La presse russe du 25 juin sur les évènements en Ukraine

Crédit : Getty Images / Fotobank

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RBTH poursuit sa revue de la presse russe sur la situation en Ukraine.

Kommersant

Le quotidien Kommersant raconte qu’à la trêve de Donetsk s’est succédé une fusillade, les parties au conflit ukrainien s’accusant mutuellement de violation des accords.

L’accord de trêve entre les forces de l’ordre ukrainiennes et les partisans de la fédéralisation, conclu lundi soir à Donetsk, a été violé quelques heures plus tard, écrit Kommersant.

Le quotidien rappelle que les négociations ont, pour la première fois, réuni des représentants des républiques populaires auto-proclamées de Donetsk et de Lougansk et ont débouché sur un accord de cessez-le-feu qui devait rester en vigueur jusqu’au 27 juin, sur consentement mutuel de Kiev et des partisans de la fédéralisation.

Le quotidien informe que les représentants des insurgés ont accusé l’armée ukrainienne d’être responsable des tirs dans les environs de Lougansk.

Le commandement de « l’opération antiterroriste » a, lui, annoncé que les « insurgés » ont effectué plusieurs attaques de tir sur le « poste de contrôle situé à la croisée des voies menant à Krasniy Liman et à Slaviansk » au courant de la nuit.

Kommersant souligne que la situation reste tendue, mais « en même temps, nous pouvons désormais espérer une sortie pacifique de la crise ».

Le quotidien estime que les derniers évènements prouvent que les commandants terrain effectuant leur service sur le territoire des républiques auto-proclamées n’ont pas tous respecté l’ordre.

« Le fait qu’ils aient ouvert le feu prouve que les commandants terrain n’obéissent pas tous au commandement officiel des républiques populaires de Lougansk et de Donetsk », conclut Kommersant.

Kommersant.ru

Novaïa Gazeta

Dans un article intitulé Laissons-les parler ?, Novaïa Gazeta souligne que « toute tentative de rétablir la paix dans l’est de l’Ukraine est, bien sûr, préférable aux opérations militaires, mais l’avenir du pays pourrait en pâtir ».

Le quotidien explique que des informations contradictoires parviennent toujours sur les négociations à Donetsk qui ont eu lieu après l’annonce par le président Porochenko de son plan de paix.

Kiev y a missionné Leonid Koutchma qui, en 2003 déjà, a réussi à trouver un langage commun avec Vladimir Poutine obtenant ainsi le statut d’un artisan de la paix.

En outre, le quotidien estime que Koutchma est, traditionnellement,  « le meilleur compromis pour le Kremlin ».

Toutefois, paradoxalement, le décret confirmant l’autorité de l’ancien président dans les négociations n’a toujours pas été rendu publique, écrit le quotidien. 

En revanche, Irina Guerashchenko, chargée du règlement pacifique dans l’est du pays par le président Petro Porochenko, ne participe pas au processus, ne se considère pas comme un membre des négociations, mais forme activement « l’équipe » des séparatistes », - écrit le quotidien.

L’Ukraine officielle qui avait annoncé qu’elle n’avait rien d’autre à dire aux personnes ayant violé la loi et responsables de l’effusion de sang des compatriotes que « Déposez vos armes !», fait semblant que tout suit le plan de Porochenko, estime le quotidien.

Novaïa Gazeta explique à ses lecteurs que certains hommes politiques déclarent déjà que Porochenko prend un risque important : la société n’acceptera pas le « projet oriental » dirigé par Victor Medvedtchouk, car cela « compromettrait l’avenir européen de l’Ukraine ».

«Toutefois, un compromis, même pénible pour Maidan, pourrait être proposé : aux élections anticipées à la Rada, des sièges au parlement pourraient être proposés aux « chefs » des séparatistes », suggère Novaïa Gazeta.

Novaya gazeta

L’Expert 

L’Expert informe que le gouvernement russe a publiquement renoncé au droit d’intervenir militairement en Ukraine : Vladimir Poutine a annoncé qu’il demandait au Conseil de la Fédération d’annuler l’autorisation d’intervention militaire sur le territoire ukrainien qui lui avait été accordée.

Le journal cite le président russe qui a souligné que ce décret n’est plus d’actualité, car la demande de cette autorisation était « liée aux évènements en Crimée » et visait à « protéger la liberté d’expression de sa volonté par le peuple de la Crimée ».

Le rappel du droit d’intervenir a provoqué une réaction vive et même un peu trop émotionnelle dans le monde, explique l’Expert, mais l’Europe a soutenu cette décision, alors que le président ukrainien Petro Porochenko l’a qualifié de « premier pas réel de soutien au plan de paix ».

Plusieurs politologues et analystes russes ont souligné que cette décision peut être liée à des espoirs que la Russie place dans le processus de paix, écrit le journal.

« Dans le cas contraire, la Russie ne renoncerait, sans doute, pas à ce joker potentiel qu’est la possibilité d’intervenir militairement. Si l’utilisation de la force est exclue, cela veut dire que le processus de négociation avance », écrit l’Expert.

L’Expert estime que si la Russie poursuit sa ligne fine mais dure sur la question ukrainienne, s’adressant directement aux pays intéressés par le gaz et la coopération, la « probabilité des sanctions sera réduite au minimum et les chances d’une issue positive pour la Russie dans l’affrontement ukrainien seront plus élevées ».

Expert.ru

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