Crédit photo : Mikhaïl Voskresenski / RIA Novosti
Bilan du mois
Il y a, néanmoins, des conséquences négatives : la Crimée a des problèmes de distribution d’eau potable et de fourniture d’énergie et les grandes banques ont cessé d’exercer leurs activités dans la péninsule.
L’annexion de la Crimée par la Russie a conduit à un remaniement complet du système bancaire : toutes les grandes banques russes et ukrainiennes ont quitté la presqu’île.
« Les grandes banques russes ne vont pas travailler en Crimée car des acteurs bancaires comme VTB, la Banque de Moscou et Alfa Bank ont de puissantes filiales en Ukraine et il est tout à fait évident qu’en raison de la situation politique et économique, il sera impossible de mener activement des affaires commerciales en Crimée comme en Ukraine », a confié Mikhaïl Zadornov, président de la banque VTB24, à Russia Beyond The Headlines.
Selon lui, seules les banques travaillant en Crimée resteront dans la péninsule. Il s’agit tout particulièrement de la « Banque commerciale nationale russe » et de la « Banque de reconstruction et de développement de la Mer Noire » qui seront les piliers du système bancaire de Crimée à venir.
Elles deviendront propriétaires des banques ukrainiennes et récupéreront leurs passifs, notamment ceux de l’immense banque ukrainienne « Privat-bank », qui a décidé de ne plus mener ses activités sur la péninsule.
Les banques russes transmettront également à ces établissements de crédit leurs actifs et leurs passifs. C’est le cas de VTB24, qui comptait en Crimée 12 filiales bancaires, gérant entre autres, les fonds de la flotte de la mer Noire.
Les retraites augmentent
Selon les informations du Ministère du travail russe, en tout et pour tout 677 000 retraités vivent actuellement en Crimée et à Sébastopol. Le rattachement de la presqu’île à la Russie a eu pour conséquence une augmentation de leurs retraites.
Le montant moyen des retraites était de 113 euros dans la péninsule et de 125 euros à Sébastopol, soit moins qu’en Russie. Ainsi, plus d’un tiers des retraités de Crimée et de Sébastopol ont vu leur retraite croître de 25%.
Un autre changement important concerne les voies de transport. Plus particulièrement, début avril 2014, les chemins de fer ukrainiens ont cessé de faire circuler plusieurs trains en partance pour la Crimée. En effet, tous les trains provenant de Russie en direction de la presqu’île passent par l’Ukraine.
En conséquence, la « société des Chemins de fer russes » a déclaré qu’elle n’excluait pas la possibilité d’un arrêt complet des trains partant de la Russie continentale vers la péninsule.
A l’heure actuelle, les parties ont réussi à coordonner quelques itinéraires de trains mais le problème n’est toujours pas résolu.
L’eau et l’électricité
Les problèmes d’approvisionnement en eau potable et en énergie électrique de la péninsule restent eux aussi à régler. Les réserves en eau de la Crimée sont alimentées à 80% par le canal de Crimée du Nord en provenance d’Ukraine. Or, l’Ukraine a limité au maximum l’approvisionnement en eau de la Crimée.
Au final, de nouveaux puits vont être forés dans le sud-est de la péninsule pour assurer l’approvisionnement en eau potable du sud-est de la Crimée.
En mai, des experts de la compagnie russe « RusGuidro » seront envoyés sur la presqu’île. Il n’est pas exclu que la compagnie russe prenne en concession les canaux de Crimée.
La Crimée dépend de l’Ukraine en approvisionnement en eau comme en fourniture d’énergie. Les centrales électriques existantes en Crimée ne couvrent que 10 à 30% de ces besoins : sur 1400 MV, 70 à 90% du flux d’énergie provient du système électrique ukrainien.
A l’heure actuelle, le ministère de l’énergie russe examine plusieurs possibilités, dont la construction d’une centrale électrique d’une puissance de 1320 MV dans la péninsule, ou la pose d’un câble sous-marin traversant le détroit de Kertch.
Plans de développement
Au cours de ce dernier mois, les autorités russes ont convenu d’un plan de développement pour la Crimée par l’accroissement du tourisme et la création d’une zone de jeux. Il est prévu d’augmenter le flux de touristes principalement grâce à la diminution du coût des billets d’avion.
Ces dernières années, entre 5,5 et 6 millions de touristes par an se rendaient dans la péninsule. Parmi ces touristes, près de 60% étaient des citoyens ukrainiens, notamment des habitants des régions voisines gagnant la Crimée en train ou en voiture.
Désormais, les autorités locales veulent attirer dans la péninsule les touristes russes. Plus particulièrement, conformément à la demande de Vladimir Poutine, les transports aériens en direction de la Crimée ne seront pas imposés sur la valeur ajoutée (l’équivalent de la VAT en Russie) jusqu’au 1 janvier 2015.
En conséquence, le prix de revient de ce mode de transport diminuera de 18%. De plus, le gouvernement a injecté des subsides supplémentaires dans les vols en Crimée, procédé déjà testé dans d’autres régions russes. Les vols partant pour Kaliningrad et l’Extrême Orient sont subventionnés d’une manière similaire.
Ainsi, le prix des vols Moscou-Crimée est passé de 223 euros à 152 euros. Parallèlement aux billets d’avion bon marché, la création d’une zone de jeux de hasard et de casinos doit favoriser l’attrait de touristes en Crimée. C’est en tout cas le projet de loi déposé par Vladimir Poutine à la Douma d’état, chambre basse du parlement.
Du point de vue du développement de la péninsule, le lancement de cette zone de jeux contribuera à créer plus de 10 000 emplois dans la république.
Les autorités russes prévoient d’ouvrir les premiers casinos de la péninsule à la fin de l’année 2016 et espèrent bien faire de ce regroupement de jeux le concurrent direct de Monte-Carlo, de Las-Vegas et de Macao.
Le volume total des investissements est initialement évalué à 1,08 milliards d’euros. La part réservée aux fonds budgétaires ne sera investie que dans la création d’infrastructures jugées nécessaires.
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