Le projet du système de collecte des péages sur les camions n’est pas abandonné, il sera réalisé par un seul concessionnaire nommé par le gouvernement. Crédit : Alexey Malgavko/RIA Novosti
Appel d’offres compliqué
Le gouvernement russe a annulé l’appel d’offres pour la création et l’entretien du système de collecte des péages sur les camions de plus de 12 tonnes. Le décret correspondant, signé par le premier-ministre Dmitri Medvedev le 16 août, a été publié le 24 août par le service de presse du gouvernement russe. L’objectif du projet est de transférer le poids des péages sur ceux qui abiment le plus les routes tout en faisant des profits grâce au transport. Un appareil de bord relié au navigateur russe GLONASS devait suivre les coordonnées des véhicules, les péages devaient être collectés automatiquement et transférés au Fonds fédéral des routes. L’État espérait collecter jusque 1,07 milliard d’euros au cours de la première année. En 13 ans, le montant collecté devait atteindre environ 21,20 milliards d’euros. Ces fonds devaient servir à la réparation et l’entretien des routes, principalement des voies fédérales. Le coût du trajet devait s’établir à hauteur de 0,07 euro par km.
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Le contrat était disputé par trois consortiums internationaux, créés par des acteurs russes, mais également par le français Vinci, l’autrichien Kapsch et le slovaque Sky Tall. Selon les modalités du concours annulé, le concessionnaire devait financer la création et le lancement du système de collecte des péages. Le coût total pour l’investisseur devait s’élever à 1,3 milliard d’euros pour la durée totale de l’accord. Toutefois, l’appel d’offres a été annulé au dernier moment.
« L’appel d’offres supposait que les participants devaient disposer d’une expérience dans les projets similaires, aussi des partenaires et technologies étrangers devaient obligatoirement être impliqués », explique l’analyste en chef chez UFS IC Ilya Balakirev. Il explique que, dès le mois de décembre, Rostec proposait une alternative permettant de créer le système entièrement sur la base de développements russes. « Aujourd’hui, les substitutions des importations et les sanctions sont un thème d’actualité, aussi on a décidé de reprendre cette proposition. On ne renonce pas au système en tant que tel, seulement il sera mis en œuvre sans la participation étrangère », estime l’expert.
Principales raisons
Avant de complètement annuler l’appel d’offres, le régulateur public Rosavtodor l’avait repoussé à quatre reprises. La dernière fois, l’appel d’offres a été repoussé du mois d’août au 22 septembre, le délai de lancement du système a également été repoussé d’un an, de fin 2014 fin 2015. Le service de presse de Rosavtodor nous a expliqué que le directeur de l’organisme avait signé le décret renonçant à l’appel d’offres le 19 août 2014. Selon l’organisme, le montant de la caution financière est actuellement remboursé aux participants, conformément aux conditions de la documentation du concours.
Toutefois, le projet n’est pas abandonné, il sera réalisé par un seul concessionnaire nommé par le gouvernement. Les sources proches du gouvernement nous ont confié que le Conseil des ministres devrait prochainement publier une ordonnance sur le concessionnaire unique. « L’accord de concession n’est signé qu’après la sélection du gagnant de l’appel d’offres qui devait intervenir le 22 septembre, désormais cela est exclu », a ajouté Rosavtodor.
Auparavant, le groupe public Rostec, dirigé par Serguei Tchemezov, s’était opposé à l’appel d’offres et à la sélection des concessionnaires parmi les consortiums internationaux. Tchemezov est considéré comme un compagnon d’armes de Vladimir Poutine depuis qu’il travaillait en RDA. Selon le quotidien économique russe Vedomosti, à la mi-juin 2014, Rostec a adressé une lettre au président russe proposant d’annuler l’appel d’offres et d’accorder le contrat au groupe directement. La lettre précisait qu’en cas de victoire d’un consortium international, le noyau technologique et le centre de traitement des données se retrouveraient en dehors du territoire russe et l’information sur les déplacements, la nature de tous les véhicules et les différentes cargaisons serait accessible aux spécialistes étrangers.
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