Le gouvernement retient son souffle devant la crise

Image de Niyaz Karim

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L’Europe reste le premier partenaire commercial de la Russie et la Chine, une destination clé pour l’export russe. Quand Bruxelles éternue, Moscou risque de prendre froid !

Il semble que la crise de l’euro n’ait pas encore eu d’impact significatif sur l’économie réelle russe, qui croît à un rythme relativement lent. Mais tout dépendra de l’issue de cette crise et de l'évolution des prix des matières premières. Celles-ci - surtout le pétrole et les métaux - sont essentielles au pouvoir économique russe et, lors des précédentes turbulences qui ont agité les marchés, leurs prix ont considérablement baissé. Mettant en évidence la vulnérabilité de l'économie russe...


La taxe sur le pétrole russe est structurée de façon telle que les entreprises pétrolières payent un impôt de plus en plus élevé à mesure que les prix du pétrole augmentent. Selon le même principe que la progressivité de l'impôt sur le revenu. Ce système a été pensé pour que les gains fortuits ne profitent pas exclusivement aux entreprises pétrolières mais soient taxés et redistribués.


Quand les prix du baril chutent, les pétroliers n’enregistrent qu’une légère baisse de leurs revenus puisque la part du lion est prélevée par l’État lorsqu'ils augmentent. C'est donc le gouvernement qui encaisse le coup quand les prix du pétrole dégringolent. Par conséquent, si la crise européenne débouche sur une baisse significative du prix du pétrole, la Russie sera fortement touchée. 


Au-delà du pétrole, il ne faut pas oublier les marchés des capitaux, qui souffrent profondément de la crise européenne. La bourse russe est très sensible au moindre fléchissement de l’appétit pour le risque. 


Jusqu'ici, les autorités européennes et la Banque centrale empêchent la crise de la zone euro de dégénérer en crise bancaire systémique, qui se solderait par un gel du marché monétaire, un déficit du financement du commerce. Si cette apocalypse financière advient, ce qui reste peu probable, les implications pour la Russie seront beaucoup plus dramatiques et auront pour conséquence une baisse importante des performances économiques.

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