Le 17 novembre 2012, une explosion violente à Gaza. Crédit : AP
Après une longue pause, une réunion du Quartet (Russie, Etats-Unis, ONU et UE) sur le règlement israélo-arabe au niveau ministériel se tiendra les 18 et 19 mars à New York. La Russie a longtemps insisté sur la tenue de la réunion, mais toutes les tentatives de la convoquer étaient bloquées aux Etats-Unis. A Washington, apparemment, le Quartet est considéré comme un mécanisme moins efficace pour résoudre les différends que les tournées dans la région. On sait d'ores et déjà qu'immédiatement après la réunion du Quartet, le président américain Barack Obama se rendra personnellement en Israël pour tenter de faire sortir le processus de paix du point mort.
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La tenue les 18-19 mars à New York d'une réunion du Quartet pour le Proche-Orient a été divulguée par des sources bien informées dans les pays et les organisations agissant en tant qu'intermédiaires dans le règlement israélo-arabe. Aucune des missions diplomatiques des pays membres du Quartet n'a fourni de commentaire officiel. Toutefois, on en trouve une confirmation indirecte dans la déclaration réalisée hier par le vice-ministre des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov. Comme il l'a déclaré à l'agence RIA Novosti, la rencontre du Quartet pourrait être combinée avec la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur l'Afghanistan qui se tiendra à New York à la mi-mars.
Pour Moscou, l'annonce d'une date pour les négociations du Quartet est une importante victoire diplomatique. La dernière réunion ministérielle du Quartet a eu lieu le 11 avril 2012. La Russie a proposé de tenir la réunion suivante en septembre en marge de l'Assemblée générale de l'ONU à New York, mais les États-Unis s'étaient opposés à cette idée. Après le conflit armé de huit jours en novembre à Gaza, Moscou a également appelé les parties à la table des négociations, mais en vain : les États-Unis ont à nouveau bloqué la tentative russe, cette fois à l'initiative d'Israël.
La dernière déclaration officielle sur le sujet du ministère russe des Affaires étrangères laissait percer une irritation à peine dissimulée. « La Russie a ces derniers mois proposé à plusieurs reprises d'intensifier le travail du Quartet, en particulier au format ministériel, a rappelé le porte-parole de la diplomatie russe Alexander Loukachevitch. Mais nos partenaires font traîner en longueur la détermination de leur position ». Selon lui, l'arrêt des activités du Quartet était lié « à l'élection présidentielle aux États-Unis et à la formation de la nouvelle administration américaine, ainsi qu'aux élections anticipées à la Knesset israélienne. »
Désormais, il ne reste plus d'obstacles. « Israël salue tous les efforts déployés par la communauté internationale pour le règlement palestino-israélien, s'ils contribuent à l'ouverture de pourparlers de paix directs entre les deux parties sans conditions préalables », a déclaré le service de presse de l'ambassade d'Israël en Russie.
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Le triomphe diplomatique de Moscou pourrait cependant être assombri par deux facteurs : l'absence de tous résultats nets au terme de la réunion (rien ne laisse présager la possibilité d'une percée) et l'activité des États-Unis, qui préfèrent clairement faire cavalier seul au Moyen-Orient. Par exemple, le récent voyage d'Hillary Clinton au Proche-Orient lui a apporté la réputation de secrétaire d'Etat ayant fait cesser la guerre dans la bande de Gaza et étant parvenue à obtenir une trêve entre les autorités israéliennes et le Hamas.
La réunion du Quartet à New York pourrait passer pratiquement inaperçue dans le contexte de la visite que Barack Obama réalisera en Israël pour la première fois en tant que président américain. Le voyage est fixé au lendemain de la date probable de la réunion du Quartet, les 20-22 mars ou les 21-23 mars.
« La réunion ministérielle du Quartet relève de la routine diplomatique. La première visite d'Obama, qui devait depuis plusieurs années se justifier non seulement envers les Israéliens, mais aussi envers les Américains, de n'avoir pas trouvé le temps de se rendre dans un pays que les États-Unis considèrent comme leur allié le plus proche, c’est autre chose », explique le directeur du Centre Carnegie de Moscou, Dmitri Trenine.
Sur fond d'inefficacité du Quartet, qui a promis qu'un traité de paix serait conclu avant fin 2012 et que l'État de Palestine apparaîtrait sur la carte d'ici 2013, le programme concret avec lequel Barack Obama se rend en Israël semble avantageux.
Dans le cadre de la visite pourrait se tenir un mini-sommet avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le chef de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Les responsables israéliens et américains n'excluent pas que les négociations aboutissent à un accord sur le transfert du contrôle de certaines zones de Cisjordanie à l'Autorité palestinienne en échange de la promesse des Palestiniens de ne pas utiliser le statut d'Etat observateur récemment octroyé à l'Assemblée générale de l'ONU pour poursuivre Israël devant la Cour pénale internationale. On évoquera également le gel d'une partie des colonies et la libération des Palestiniens enfermés dans des prisons israéliennes.
De son côté, Moscou ne perd pas l'espoir de contribuer au règlement palestino-israélien. Après le peu d'enthousiasme suscité par l'idée russe d'inviter dans le Quartet la Ligue arabe, la Russie a lancé une nouvelle initiative : le 20 février, Sergueï Lavrov évoquera la question palestinienne à Moscou avec ses homologues du Liban, du Koweït et de Libye, ainsi qu'avec le Secrétaire général de la Ligue arabe lors de la première session du Forum de coopération russo-arabe.
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