Source : rosatom.ru
Rosatom et le groupe Areva sont des rivaux de longue date sur le marché mondial du nucléaire. Ces dernières années, Areva ne montrait pas ses meilleurs résultats : le groupe était gravement secoué, ses concurrents l’évinçaient des projets porteurs.
En Finlande, Areva rencontre de graves difficultés dans la construction d’un réacteur à eau pressurisée (EPR) au sein de la centrale nucléaire d'Olkiluoto pour le groupe finlandais TVO. La date de mise en exploitation est constamment repoussée, et ce projet a sérieusement ébranlé la confiance à l’égard des capacités françaises en matière d’ingénierie nucléaire sur le marché mondial.
Sur fond de faiblesse d’Areva, la concurrence exercée par Rosatom ne cesse de s’intensifier. Les spécialistes russes bâtissent, en Russie et à travers le monde, des centrales dernière génération – le projet post-Fukushima « trois + » qui se distingue par ses systèmes de sécurité avancés.
« Dans ce contexte, plutôt qu’entrer en concurrence, il serait plus judicieux pour Areva de construire un partenariat avec le groupe public russe », estime Alexandre Ouvarov, expert indépendant spécialiste d’énergie nucléaire.
Les prémisses existent déjà. En 2012, Rosatom et Areva ont signé un mémorandum de compréhension mutuelle et ont convenu de créer des groupes de travail afin d’étudier les possibilités de renforcement de la coopération dans le domaine nucléaire. La coopération franco-russe se poursuit en réalité depuis plusieurs années dans des domaines ciblés.
Depuis 2001, l’Usine de constructions mécaniques (MSZ) d’Elektrostal produit le combustible nucléaire commandé par Areva pour la centrale nucléaire de Gudremmingen en Allemagne. Auparavant, en 1994, l’entreprise russe et Areva NP avaient lancé les préparatifs en vue de la production d’assemblages combustibles pour réacteurs à eau pressurisée.
Les quatre premiers assemblages combustibles avaient été fabriqués en 1996 pour la centrale nucléaire allemande d’Obrigheim. À ce jour, Areva NP et MSZ ont signé des contrats de production de combustible nucléaire pour plusieurs centrales nucléaires d’Europe occidentale à l’horizon 2020.
Une délégation d’Areva a récemment visité l’entreprise russe Radon spécialisée dans le traitement des déchets radioactifs afin d’étudier son expérience. « À mon avis, les spécialistes russes atteignent leur objectif – la protection de l’environnement contre l’impact des matériaux radioactifs - de manière très pragmatique et efficace », a annoncé Jean-Michel Romary, vice-président de la direction de gestion des déchets d’Areva, à l’issue de la visite.
Les premiers contacts avec Radon ont été établis il y a vingt ans avec l’élaboration, conjointement avec les collègues russes, du projet d’appareil de vitrification des déchets radioactifs liquides.
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Aujourd’hui, Areva coopère avec plusieurs entreprises russes dans le domaine de création d’équipements hyper-complexes et fournit une expérience professionnelle aux spécialistes russes. Les constructeurs nucléaires français disposent, notamment, de très bons appareils de gestion des processus technologiques pour centrales nucléaires, nécessaires dans le cadre des projets de Rosatom.
Areva dispose également d’une expérience unique de création du combustible nucléaire pour réacteurs rapides et de nombreuses autres compétences qui pourraient intéresser les Russes.
L’énergie nucléaire est demandée dans les pays tiers. Une coopération entre les entreprises nucléaires françaises et russes dans le domaine de la maintenance et de la modernisation des centrales pourrait ainsi présenter de solides perspectives.
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