Un pont pour relier la Crimée

Crédit : Andreï Stenine/RIA Novosti

Crédit : Andreï Stenine/RIA Novosti

Un pont de plus de quatre kilomètres de longueur reliant la Russie à la Crimée sera construit en un temps record. Les plans de cette voie pour les automobiles et les trains devraient être prêts d’ici la fin de l’année, la construction nécessitant ensuite plus ou moins trois ans. Le coût de l’ensemble du projet s’élèvera à 100 milliards de roubles (2,01 milliards d’euros) et les travaux seront supervisés par le fonctionnaire qui avait déjà dirigé la construction du pont entre Vladivostok et l’île Rousski.

Construction à toute vapeur

Les travaux de développement et d’exploration pour la construction d’une voie de transport reliant la Russie à la presqu’île de Crimée seront menés dans des délais extrêmement courts. Le meilleur projet de corridor entre cette région et le reste du pays doit être choisi d’ici la fin 2014. C’est ce qu’a annoncé Maxime Sokolov, ministre russe des Transports, au président Vladimir Poutine lors d’une réunion consacrée aux problèmes de transports en Crimée.

Au cours de cette rencontre, Vladimir Poutine a rappelé que le pont sur le détroit de Kertch devait être destiné tant aux automobiles qu’aux trains.

Même si les modalités de réalisation du projet ne sont pas encore claires, le ministre des Transports a déclaré qu’en plus de la voie ferroviaire, la possibilité de creuser un tunnel dans les profondeurs du détroit de Kertch était également à l’étude.

Sokolov a également souligné que le gouvernement avait déjà adopté un calendrier afin d’effectuer une étude de faisabilité de la construction du pont. Selon le ministre, des opérations d’étude et de reconnaissance sont prévues cette année. L’appel d’offres a même déjà été publié sur le site des achats publics : ces travaux sont estimés à 384 millions de roubles (7,72 millions d’euros).

Le meilleur projet sera choisi parmi les nombreuses candidatures en tenant compte des conditions géologiques et climatiques assez difficiles à cet endroit pour ce genre d’ouvrages.

Ensuite, le ministère des Transports aura besoin d’un certain temps pour mettre en place le projet avant d’entamer les travaux de construction.

C’est un groupe public de BTP fondé récemment pour cette occasion qui sera chargé de construire cette voie.

Le ministre des Transports estime que l’édification du pont automobile coûtera au moins 50 milliards de roubles (environ 1 milliard d’euros). L’intégration d’un chemin de fer pourrait cependant doubler ce chiffre.

À titre de comparaison, la construction du pont pour automobiles reliant l’île Rousski et Vladivostok avait nécessité 34 milliards de roubles (684 millions d’euros).

C’est Alexandre Afanassiev qui a été nommé superviseur du projet et directeur général du groupe de PTB. Il avait d’ailleurs déjà été chargé, en tant que responsable d’une des structures de « Rosavtodor » (Agence routière fédérale du ministère russe des Transports), de la construction du pont sur l’île Rousski, dont la construction avait été décidée à un sommet de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique.

Déjà plusieurs candidatures

De nombreuses sociétés ont déjà fait part de leur intérêt pour développer le projet, en particulier la Compagnie des chemins de fer russes.

L’ancien maire de Moscou Iouri Loujkov s’est également montré intéressé. Au début des années 2000, il avait déjà discuté avec les présidents russe et ukrainien des plans pour la mise en œuvre d’un pont ou d’un tunnel et avait soumis ses propositions. D’après Loujkov, les investissements nécessaires à la construction de ce pont pourraient être amortis en 10 ans.

« Ce nouvel accès à la Crimée réduirait la route entre la région du Caucase et les pays européens de 700-800 kilomètres », a déclaré mercredi l’ancien maire de la capitale russe. Il considère donc que ce projet serait avantageux non seulement d’un point de vue politique, mais aussi économique  ».

Oleg Skvortsov, président de l’Association des organismes de recherche routière, estime que la construction du pont pourrait durer quatre ans. « Le principal problème concerne le Code de l’urbanisme actuel car il interdit de commencer des travaux préparatoires avant l’adoption du projet », explique-t-il.

« Les spécialistes russes disposent d’une assez grande expérience pour ce genre de constructions », affirme Skvortsov. « Je pense notamment au pont de l’île Rousski, érigé récemment, mais aussi au pont traversant l’Amour et qui est destiné tant aux automobiles qu’aux trains ». L’expert souligne également que de nombreuses entreprises russes sont capables de réaliser un projet d’une telle complexité vite et bien.

« Le coût d’un pont de cette ampleur dépend fortement des caractéristiques climatiques et géologiques de son emplacement », indique Skvortsov. « En prédire la somme aussi tôt s’avère donc très difficile ».

La Russie et l’Ukraine ont commencé à discuter activement de la construction d’une voie de transport à travers le détroit en 2010, avant de signer un accord bilatéral en 2013. Cette liaison entre la Crimée et la Russie sera désormais entièrement financée par des investissements russes.

Le tout premier pont à travers le détroit de Kertch a été construit en 1944. Mais quelques mois après sa mise en service, ses piliers n’ont pas pu supporter le poids de la glace et le pont s’est effondré, avant d’être entièrement démonté.

 

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