La grande victoire pour les Russes a été l’adoption par l’APCE de la résolution sur la Syrie, votée à l’unanimité, ce qui arrive rarement. Crédit : DPA/Vostock-Photo
« Nous avons réussi à obtenir qu’un suivi de la question des non citoyens en pays baltes soit mis en place à la session de janvier. Nous sommes capables de changer le cours des choses et de convaincre une majorité de l’assemblée de voter dans le sens de nos intérêts », a déclaré au journal Vzgliad, le député de la Douma d’Etat Robert Schlegel, à l’issue de la session plénière d’automne de l’APCE.
La semaine dernière à Strasbourg, s’est tenue la session plénière d’automne de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. Pour la première fois, le président de la Douma Sergueï Narychkine a fait un discours devant l’Assemblée dans lequel il a remis en cause « le sytème de suivi de certains pays», dont la Russie fait partie. Pour lui, cette procédure de l’APCE est discriminatoire à l’égard de ces pays.
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Certains observateurs affirment que ce premier discours du porte-parole de la Douma devant l’Assemblée a joué un grand rôle dans les avancées obtenues par la Russie. Ainsi, le monitoring de la Russie ne sera pas transféré au Comité des ministres, malgré l’insistance de certains députés des pays baltes. L’Assemblée a, par ailleurs, pris en compte la requête de la délégation russe et a adopté l’une des résolutions sur les non citoyens des pays baltes.
Pourtant, l’APCE a tout de même reconduit la surveillance de la Russie en raison de la « non application » d’une partie de ses engagements. Et quelques voies ont manqué à la Russie pour faire passer leur proposition d’appliquer une surveillance thématique de tous les pays et non pas un suivi par pays.
Le député russe Robert Schlegel (parti Russie unie) a expliqué que la Russie préconise une surveillance thèmatique, ce qui veux dire que chaque pays doit être suivi sur certains domaines comme les droits de l’homme, la liberté d’expression ou le système pénitentiaire. Selon lui, aujourd’hui la surveillance est utilisé pour faire pression « sur telle ou telle république ex soviétique ». « Nous considérons qu’il ne doit pas y avoir de discrimination et de division », a-t-il précisé. Il a annoncé que le suivi « thématique » s’imposera d’ici un an ou deux.
D’une manière générale, le député russe a constaté d’importantes avancées dans le rapport de l’APCE envers la Russie, qui sert de point de ralliement pour les parlementaires conservateurs des différents pays. « Le vote a montré, que nous sommes capables….de changer le cours des choses et de convaincre une majorité de l’assemblée de voter dans le sens de nos intérêts», a affirmé Schlegel.
« La Russie a eu la possibilité de présenter deux rapports, ce qui n’arrive pas souvent. Cela indique que la relation s’améliore. Et encore un fait important, nous avons réussi à obtenir un suivi sur la situation des non citoyens dans les pays baltes à la session de janvier ».
Toutefois, la Russie a également été sujette à diverses critiques. Les députés européens l’ont sommé de « revoir toute une série de lois concernant les ONG, l’atteinte au sentiment religieux, les technologies de l’information, les problèmes liés à l’affaire « Place Bolotnaïa ». Aux vieux différends, se sont ajoutés la question de l’Union douanière et celle de la pression exercée par la Russie sur les autres pays du partenariat.
Pour la délégation russe, tout ceci fait partie d’un jeu politique visant à provoquer le boycott des Jeux Olympiques de Sotchi et à punir Moscou pour sa position sur la Syrie.
La grande victoire pour les Russes a été l’adoption par l’APCE de la résolution sur la Syrie, votée à l’unanimité, ce qui arrive rarement. Ce document souligne le rôle de la Russie et insiste sur les points que la partie russe avait signalés depuis longtemps déjà. « On a enfin compris que ce sont des islamistes qui combattent aux côtés des opposants. On a compris qui devait être puni pour l’utilisation d’armes chimiques. Enfin, l’APCE a ouvert les yeux sur tous ces faits », a fait remarquer Schlegel.
Il a souligné qu’il était important dorénavant de soulever la question de la responsabilité des pays et des personnes concrètes qui ont soutenu l’opposition : « Ils ont pris ces décisions suivant des arguments bien précis, y compris financiers. Une enquête doit être menée. Si cela se confirme, il s’agit alors de corruption pure et dure au plus haut niveau au sein des Etats européens. Ce qui est fort possible, compte tenu des rapports qu’entretiennent certains pays membres du Conseil de l’Europe avec le Qatar et l’Arabie Saoudite ».
Article original publié sur le site de Vzgliad le 7 octobre 2013.
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