VRP de l’innovation et des PME françaises

Crédit photo : Reuters

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Vendredi soir s’est achevée une visite de deux jours du premier ministre français Jean-Marc Ayrault en Russie. Il a rencontré son homologue russe Dmitri Medvedev, ainsi que le président Vladimir Poutine. La visite s’est accompagnée d’une série de signatures de contrats.

Jean-Marc Ayrault a d’abord pris jeudi matin le pouls de la communauté d’affaires française en Russie. Il s’est rendu ensuite à un vaste forum consacré aux innovations en banlieue de Moscou.

En compagnie du premier ministre Dmitri Medvedev, M. Ayrault a visité un certain nombre de stands de sociétés françaises innovantes (dont de nombreuses PME) avec l’intention de leur donner un coup de pouce auprès d’éventuels acheteurs ou co-investisseurs russes. Il était pour cela en concurrence avec le premier ministre finlandais Jyrki Katainen.

Des efforts ont en tous cas tapé dans l’œil de M. Medvedev, qui a déclaré « nous avons testé le meilleur des technologies étrangères, dont les françaises et finlandaises, afin de constituer notre propre infrastructure d’innovation. D’importantes sommes ont déjà été investies, mais il est primordial que chaque élément de cette infrastructure soit affecté à une tâche clairement définie, à toutes les étapes du cycle de l’innovation ».

Connu pour ses efforts destinés à stimuler les industries de haute technologie en Russie, le premier ministre Medvedev a bien besoin de soutien en ce moment à cause des attaques subies par son projet favori, la technopole de Skolkovo.

Bien au fait de la situation, Jean-Marc Ayrault a emmené à Moscou une délégation orientée innovation avec les ministres Stéphane Le Foll (Agriculture), Arnaud Montebourg (Redressement productif), Geneviève Fioraso (Recherche), Nicole Bricq (Commerce extérieur) et Fleur Pellerin (Numérique).

Il a signalé que les échanges bilatéraux avec la Russie ont quintuplé en dix ans à 21 milliards d’euros, « soit la deuxième position en Europe, derrière l’Allemagne ».

Si la balance reste favorable à la Russie en terme d’exportations (12 milliards contre 9 milliards pour la France), le premier ministre note que l’hexagone exporte principalement des nouvelles technologies vers la Russie, tandis que cette dernière exporte très majoritairement de l’énergie vers la France.

La création d’un nouveau fonds d’investissements franco-russe a été évoqué pour accompagner le rachat de sites industriels français en difficulté. Laurent Vigier, le directeur des affaires internationales de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) a signé vendredi avec le Fonds russe des investissements directs (RDIF) une lettre d’intention pour la création du fonds, avec une injection de 300 millions d’euros dans un premier temps, montant jusqu’à un milliard d’euros à terme.

Parmi les projets de coopération signés vendredi entre les entreprises françaises et russes figurent Safran (création d’un technopark et partenariat avec Uralwagonzavod), Thalès (lasers à haute intensité), Danone (élevages bovins laitiers) et Thomson Broadcast (téléradiodiffusion)

Pris à parti vendredi matin par la presse française sur son bilan gouvernemental, il a répondu qu’il fallait un peu de patience avant de voir les fruits des récentes réformes. Il s’est plaint d’un manque de patriotisme et a souligné que la France était souvent mieux perçue à l’étranger (en Russie notamment) que dans les frontières de l’hexagone.

Les droits de l’homme ont été évoqués, notamment l’incarcération d’un militant français de Greenpeace par les autorités russes suite à l’opération de l’ONG contre une plateforme de Gazprom en zone Arctique.

Le premier ministre français a reçu vendredi matin une délégation de représentants de la société civile russe, dont les ONG Memorial, Human Right Watch, Amnesty International, ainsi que l’avocat de Mikhaïl Khodorkovski et un représentant de la communauté LGBT russe.

Il a promis d’évoquer avec son homologue Dmitri Medvedev les problèmes des droits de l’homme en Russie et de soulever les questions sensibles soulevées par l’affaire Greenpeace.

La venue de M. Ayrault à Moscou a aussi été pour l’occasion pour la communauté française présente sur place de présenter le nouvel ambassadeur Jean-Maurice Ripert, qui vient juste d’entrer officiellement en fonction.

Il remplace Jean de Gliniasty, qui prend sa retraite. M. Ripert est un proche du président français et a occupé des fonctions officielles dans plusieurs gouvernements socialistes. Diplomate de carrière, il ne parle pas le russe. Son précédent poste était en Turquie.

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