevka ( 8km au nord de Donetsk) ou à Grouzsko-Zarianskoïe (25 km à l’est de Donetsk).

« L’armée russe ne dispose pas de systèmes de missiles Buk-M1 dont les tirs sont cités par les médias et dont les photos sont régulièrement publiées. Notre armée dispose de systèmes de missiles Buk-M2 qu’une personne sans aucune expérience militaire peut distinguer visuellement des Buk-M1. En revanche, l’armée ukrainienne dispose bien de Buk-M1 », a expliqué le colonel de l’armée russe et expert militaire indépendant Victor Litovkine.

Il a souligné que des systèmes Buk-M2 peuvent être stationnés à la frontière russo-ukrainienne, mais que l’avion a été abattu loin de la Russie, alors que la portée de ce système n’excède pas les 30km.

« Le Boeing 777 s’est écrasé à 50km de notre frontière. L’avion ne s’est pas désintégré en l’air, mais a plané sur une centaine de kilomètres avant de tomber. Les témoins indiquent que l’avion ne s’est pas désintégré en l’air, mais s’est écrasé au sol », explique l’expert.

Collision en l’air

Le site russe Dni.ru citant l’annonce du service de presse de la république populaire de Lougansk informe que le Boeing 777 aurait pu enter en collision avec l’ukrainien Su-25.

« Les témoins qui ont suivi le vol de l’avion de ligne Boeing 777 indiquent qu’il a été attaqué par un bombardier ukrainien. L’avion s’est ensuite scindé en deux en l’air et est tombé sur le territoire de la RPD, écrit le site citant le service de presse. Les recherches de l’avion abattu sont en cours ».

L’homme qui se présente comme citoyen espagnol employé comme contrôleur aérien par l’aéroport de Kiev Borispol a écrit sur son compte Twitter que deux avions de l’armée ukrainienne avaient été aperçus derrière l’avion de ligne quelques minutes avant le crash.

« Les avions militaires ont volé à proximité du 777 trois minutes avant sa disparition des radars, trois minutes seulement, a-t-il écrit sur son compte Twitter. Quand le Boeing est simplement disparu des radars, le gouvernement de Kiev nous a annoncés que celui-ci s’est écrasé. Comment ont-il pu l’apprendre si vite ? »

Plus tard, le compte Twitter de cet utilisateur a été supprimé. Nous ne savons pas s’il s’agit vraiment d’un contrôleur hispanophone de l’aéroport ou d’un faux.

Accident

Le service européen de contrôle de l’espace aérien estime que le crash de l’avion de ligne malaisien dans l’est de l’Ukraine est un accident, comme l’a annoncé un représentant de l’agence au site allemand Welt-Online.

Le ministre russe des Affaires étrangères sur le crash du  Boeing malaisien

La Russie n'a pas l'intention de prendre les enregistreurs de vol du Boeing malais qui s'est écrasé, a déclaré le Ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à la chaîne de télévision Rossija 24. D'après lui, l'organisation internationale de l'aviation civile doit s'occuper du décryptage.

« Nous sommes pour que des experts internationaux viennent au plus vite sur le lieu de la catastrophe, pour qu'ils obtiennent tout de suite les « boîtes noires ». Malgré ce que l'on entend de la part de Kiev, nous n'avons pas l'intention de prendre ces boîtes noires, nous n'avons pas l'intention d’enfreindre les normes qui existent dans ce genre de situation dans la communauté internationale », a déclaré Lavrov. D'après le chef du service de la politique étrangère, la catastrophe aérienne aux environs de Donetsk est en premier lieu l'affaire de la Malaisie, des Pays-Bas, de l'Ukraine et des États dont les citoyens étaient à bord du Boeing. 

Le ministre a qualifié la version des autorités ukrainiennes à propos d'un acte terroriste de pression inacceptable sur la commission d'enquête. Lavrov a demandé à former un groupe de travail qui aurait en charge d'enquêter sur les circonstances de la catastrophe.

A Kiev, on a déclaré que les « boîtes noires » devaient rester sur le territoire de l'Ukraine. Les enregistreurs de vols ont été découverts sur les lieux de la catastrophe aérienne par les rebelles. Les représentants de la République Populaire de Donetsk ont proposé de les transmettre au Comité Interétatique de l'Aviation (MAK) qui se trouve à Moscou.

Contexte

Le Boeing 777 de Malaysia Airlines qui effectuait un vol entre Amsterdam et Kuala Lumpur s’est écrasé jeudi soir sur le sol ukrainien, dans l’oblast de Donetsk.

Il transportait à son bord 283 passagers et 15 membres d’équipage. La compagnie aérienne a annoncé qu’il s’agit de 154 citoyens néerlandais, 27 Australiens, 23 Malaisiens, 11 Indonésiens, six Britanniques, quatre Allemands et Belges respectivement, trois Philippins et un Canadien. La nationalité de 41 autres passagers n’est pas encore identifiée. Selon certaines informations, 23 Américains se trouvaient parmi eux. Les 15 membres d’équipage étaient Malaisiens.

 

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