Des parlementaires russes et syriens évoquent la nouvelle rencontre d’Astana

Bilan du second volet des négociations sur la Syrie, qui a pris fin le 16 février.

Bilan du second volet des négociations sur la Syrie, qui a pris fin le 16 février.

Vladimir Trefilov / RIA Novosti
Le second volet des négociations d’Astana sur le règlement en Syrie a pris fin le 16 février. Un duplex vidéo Moscou-Damas-Astana organisée organisé à l’issue des pourparlers a permis aux parlementaires russes et syriens de faire le point sur les problèmes liés à la paix et à la lutte contre le terrorisme.

La capitale du Kazakhstan, Astana, a accueilli les 15 et 16 février la deuxième rencontre entre le gouvernement et l’opposition de Syrie avec la médiation de la Russie, de la Turquie et de l’Iran.

Les négociations ont débouché sur l’adoption d’une résolution prévoyant la mise en place d’un groupe mixte (composé de représentants russes, turcs et iraniens) chargé de surveiller le respect du cessez-le-feu établi le 30 décembre 2016.

Dialogue interparlementaire

Le jour de l’achèvement du nouveau volet des négociations, le 16 février, le Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe) a lancé une nouvelle forme d’examen du dossier syrien, un duplex entre Moscou et Damas qui a rassemblé des parlementaires russes et syriens, ainsi que les représentants des délégations russe et syrienne à Astana.

Selon Konstantin Kossatchov, président de la commission des affaires internationales du Conseil de la Fédération, un dialogue franc avec les parlementaires syriens permettra de faire connaître plus largement le point de vue de Damas.

Commentant lors de la séance la situation en Syrie, Stanislav Gadjimagomedov, chef adjoint du département des opérations de l’état-major général russe, a indiqué que le cessez-le-feu était globalement respecté et qu’il avait été rejoint par 64 groupes de l’opposition armée et, au 15 février, par 1 249 localités.

Dans le même temps, a-t-il fait remarquer, la tension persiste toujours dans la Ghouta orientale (aux environs de Damas), ainsi que dans les villes de Deraa et Homs, où des affrontements aux armes lourdes se poursuivent.

Stanislav Gadjimagomedov a déclaré que la responsabilité en incombait aux terroristes du Front al-Nosra, qui s’infiltrent dans les rangs de l’opposition et organisent des provocations.

En ce qui concerne la situation humanitaire, elle reste toujours catastrophique, a constaté Achwak Abbas, députée indépendante de l’Assemblée du peuple (parlement syrien). « L’aide humanitaire se politise », a-t-elle noté. Selon elle, certains pays refusent leur aide aux régions contrôlées par le gouvernement, bien que la situation y soit tout aussi déplorable que dans les territoires sous contrôle de l’opposition.

Qui doit être considéré comme terroriste ?

Les positions de Moscou et de Damas sur le dossier syrien sont très proches, font remarquer les parlementaires des deux pays. « La Russie est venue en Syrie pour défendre la souveraineté de cette dernière », a affirmé le président de l’Union socialiste arabe, Khaled Abboud. Dans le même temps, la séance en duplex a prouvé que sur certaines questions, la Syrie était encore plus intransigeante que la Russie.

Ainsi, lors du dialogue sur la situation en Syrie, les parlementaires de Damas n’ont tout simplement pas évoqué l’opposition, parlant uniquement de la lutte contre le terrorisme.

Ahmad Kuzbari, membre de la commission des affaires internationales de l’Assemblée du peuple, a déclaré : « Celui qui dirige son arme contre le pouvoir légitime est terroriste ». Il a accusé de soutien aux terroristes les pays du Golfe, les États-Unis et même la Turquie, l’un des pays médiateurs de la rencontre d’Astana.

Les parlementaires russes sont tombés d’accord pour affirmer que la lutte contre le terrorisme était importante, mais se sont abstenus de formuler des accusations contre des pays concrets, en soulignant que la crise syrienne n’avait pas de solution militaire et qu’un dialogue politique était indispensable.

Dans ce contexte, décider de l’avenir du pays est « le droit souverain de la Syrie et de son peuple », a ajouté Konstantin Kossatchov. Ni la Russie, ni tout autre pays ne doit imposer son choix.

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