Crédit : Itar-Tass
Kommersant
La presse russe du 18 juin sur les événements en Ukraine
Le quotidien Kommersant évoque un nouveau tournant dans la question gazière : en raison de la suspension des livraisons du gaz russe, le gouvernement ukrainien envisage d’introduire une régulation d’urgence de l’industrie énergétique. Le nouveau régime, écrit Kommersant, légalisera les coupures pour les clients industriels, l’achat forcé de gaz auprès de producteurs indépendants et les prélèvements du gaz de transit russe. Le quotidien informe que le nouveau projet de loi vise à instaurer une période spéciale en cas de suspension ou de restriction d’approvisionnement en énergie de l’Ukraine. Dans ce cas, les entreprises énergétiques devront suivre les instructions du ministère de l’Énergie, « indépendamment des conditions des contrats en cours », souligne Kommersant. Le quotidien explique que, dans ce cas, le contrat de livraison du gaz en Europe qui lie Gazprom et Naftogaz pourrait être menacé. Le projet de loi autorise l’Etat à intervenir dans les activités des entreprises de distribution et autorise expressément la coupure du gaz aux consommateurs, à l’exception de la population et des entreprises de chauffage, écrit Kommersant. Toutefois, les experts du quotidien soulignent que l’adoption du projet de loi est indispensable dans un contexte de suspension des achats de gaz russe par l’Ukraine. En outre, la coupure visant les clients industriels dans l’objectif d’économiser le gaz ne devra pas être brutale : « Les fabricants doivent maximiser le remplacement du gaz par des combustibles solides, le chauffage électrique et le fuel », conclut le quotidien.
Gazeta.ru
Gazeta.ru parle des réformes économiques imposées par Bruxelles à Kiev pour la mise en place de l’association avec l’Union européenne. Le quotidien rappelle que dès cette semaine, l’Ukraine doit signer la partie économique de l’accord. L’une des exigences principales de la « feuille de route » est la mise en place d’une réforme constitutionnelle globale. Par ailleurs, explique Gazeta.ru, Kiev devra réformer tous les pouvoirs publics. Mais la principale exigence de la Commission européenne est l’introduction de réformes économiques drastiques, pour lesquelles Bruxelles est prêt à accorder dès cette année un montant conséquent destiné à la modernisation du code budgétaire et de la législation fiscale, explique le quotidien.
Gazeta.ru explique que l’Europe s’attend à une croissance du PIB et des exportations de l'Ukraine, à une baisse des prix à la consommation et à une croissance de l’emploi. Toutefois, les experts de Gazeta.ru sont partagés sur les réformes: certains pensent que l’heure est propice pour les réformes économiques en Ukraine, car la « thérapie de choc est toujours plus simple à mettre en place quand l'attention est focalisée sur les événements du Donbass et non sur l’économie ». D’autres experts, toutefois, sont sceptiques sur l’efficacité des reformes exigées par la Commission européenne et le FMI, sur fond de chute du niveau de vie des Ukrainiens. Gazeta.ru explique que l’augmentation des prix du gaz en septembre pourrait conduire à un « troisième Maïdan ».
Nezavissimaïa Gazeta
Nezavissimaïa Gazeta se penche sur les combats intensifs pour le contrôle de la frontière orientale de l’Ukraine qui sévissent ces derniers jours entre les forces armées officielles et les combattants des républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Lougansk. Le quotidien explique qu’au cours des affrontements récents, des sites et des territoires russes ont désormais fait l’objet de tirs. Au cours des derniers jours, les autorités de Kiev ont annoncé à au moins deux reprises que l’ensemble de la frontière russo-ukrainienne était sous leur contrôle « empêchant les véhicules militaires d’aller ou venir ». Toutefois, Nezavissimaïa Gazeta indique que les gardes-frontières ukrainiens ne parviennent pas à assurer un contrôle efficace de la frontière orientale du pays, ils ont perdu le contrôle de nombreux postes et ne sont pas capables de les reprendre. Le quotidien rappelle également la déclaration du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon qui a souligné que « durant ses années d’indépendance, l’Ukraine n’a pas pensé à enregistrer officiellement ses frontières d’Etat souverain ». Aussi, écrit Nezavissimaïa Gazeta, on peut considérer qu’aucune violation des frontières ukrainiennes par la Russie « n’a pu avoir lieu ». « Conformément à l’accord de la CEI, le territoire ukrainien ne dispose que de frontières administratives établies au sein de l'URSS, alors que la Russie est l’héritière de l’URSS », écrit le quotidien. D’après le journal, il est actuellement impossible d’accuser quelqu’un de violation territoriale des frontières ukrainiennes, car « à l’égard du droit international, le pays ne dispose simplement pas de frontière officielle ». Pour résoudre ce problème, Kiev doit réaliser une démarcation de ses frontières avec les Etats voisins avec l’accord obligatoire des pays frontaliers, notamment la Russie. Mais Kiev tente de mettre en œuvre une démarcation unilatérale. « Du point de vue du droit international, cela n’aura aucune valeur », souligne le quotidien.
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