414 726 Ukrainiens se trouvent aujourd’hui dans les zones frontalières de Russie. Crédit : Itar-Tass
Galina Negroustoïeva, conseillère en communication du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, indique que les chiffres de la représentation de l’ONU en Russie sont similaires à ceux du Service fédéral des migrations.
La conseillère en communication a confirmé à RBTH les informations du Service russe des migrations : « Nos collaborateurs se sont rendus dans les régions frontalières et ont pu constater qu’il n’y avait aucune raison de ne pas faire confiance aux informations de Service russe de la migration ». Selon la déclaration du Service des migrations, publiée le 7 juillet, près de 1,8 million de citoyens ukrainiens vivent actuellement en Russie, environ 480 000 ayant fui les combats.
La majorité des personnes affluant d’Ukraine ne se sont pas encore adressées au Service fédéral des migrations afin de recevoir le statut de « réfugié ». Certaines d’entre elles logent dans des camps provisoires dans les régions proches de la frontière, tandis que d’autres ont emménagé chez des membres de leur famille ou des amis en Russie.
« 414 726 Ukrainiens se trouvent aujourd’hui dans les zones frontalières de Russie. 20 461 d’entre eux ont déjà déposé une demande pour obtenir le statut de réfugié temporaire. Ces chiffres continueront à augmenter et les statuts obtenus changeront », a déclaré lundi Anatoli Kouznetsov, directeur-adjoint du Service fédéral des migrations, lors d’une audition devant la Chambre civile de Russie (organe consultatif auprès du Kremlin chargé de promouvoir les intérêts de la société civile, ndlr).
Les citoyens ukrainiens peuvent séjourner librement sur le territoire russe pendant 90 jours. Passé ce délai, ils doivent obligatoirement retourner dans leur pays ou obtenir un permis de séjour auprès du Service fédéral des migrations. M. Kouznetsov a également souligné que le succès du programme de retour volontaire des concitoyens (qui se sont retrouvés hors du territoire russe après la chute de l'URSS, ndlr).
« Depuis le début du conflit, le nombre de requêtes a été multiplié par cinq. Les demandes de citoyens ukrainiens souhaitant recevoir la nationalité russe ont été multipliées par sept, et celles pour obtenir un permis de séjour provisoire par quatre. Ce sont principalement les habitants des régions de Donetsk, Lougansk et Dniepropetrovsk qui se tournent vers le Service fédéral des migrations », explique un collaborateur de l’organisme.
Un communiqué du service précise que des mesures ont été prises dans des dizaines de régions de Russie afin d’accueillir les Ukrainiens. L’état d’urgence a même été décrété dans certaines de ces zones à cause d'un afflux de réfugiés trop important.
Selon les chiffres du ministère russe des Situations d’urgence, environ 300 centres de logement provisoire ont ainsi été déployés pour recevoir les réfugiés.
Conséquences de la guerre
Alexandre Brod, directeur du « Bureau moscovite de promotion des droits de l’Homme », association à but non lucratif indépendante, souligne parallèlement que pour le moment, seules 1 300 personnes ont déposé une demande officielle afin d’obtenir le statut de réfugié. Selon lui, un indice aussi bas est lié aux faibles connaissances juridiques des migrants traversant la frontière.
« Il est désormais plus facile d’obtenir ce statut, le délai n’étant plus que de trois mois. La procédure a été spécialement mise en place pour les personnes fuyant des zones de conflit. Le statut de réfugié permet de bénéficier d’allocations, d’accéder aux services sociaux et d’avoir la possibilité de travailler. Il est d’abord prévu pour une durée d’un an, mais peut ensuite être prolongé », ajoute Brod.
Toujours d’après lui, pendant que leur demande sera examinée, ces personnes pourront répondre à des offres d’emploi par le biais d'agences mobiles actives dans les régions frontalières.
« Les réfugiés peuvent rapidement trouver un emploi dans le secteur des services, en tant que cuisinier ou commis de cuisine par exemple. Il existe également beaucoup de débouchés dans le secteur du bâtiment. Pour ces spécialisations, les salaires des citoyens ukrainiens ne se différencient pas de ceux des locaux et vont jusqu’à 855 euros par mois », indique Janna Deniskina, représentante d’une agence pour l’emploi.
Le directeur de l’Administration du président russe Sergueï Ivanov a quant à lui déclaré que les réfugiés venant d’Ukraine ayant décidé de rester en Russie pourront bientôt compter sur d'aides financières. Des allocations logement seront également mises en place grâce au programme fédéral de retour volontaire des concitoyens dans les régions de Rostov, à la frontière avec l’Ukraine, et de Stavropol, également proche.
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Le texte en question a été modifié après sa publication. Le représentant de l'ONU n'a pas cité le nombre des réfugiés ukrainiens, mais a confirmé les données du Service russe des migrations concernant leur nombre. Il a également confirmé la véracité des informations fournies par le Service. RBTH présente ses excuses à ses lecteurs pour cette formulation inexacte.
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