Rapprochement autour de l’atome

Crédit photo : Reuters

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L’évolution technologique prime sur celle de la géopolitique : poursuivant sa stratégie basée sur la coopération internationale, le groupe nucléaire russe ouvre une filiale à Paris.

L’Agence fédérale d’énergie atomique russe Rosatom a choisi d’installer le siège social de son centre régional d’Europe de l’Ouest à Paris, comme il a été annoncé lors du salon World Nuclear Exhibition qui s’est tenu en octobre dernier au Bourget.

Rosatom France se chargera du développement de l’activité internationale des divisions du groupe nucléaire russe à travers la formation de partenariats mutuellement bénéfiques avec les sociétés européennes et la recherche de nouveaux créneaux. À ce jour, des centres de ce type ont été ouverts à Prague, Kiev, Singapour et Johannesburg. Selon le président de Rosatom International Network (RIN), Alexander Merten, l’avantage principal de ce type de représentations est qu’elles permettent d’être au plus proche des clients et ainsi prendre en compte l’ensemble de leurs exigences.

L’importance du rapprochement géographique est également soulignée par l’Association des industriels français exportateurs du nucléaire (AIFEN). Un représentant de l’association a indiqué à notre journal que l’ouverture d’un centre de Rosatom à Paris permettrait à la partie française de « mieux comprendre les besoins russes en matière de nucléaire » et de stimuler davantage « le courant d’affaires pour les fournisseurs français membres de l’AIFEN ».

La décision de Rosatom de localiser son centre à Paris n’est pas surprenante, car l’histoire du lancement des produits uranifères russes sur le marché européen puis mondial a commencé en France. L’usine MSZ, qui fait partie de TVEL, une société membre de Rosatom travaillant sur le cycle du combustible nucléaire, collabore depuis 2001 avec Framatome ANP (devenu AREVA NP en 2006) et, depuis 2013, avec AREVA GmbH. Dans le cadre de ce partenariat, les parties fabriquent des assemblages combustibles (pour les réacteurs à eau pressurisée REP et à eau bouillante REB), vendus ensuite en Allemagne, en Suisse, aux Pays-Bas, en Suède et en Grande-Bretagne.

Mais le choix du pays a également été influencé par le fait que la France est aujourd’hui l’une des autorités mondiales en matière d’énergie nucléaire et un leader absolu pour ce qui est de la part du nucléaire dans la balance énergétique du pays. « La principale raison de notre implantation en France peut être résumée en un mot – « développement ». Mais quand nous parlons de développement, nous n’entendons pas uniquement la croissance sur de nouveaux marchés, mais également le progrès du secteur de l’énergie nucléaire dans son ensemble. En renforçant la coopération internationale, notamment entre les sociétés russes et françaises, nous travaillons sur la recherche d’axes potentiels d’évolution de l’énergie nucléaire », nous a confié le directeur de Rosatom France et vice-président de RIN en Europe de l’Ouest, Andreï Rojdestvine.

La pratique des dernières décennies a montré que l’énergie nucléaire était un secteur qui restait à l’abri des changements géopolitiques. Kirill Komarov, directeur général adjoint de la société d’État Rosatom chargé du développement et des affaires internationales, résume ainsi la situation : « En plus de 40 ans de coopération, tant de choses ont changé dans le monde. Mais au cours de toute cette période, nous sommes restés un partenaire fiable et avons montré notre attachement inconditionnel au respect de nos obligations ».

 

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