La Russie et l'OTAN poursuivent le dialogue

Selon Serguaï Lavrov (à gauche), la Russie ne peut rester indifférente à la situation en Afghanistan après 2014 à cause de sa proximité géographique avec ce pays. Crédit : Reuters

Selon Serguaï Lavrov (à gauche), la Russie ne peut rester indifférente à la situation en Afghanistan après 2014 à cause de sa proximité géographique avec ce pays. Crédit : Reuters

Une session du Conseil Russie-OTAN a réuni les ministres des Affaires étrangères mercredi dernier à Bruxelles. A l'issue de sa rencontre avec le secrétaire général de l'OTAN Anders Fogh Rasmussen et ses collègues des 28 pays membres de l'Alliance de l'Atlantique Nord, le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov a donné une conférence de presse d'une durée de 20 minutes.

Il a exprimé sa satisfaction générale concernant les accords conclus. « C'était une bonne réunion du Conseil Russie-Otan, a dit Lavrov. Nous avons échangé nos opinions sur la situation mondiale, avons exprimé notre satisfaction quant aux développements positifs: l'accord sur l'arsenal chimique syrien, la convocation de la conférence Genève-2, le programme nucléaire iranien. Tout cela vient souligner l'efficacité certaine des mesures politico-diplomatiques dans la résolution de crises complexes. Nos partenaires de l'OTAN semblent mieux comprendre tout cela ».

Les membres de la réunion ont fait le bilan de la coopération russe avec l'Alliance pour l'année en cours. Il s'agit, par exemple, de la création d'un système permettant d'identifier les avions qui ne répondent pas aux commandes terrestres – des avions kidnappés par des terroristes - et d'assurer leur accompagnement. C'est une mesure de sécurité importante dans la coopération des pays membres du Conseil. La Russie et l'OTAN collaborent également sur le projet techniquement complexe de détection d'explosifs à distance (STANDEX) permettant de lutter contre le terrorisme dans les lieux d’accumulation importante de personnes.

La collaboration en Afghanistan sur la base de la résolution 1386 du Conseil de sécurité de l'ONU est poursuivie, notamment l'accompagnement du transport des chargements de la FIAS depuis et vers l'Afghanistan, la formation des employés des forces de l'ordre en matière de lutte contre le trafic de drogues en Afghanistan, au Pakistan et dans les pays de l'Asie centrale. Fin novembre, dans le cadre de ce projet, 3 000 personnes environ venant de sept pays ont été formées.

Un autre projet important est la formation de techniciens afghans travaillant sur les Mi-17 et les Mi-35 qui composent l'essentiel de la flotte d'hélicoptères du pays, ainsi que la livraison continue de pièces détachées en Afghanistan. En avril, le premier groupe de techniciens a entamé sa formation en Russie, à ce jour 40 spécialistes afghans ont été formés.

Le plan de collaboration pour l'année 2104 prévoit la poursuite de la création de forces et de moyens d'évacuation médicale de l'armée de l'air afghane. Selon Lavrov, la Russie ne peut rester indifférente à la situation en Afghanistan après 2014 à cause de sa proximité géographique avec ce pays. « Nous devons maintenir un dialogue régulier afin d'être informés des projets de création d'une nouvelle mission de l'OTAN en cours de discussion, ainsi que des projets de création d'une mission spéciale américaine en Afghanistan en 2014, afin de comprendre ses objectifs, le mandat des présences en cours de discussion, qui doivent, bien entendu, se reposer sur un solide cadre juridique international sous la forme d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU », a expliqué le ministre.

Parmi les nouveaux vecteurs de collaboration entre la Russie et l'OTAN, il convient de souligner l'accord de coordination des actions en réponse aux menaces contre des représentations diplomatiques dans les pays en proie à une crise. Un projet- pilote de destruction de munitions obsolètes devrait être lancé à Kaliningrad. Les parties ont négocié la participation financière de l'OTAN dans la création d'un fonds  d'affectation spéciale qui permettra d'accumuler des ressources financières et d'employer des technologies respectueuses de l'environnement. Le projet sera piloté par la Russie et régi par la législation russe.

La Russie et l'OTAN ont adopté une résolution commune de soutien aux efforts de l'ONU et de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques dans la destruction de l'arsenal chimique syrien. Les 29 ministres ont réitéré la nécessité d'organiser une conférence de paix pour la Syrie, Genève-2, mais cette fois, en janvier 2014.

Sergueï Lavrov et le secrétaire d'Etat américain John Kerry se sont entretenus sur la préparation de Genève-2 en privé également. A l'issue de cette réunion, Sergueï Lavrov a déclaré que « si le problème du nucléaire iranien est clos et que son programme nucléaire est soumis à un contrôle stricte et exhaustif de l'AIEA, les arguments pour la création du segment européen de défense antimissile n'auront plus lieu d'être ».

La délégation russe estime que le Conseil permet d'obtenir des résultats positifs. Les diplomates russes pensent qu'il est important que la collaboration ne soit pas entravée par des annonces irréfléchies. Mardi dernier, les ministres des Affaires étrangères des pays de l'OTAN ont appelé l'Ukraine à « cesser l'utilisation excessive de la force » à l'encontre des manifestants. « Je ne comprends pas pourquoi l'OTAN fait de telles annonces ni pourquoi son secrétaire général Anders Fogh Rasmussen répond aux questions sur l'envoi possible des troupes russes en Ukraine, a fustigé Lavrov. Je ne comprends pas pourquoi de telles questions sont posées. Cela donne une image faussée, et des signaux de ce type peuvent susciter une incompréhension de la situation dans certains esprits enflammés ».

 

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