Selon les estimations du WEF, en 2013, la Russie a enregistré 28,4 millions d’arrivées de touristes venant de l’étranger. Crédit : Artem Geodakian/TASS
Le 6 mai, le World Economic Forum (WEF) a publié son Rapport de compétitivité du voyage et du tourisme 2015, qui présente la dernière version de l'Indice de compétitivité du voyage et du tourisme (Travel and Tourism Competitiveness Index, TTCI). En 2015, la Russie se classe en 45e position, soit 18 places de mieux qu’en 2013. Le classement comprenant 141 pays est publié tous les deux ans par le Forum économique mondial (WEF) et Strategy Partners Group.
Selon les estimations des experts, ce sont les exigences contraignantes pour l’obtention des visas et le faible niveau de sécurité qui empêchent la Russie de rejoindre le top 10.
Les voyages touristiques en Russie sont devenus plus attractifs depuis la dévaluation du rouble : entre mai 2014 et aujourd’hui, la devise nationale s’est dépréciée de 44% par rapport au dollar. Ainsi, l’hébergement dans les hôtels est devenu moins onéreux. En 2013, le WEF pointait les prix élevés du séjour parmi les principaux problèmes du marché russe du tourisme.
Les attractions naturelles et culturelles ont apporté des points supplémentaires au tableau global de la Russie : dans ces domaines, le pays arrive respectivement en 34e et 21e positions. En outre, les consultants soulignent l’amélioration des communications aériennes (22e position au classement général).
L’un des problèmes majeurs du pays est constitué par les exigences très strictes en matière de visas qui perdurent pour les étrangers (120e position) : dans ce domaine, le pays arrive derrière le Vietnam (115e position) et le Suriname (119e position). En outre, la Russie affiche un faible niveau d’ouverture internationale (99e position) et se classe, dans ce domaine, derrière le Paraguay, le Liban et la Chine.
Les auteurs du classement sont également préoccupés par le climat des affaires défavorable qui règne en Russie : dans cette catégorie, elle se classe en 109e position. À titre de comparaison, la Colombie est 108e et l’Inde, 107e. En matière de sécurité, la Russie se classe en 126e position du classement général, aux côtés de la Birmanie et de la Jamaïque.
Le rapport indique que la plupart des informations avaient été recueillies avant les événements liés au rattachement de la Crimée à la Russie.
« L’influence des facteurs macroéconomiques et géopolitiques actuels ne pourra être évaluée que par la prochaine édition du classement et la position qu’y occupera la Russie », précise l’associé de Strategy Partners Group, Alexeï Prazdnitchnykh.
Les tour-opérateurs pointent, depuis plusieurs années, les exigences trop strictes en matière de visas comme l’un des facteurs limitant la croissance des flux touristiques en Russie. « La suppression des visas pour les Européens permettrait de doubler le flux de touristes, mais actuellement, c’est impossible », indique le premier vice-président de l’Association de tour-opérateurs de Russie, Vladimir Kantrovitch.
Selon les estimations du WEF, en 2013, la Russie a enregistré 28,4 millions d’arrivées de touristes venant de l’étranger. Chaque touriste a dépensé environ $423 en Russie. Ainsi, le montant total des recettes provenant des touristes étrangers s’élève à $11,98 milliards. À titre de comparaison, l’Espagne, leader du classement, a enregistré 60,7 millions d’entrées de touristes internationaux, pour un montant total de recettes estimé à $62,7 milliards.
Selon les statistiques de Rostourism, l'agence fédérale russe pour le tourisme, pour l’année 2014, le nombre d’entrées touristiques en Russie s’est élevé à 25,4 millions (soit 10% de moins qu’en 2013). Par ailleurs, le nombre global de touristes étrangers s’étant rendus en Russie s’élève à 2,6 millions de personnes (calculé d’après les statistiques d’octroi de visas), soit 3% de moins qu’en 2013.
Fin 2014, les tour-opérateurs ont constaté une baisse prononcée de l’intérêt des étrangers pour les voyages en Russie. À l’époque, dans le contexte du conflit en Ukraine, le nombre de réservations de voyages en Russie était proche de zéro. Pourtant, les acteurs du marché font désormais état de prévisions optimistes. Ainsi, Vladimir Kantorovitch estime que si le rouble ne repart pas à la hausse, cette année, les chiffres d’entrées en Russie devraient être comparables à ceux de 2014.
Article original en langue russe disponible sur le site de Kommersant
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