La Coupe du monde 2018 en Russie déchaîne les appétits

Crédit : RIA Novosti

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Fin novembre, l’ambassade de Belgique à Moscou a organisé une présentation de promotion des entreprises belges.

Seize entreprises belges y ont participé, ainsi que les représentants de l'Union royale belge des sociétés de football et le cabinet de conseil Ernst & Young (EY). Le concours de l’ambassade et de la Chambre de commerce, ainsi que la participation importante des entrepreneurs belges, s’expliquent par l’ampleur du futur événement.

À l'instar des JO et de la Formule 1, les Coupes du monde de football offrent des opportunités d'affaires extraordinaires. Selon les données officielles, le gouvernement russe avait consacré plus de 1,7 milliard d’euros à la préparation des Jeux olympiques d’hiver 2014 à Sotchi, et ce montant ne comprend pas les investissements dans les infra­structures ni les investissements privés.

À titre de comparaison, le montant cumulé engagé par les autorités centrales et régionales canadiennes pour la préparation des précédents Jeux olympiques d’hiver à Vancouver a été estimé par le comité d’organisation à 260 millions d’euros.

Il est désormais clair que les dépenses pour la préparation de la Coupe du monde 2018 de la FIFA pourraient dépasser le montant consacré à Sotchi. Le financement global devrait se situer au-dessus de 10,6 milliards d’euros.

Certaines entreprises belges sont bien placées pour remporter une partie des contrats. Le succès dans les appels d’offres serait une aubaine pour les entrepreneurs, ouvrant le vaste marché russe, bien au-delà de la Coupe du monde.

S'inspirant de l'expérience de Sotchi, la présentation a divisé les entreprises en cinq groupes distincts, représentés sous la forme d’anneaux olympiques. Les entreprises belges désireuses de participer aux appels d’offres sont spécialisées dans la fabrication d’équipements sportifs et de systèmes de contrôle d’accès, ainsi que dans les secteurs des médias, de la logistique et de la construction.

Ce dernier secteur est le plus représenté. Presque toutes les entreprises spécialisées dans la construction ont mis en avant leur capacité de s’adapter aux besoins du client.

« Notre principale qualité pour l’organisation de la Coupe du monde 2018 est notre capacité à élaborer des solutions individuelles pour chaque projet concret, comme nous l’avons montré au Brésil (Coupe du monde 2014), à Kiev (Euro 2012) et en Afrique du Sud (Coupe du monde 2010). La flexibilité de nos équipements permet de les adapter pour les besoins individuels des clients et ainsi de réaliser les idées les plus audacieuses des architectes », a expliqué Yan Chernushevich, directeur de Schréder Russie (société spécialisée dans les systèmes d’éclairage) au cours de la présentation. 

Chiffres clés

639 millions d'euros seront consacrés au stade Loujniki de Moscou, la plus grande enceinte sportive, dont la capacité sera portée à 81 000 spectateurs.

11 villes accueilleront la CM 2018 : Moscou, Saint-Pétersbourg, Nijni Novgorod, Kazan, Volgograd, Sotchi, Saransk, Rostov-sur-le-Don, Kaliningrad, Samara et Ekaterinbourg.

11 milliards d'euros - c'est le montant consacré au programme d'infrastructure de la CM 2018. 5,8 milliards iront au transport, 3 milliards sur les sites sportifs.

Le directeur général d’ACV Rus (fabricant de chauffe-eau) Maxime Ryjak a indiqué que le processus de sélection des fournisseurs des équipements pour la Coupe du monde 2018 prendrait, sans doute, un certain temps. Le manager estime que son entreprise a toutes ses chances, mais s’attend à une forte concurrence.

« Pour le moment, nous n’avons pas de contrats », a-t-il préciséL’expérience olympique pourrait aider les entreprises belges dans les conditions de rude concurrence avec d’autres fabricants.

Par exemple, ACV a équipé le complexe de sauts à ski RusSki Gorki à Sotchi, Schréder a installé les éclairages du parking du centre de curling Ice Cube, alors que les structures en aluminium de Reynaers ont été utilisées pour la construction du stade olympique Ficht. 

Le groupe EVS, spécialisé dans le développement des technologies pour la diffusion en direct, a déjà assuré les retransmissions à Sotchi. Il pourrait en outre faire valoir sa collaboration avec la première chaîne de télévision russe Perviy Kanal. 

Enfin, le concepteur d’infrastructures de transport Automatic Systems a installé quelque 85 barrières automatiques à Sotchi via son distributeur russe.Pour le moment, les entreprises belges n'ont encore signé aucun contrat et le calendrier des dates des appels d’offres n'est pas connu. 

Dans ces conditions, il est difficile d’évaluer le montant de recettes global auquel les entreprises belges pourraient prétendre si elles participent à la préparation de la Coupe du monde. 

Les Jeux olympiques de Londres en 2012, qui ont rapporté 280 millions d’euros aux entreprises belges, ainsi que la Coupe du monde de la FIFA 2014 au Brésil, qui leur a permis d’encaisser quelque 100 millions d’euros, pourraient donner un indice. Les matchs de la Coupe du monde 2018 auront lieu dans 12 stades et 11 villes russes.

L’expert sportif international Dimitri Huygen estime qu'un résultat proche du Brésil paraît le plus probable. 

Son avis est partagé par Anton Anitsev, directeur du département marketing et développement commercial dans les pays de la CEI chez EY. Il estime que, pour les entreprises belges, le potentiel du marché russe dans le cadre de la préparation du pays pour la Coupe du monde 2018 est très important et comparable au volume des biens et services vendus par les entreprises belges au Brésil.

Tous espèrent que les tensions politiques n'interféreront pas dans la préparation de l'événement !

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