Les investissements étrangers en Russie sont en hausse depuis le début de cette année, a annoncé le président Vladimir Poutine intervenant le 2 juin au 21ème Forum économique international de Saint-Pétersbourg.
« À l’issue du premier trimestre de l’année, les investissements étrangers directs dans l’économie nationale se sont montés à plus de 7 milliards de dollars (6,2 milliards d’euros). C’est le meilleur indice de ces trois dernières années », a-t-il fait remarquer.
Le PIB russe augmente pour le troisième trimestre consécutif. Selon une estimation préliminaire, l’accroissement était déjà de 1,4% en avril, a poursuivi Vladimir Poutine. « Nous pouvons dire d’ores et déjà que l’économie vit actuellement une nouvelle étape de redressement », a-t-il constaté. Les ventes de voitures et les crédits hypothécaires sont en hausse : or ce sont les grands indices de la reprise économique, a-t-il affirmé.
La Russie s’est classée 7ème parmi les pays d’Europe les plus populaires auprès des investisseurs étrangers, indique Ernst & Young dans une étude publiée sur son site le 1er juin.
En un an, le nombre de projets qui ont séduit les investisseurs étrangers en Russie a augmenté pour atteindre 205, le chiffre le plus élevé pour la Russie depuis 2005, année de la première étude du genre, souligne Ernst & Young.
Par rapport aux données de 2015, le nombre de transactions passées en Russie avec la participation du capital étranger s’est accru de 61%. En un an, la Russie a dépassé sur la liste la Belgique, qui est descendue de la 6ème à la 8ème place, ses rythmes de croissance ayant chuté de 5%. Les Pays-Bas ont affiché le même chiffre (5%), mais ont dépassé la Russie d’après le nombre de projets (207).
Les investisseurs se sont focalisés essentiellement sur le secteur des ventes et celui du marketing. Environ 46% du nombre total de projets à investissements étrangers directs sont revenus à ces deux secteurs, suivis de la production et de la logistique.
L’Allemagne et les États-Unis détiennent le leadership d’après le nombre de projets d’investissement en Russie. « Les projets allemands ont augmenté de presque 20% pour passer de 36 à 43. Pour les États-Unis, 2016 a été une année record, le nombre de leur projets russes s’étant accru de 31% pour arriver à 38, soit le chiffre maximum de toute l’histoire de cette étude », a souligné Alexandre Ivlev, partenaire gérant d’Ernst & Young en Russie.
L’Europe occidentale reste le principal investisseur dans l’économie russe. En 2016, ses investisseurs ont opté pour 98 projets, soit presque autant que l’année précédente marquée par 100 projets. Le nombre de projets des investisseurs français reste stable : 20 projets en 2015 et autant en 2016. Mais celui des sociétés italiennes s’est réduit près de moitié, baissant de 12 à 7. Au sein du trio des principaux investisseurs européens en Russie, l’Italie a cédé la place à l’Autriche dont les compagnies ont investi dans neuf projets en 2016.
La Russie recèle un important potentiel pour attirer des investissements de l’Asie et du Proche-Orient, a affirmé Artour Parfentchikov, gouverneur par intérim de la Carélie (nord-ouest).
« Cette année, les investissements pourraient s’accroître encore de 20% à 30%, car nous possédons un grand marché intérieur avec un énorme potentiel qui pourrait attirer les investisseurs d’Asie et du Proche-Orient », a-t-il noté. Selon lui, les investisseurs étrangers sont aujourd’hui séduits par des projets en Russie sur fond d’accroissement des prix du pétrole, de rouble assez stable et de réduction des barrières administratives, a-t-il déclaré.
L’étude d’Ernst & Young fait observer que l’année dernière a été marquée par une activité croissante des investisseurs chinois dans les pays européens. Ainsi, en 2016, les sociétés chinoises ont réalisé des investissements dans 297 projets en Europe, soit 25% de plus qu’en 2015
« En raison de la volatilité du rouble, la situation géopolitique et une inflation dépassant 10%, les investisseurs passaient auparavant à côté de la Russie, redoutant de perdre leurs capitaux », a affirmé Timour Nigmatoulline, analyste financier du groupe Finam.
La situation se normalisant progressivement, les investisseurs, notamment français et allemands regardent de nouveau vers la Russie, a-t-il constaté. Pour ce qui est de la Chine et des pays arabes, ils ne s’empressent pas d’investir de grandes sommes, a-t-il ajouté.
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