Un gazoduc
APLa Pologne a porté plainte devant la Cour européenne suite à la décision de la Commission européenne qui a autorisé en octobre dernier le géant gazier russe Gazprom à augmenter ses livraisons de combustible bleu par le pipeline Opal en contournant l’Ukraine, a annoncé RBC. « La situation met en danger la sécurité des livraisons de gaz à destination de l’Union européenne et surtout de l’Europe centrale », a déclaré la porte-parole du ministère polonais des Finances, Joanna Weida.
Il est peu probable que la Commission européenne revienne sur sa décision avant la fin de l’hiver, a indiqué Igor Iouchkov, analyste de la société russe Fonds de sécurité énergétique nationale. « L’Allemagne et certains autres pays européens ne sont pas certains de traverser en toute sécurité la saison de chauffage, ce qui les a poussés à décider d’un fonctionnement à plein rendement d’Opal », a-t-il expliqué.
Le pipeline Opal connecte le gazoduc Nord Stream au réseau gazier de l’Europe centrale et occidentale et ses capacités constituent 36 milliards de m3 par an. La dernière décision de la Commission européenne autorise Gazprom à prendre part aux enchères sur le pompage par le tuyau de 28 milliards de m3 de gaz, soit d’avoir accès à 78% de ses capacités. Selon Joanna Weida, cette décision concentre les livraisons aux mains d’un seul fournisseur, ce qui est contraire au principe de la diversification.
La Pologne n’a aucun rapport avec le gazoduc ukrainien, étant donné qu’elle est entièrement ravitaillée par le gazoduc Yamal-Europe qui passe par la Biélorussie, a poursuivi Igor Iouchkov. Elle redoute la réalisation du projet Nord Stream 2 (gazoduc qui doit passer par le fond de la mer Baltique) qui engagera les capacités d’Opal à cent pour cent. Dans ce cas, il pourrait y avoir un excédent de capacités et la Russie pourrait réduire les quantités de gaz passant par le Yamal-Europe et, par conséquent, par le territoire de la Pologne, a-t-il fait remarquer.
« Il ne faut pas oublier qu’Opal n’est qu’un des gazoducs en Allemagne. Le pays dispose par exemple du NEL et d’autres pipelines pouvant ravitailler l’Europe en gaz russe. Il existe également d’autres fournisseurs d’hydrocarbures », a souligné Dmitri Baranov, expert de la société Finam Management. Il se peut que les nouvelles règles concernant Opal créent un précédent pour l’accès à d’autres gazoducs, a-t-il estimé.
Gazprom a fourni l’année dernière en Europe 145 milliards de m3 de gaz. En 2016, le chiffre pourrait augmenter de 8 à 10 milliards de m3, a indiqué Igor Iouchkov. Selon le PDG de Gazprom, Alexeï Miller, la demande sur le gaz russe en Europe est liée à la baisse de l’extraction en Europe, ce qui fait augmenter la part de Gazprom dans l’équilibre gazier européen.
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