Dans un an seulement, les Russes pourront consommer du vin local de bonne qualité. A partir du 3 août, le prix de la licence autorisant les exploitations à en produire constituera 65 000 roubles (868 euros) contre 800 000 roubles (10 680 euros) auparavant. Les experts estiment que cette mesure permettra de remplir les rayons des supermarchés avec de nouvelles marques de vin.
Les analystes qualifient déjà cette mesure de véritable percée et s’attendent à des résultats positifs. Le but de cette démarche est de faire émerger en Russie d’ici 5 à 10 ans des régions viticoles telles qu’elles existent en France ou en Italie. Pour atteindre cet objectif ambitieux, une série d’autres mesures en faveur des viticulteurs ont également été mises en place par les autorités.
A l’heure actuelle, la majeure partie du vin dit russe implique l’utilisation de produits importés. Il s’agit soit de la mise en bouteille en Russie de vin produit à l’étranger, soit de la fabrication de vin reconstitué à partir de poudre. La nouvelle mesure devra permettre de faciliter l’accès sur le marché des petits entrepreneurs produisant des vins de qualité à partir de leurs propres produits.
Selon les experts interrogés par Rossiyskaya Gazeta, la baisse des prix de la licence n’est qu’un pas vers l’apparition dans les magasins de vin local de qualité. Vadim Drobiz, directeur général du centre de recherche sur les marchés fédéral et régionaux de l'alcool (TSIFRRA), considère que les conditions d’obtention de cette licence sont trop nombreuses et sont axées sur de grandes entreprises. « Nous parlons de personnes qui n’ont pas de moyens financier superflus. Et si nous n’adaptons pas les conditions d’obtention de la licence à leurs besoins, ils ne pourront pas s’engager légalement dans la viticulture pendant encore une longue période », juge-t-il.
niLe président de l’Union des vignerons et des viticulteurs Léonid Popovitch indique pour sa part que la liste des conditions requises pour la fabrication d’alcool en Russie comprend 84 pages et que beaucoup de clauses concernent la production de vodka s’appliquent automatiquement au vin, ce qui est incorrect.
D’après les experts, les viticulteurs qui parviendront à se procurer les nouvelles licences moins onéreuses ne pourront pas proposer leur produit aux commerces avant au minimum un an.
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