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La délégation russe au Forum de Davos était menée par le premier vice-premier ministre, Igor Chouvalov, et le vice-premier ministre, Arkadi Dvorkovitch, tandis que les principales manifestations dans le cadre du « programme russe » ont été organisées par les banques d’État Sberbank et VTB, cibles de sanctions de l’Union européenne. Le président et le premier ministre russes, Vladimir Poutine et Dmitri Medvedev, ont refusé de se rendre à la rencontre. « Le Forum de Davos ne présente que peu d’intérêt à l’heure actuelle, avant tout en raison de l’absence de dialogue entre la Russie et les pays occidentaux, mais il ne faut cependant pas affirmer que la Russie est devenue un État paria », a déclaré à RBTH l’analyste en chef d’UFS IC, Alexeï Kozlov. Selon lui, à l’avenir, la tension pourrait baisser et la Russie pourrait trouver un terrain d’entente avec l’Occident.
Présenceréduite
« La Russie est représentée au forum par des responsables de plusieurs dizaines de grandes sociétés dont VEB, VTB, Sberbank ou Gazpromneft », a déclaré Roman Andreïechtchev, chargé de cours à la chaire des pays étrangers et de la coopération internationale à l’Académie de l’économie nationale et de la fonction publique de Russie. D’après lui, certaines de ces sociétés, notamment les grandes banques d’État VTB et Sberbank, figurent sur la liste des sanctions décrétées par l’Union européenne et les États-Unis. Elles ont l’interdiction d’obtenir des crédits à long terme auprès des banques européennes et américaines. Les autorités suisses se sont jointes aux sanctions un peu plus tard. Pourtant, les deux banques sont des partenaires stratégiques du forum de Davos et elles paient une cotisation de 600 000 francs suisses tous les ans.
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Le vice-premier ministre russe, Arkadi Dvorkovitch, a souligné dans une interview à l’agence TASS que malgré les sanctions, les investisseurs étrangers confirmaient leur volonté d’investir en Russie. « Nous n’avons enregistré aucun refus, au contraire, chacun dit qu’il réalisera les projets dans leur intégralité », a-t-il poursuivi. « Tout le monde estime que la Russie se trouve dans une situation difficile », a-t-il indiqué, ajoutant que le pays n’avait quand même pas été mis au ban des nations.
Levéedessanctions
Le célèbre économiste Nouriel Roubini, qui a prédit la crise mondiale de 2008, s’est prononcé dans le cadre du Forum contre les sanctions frappant la Russie. « Le paradoxe de la Russie est que les sanctions et la chute du prix du pétrole rendent (le président russe Vladimir) Poutine plutôt plus agressif que moins », a-t-il constaté, en prenant la parole à la session « The Price of Instability » à Davos. Selon Nouriel Roubini, le chef de l’État russe estime que les pays occidentaux ont l’intention de le destituer, comme ce fut le cas du président libyen Mouammar Kadhafi. « Dans ce cas de figure (durcissement des sanctions et poursuite de la chute du prix du brut), Vladimir Poutine deviendra plus agressif dans sa politique au Proche-Orient, dans les pays baltes, dans les Balkans et en Ukraine », a-t-il supposé. Sur ce point, estime-t-il, la Russie n’est pas comme l’Iran, que les sanctions encouragent à améliorer les relations avec l’Occident.
La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré pour sa part que les sanctions contre la Russie étaient inévitables, mais qu’elles pourraient être levées à l’avenir si les parties au conflit en Ukraine respectent les Accords de Minsk. Selon elle, les sanctions seront annulées si les causes de leur introduction disparaissent. « Nous n’abandonnerons pas nos efforts axés sur la normalisation de la situation en Ukraine. Les Accords de Minsk constituent la base de toute entente », a-t-elle souligné.
Selon les experts russes, les principaux débats concernant la Russie se déroulent à huis clos. « Davos, c’est le lieu de rencontre entre politiques et hommes d’affaires qui détiennent l’argent et le pouvoir. C’est le lieu de débats sur des sujets de l’actualité internationale. Cependant, l’essentiel se passe dans les couloirs, où sont conclues les principales ententes », a fait remarquer Roman Andreïechtchev.
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