Le groupe Schindler a fourni mille escaliers roulants au métro de Paris et celui de Londres.
Service de presseLe directeur général du groupe Schindler en Russie, Andreï Bykov, a raconté dans une interview à RBTH pourquoi la Russie reste attractive pour les sociétés européennes des hautes technologies, comment Schindler dessert l’immeuble le plus haut d’Europe, la Tour de la Fédération dans le quartier d’affaires Moskva-City, et pourquoi le groupe fabrique en Suisse des ascenseurs larges uniquement pour les Russes.
Andreï Bykov. Crédit : Service de presse
RBTH : En quoi le marché russe diffère-t-il des marchés européens ?
Andreï Bykov : Le trait spécifique de la Russie est que plus de 80% du marché revient aux producteurs locaux. Dans n’importe quel pays d’Europe, Schindler détient entre 15% et 40% du marché, en Chine le chiffre est de presque 30%, mais en Russie il n’est que de 0,5%. Un chiffre aussi bas s’explique par le fait que Schindler ne participe pas à l’entretien des ascenseurs en Russie aujourd’hui. La situation est à peu près la même chez notre concurrent, Thyssen. Toutefois, nous estimons que le moment actuel est propice à notre croissance ici et nous nous posons comme objectif de conquérir plus de 10% du marché ces prochaines années.
Après la dégringolade du rouble à la fin de 2014, de nombreux importateurs n’arrivent pas à concurrencer les fabricants locaux. Comment gérez-vous ce problème ?
Il existe sur le marché russe une nécessité objective de production nationale et nous sommes en train d’étudier la question. Le grand avantage de la localisation est que les prix de nos produits seront comparables à ceux des articles russes. En outre, Schindler possède cinq grandes entreprises en Chine qui sont présentes sur plus de cinquante marchés du monde, notamment celui, énorme, de l’Inde. Le marché russe offrira des possibilités supplémentaires à nos collègues chinois et si nous organisons des importations depuis la Chine, cela nous permettra également de concurrencer les fabricants locaux au niveau des prix.
Ces fabricants ont-ils d’autres avantages compétitifs que les prix ?
Ils produisent du bon matériel résistant (par exemple, l’usine d’ascenseurs de Chtcherbinka en Russie ou Moguilevliftmach en Biélorussie) dont le grand avantage est qu’il est adapté aux réalités russes. Ainsi, les Russes ont l’habitude d’avoir dans leur immeuble non seulement un ascenseur pour les personnes, mais également un ascenseur de charge. C’est une pratique inhabituelle pour le monde et de tels ascenseurs ne sont fabriqués qu’en Russie. Pour les producteurs locaux de ces ascenseurs, c’est pratiquement une protection naturelle contre les importations. Mais il faut bien s’adapter et nous avons élaboré un projet pilote d’ascenseur de ce type, wide body car, que nous fabriquons à Locarno (Suisse) et que nous avons déjà présenté en Russie.
Pourquoi estimez-vous le moment propice à la croissance ?
Parce qu’il existe un besoin de qualité et de nouvelles techniques bon marché. En outre, la Russie construit aujourd’hui des quartiers avec des immeubles de 35 à 40 étages. Ce qui signifie qu’elle a besoin de sociétés pouvant fabriquer des ascenseurs qui montent très haut. Des immeubles de grande hauteur (IGH) ne sont pas construits uniquement à Moscou et à Saint-Pétersbourg, des commandes nous arrivent également d’autres régions. C’est trèsproche de ce qui est construit actuellement en Chine. Les sociétés russes ne proposent pas encore de tels ascenseurs, alors que notre groupe connaît ce produit, présent notamment sur le marché intérieur chinois.
Vous possédez actuellement d’importants clients à Moscou, Moskva-City et le métro de la capitale. Comment coopérez-vous ?
Nous avons plusieurs projets à Moskva-City, mais le plus grand est celui de la Tour de la Fédération. C’est un immeuble très compliqué qui est élevé depuis plusieurs années. La construction de sa partie supérieure touche à sa fin. C’est aujourd’hui la plus haute tour d’Europe. Les soixante premiers étages sont d’ores et déjà construits et accueillent des bureaux. Nous avons remporté l’appel d’offres et nous sommes en train de monter nos ascenseurs dans la partie supérieure du gratte-ciel.
En ce qui concerne le métro de Moscou, il ne cesse de s’élargir et nous avons remporté un appel d’offres pour livrer des escaliers roulants (heavy duty) dans six nouvelles stations : ils sont déjà fabriqués, livrés dans la capitale et partiellement installés. D’ici au printemps prochain, nous achèverons leur montage. Nous possédons une riche expérience de travail dans le métro de Paris et celui de Londres. Nous avons fourni mille escaliers roulants à ces deux plus vieux métros d’Europe. En Russie, nous proposons non seulement des équipements, mais également notre expérience en matière de conception du métro.
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