L'embargo russe place l'agriculture belge au bord du gouffre

L'embargo russe sur les produits alimentaires a déjà coûté 500 000 euros à l'économie belge

L'embargo russe sur les produits alimentaires en provenance de l'Union européenne, de Norvège, de l'Australie, du Canada a déjà coûté 500 millions d'euros à l'économie belge, a déclaré mercredi à Moscou Daniel Coulonval, président de la Fédération wallonne de l'agriculture.

Crédit : Junzhi Zheng

Le volume des exportations belges vers la Russie s'élevait à quelque 5 milliards d'euros, a précisé M.Coulonoval lors d'un duplex organisé au siège de l'agence Rossiya Segodnya. Selon lui, les pertes s'élèvent à environ 500 millions d'euros, le secteur laitier étant le plus touché.

Erwin Schöpges, porte-parole de l'European Milk Board, a de son côté précisé que la Belgique avait sombré dans une situation alarmante comparée à celle de 2009, quandles agriculteurs en crise avaient déversé trois millions de litres de lait sur les champs.

« Le prix du lait a chuté de 10-12% sur les six derniers mois. Une certaine dépression s'est installée dans les familles », a-t-il expliqué.

M.Coulonoval a en outre déploré la politique agricole européenne, qui « laisse ses producteurs livrés à eux-mêmes et reste favorable aux multinationales » au moment où la Belgique est « coincée dans un dilemme géostratégique et commercial », a-t-il souligné.

Les deux invités au duplex ont toutefois exprimé leur « compréhension » vis-à-vis de l'embargo décrété par le président russe Vladimir Poutine : « C'est bien de développer sa propre agriculture, car elle est le cœur d'un pays. Mais il faut aussi une politique pour les citoyens, qui veulent des produits de qualité », a remarqué Erwin Schöpges. « On soutient les agriculteurs russes. C'est une question politique », a dit Daniel Coulonval.

Ebauche de solution ? Ils envisagent, d'une part, d'augmenter la pression jusqu'à ce que les décideurs politiques changent d'avis — une nouvelle manifestation de grande envergure est prévue pour début septembre prochain ; d'autre part, de communiquer directement avec les producteurs russes « en laissant la politique de côté ».

La semaine dernière, la Belgique a connu une vague de protestations des producteurs laitiers et porcins contre la faiblesse des prix, effet de l'embargo russe.

L'embargo sur certaines denrées alimentaires européennes avait été mis en place le 7 août dernier par le Kremlin pour répliquer aux sanctions occidentales. La Russie est l'un des plus grands importateurs de produits agroalimentaires belges. Les secteurs belges frappés par l'embargo russe sont la viande porcine, les produits laitiers et les fruits.

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