Crédit : Sergey Savostianov/RG
Selon différentes estimations d’experts et de sources au sein du gouvernement, le coût total de la Crimée pourrait être de 2,1 à 3,6 milliards d’euros par an. Cette somme comprend les prestations sociales, les transferts pour compenser le déficit budgétaire de la nouvelle région et les coûts d’infrastructure, y compris la construction d’un pont sur le détroit de Kertch. D’après les rapports, il est déjà clair que les problèmes économiques de la Crimée en cas de rattachement à la Russie vont être nombreux : approvisionnement en énergie, en eau et en combustible.
La Russie va ramener le déficit budgétaire de la Crimée
La première tâche du nouveau curateur de la Crimée sera de boucher les trous du déficit budgétaire de la péninsule. Au cours des dernières années, la péninsule dépendait fortement de « l’Ukraine continentale ». Selon le député du Conseil suprême de Crimée, Leonid Pilunsky, l’indépendance financière s’élève à seulement 34%. En 2014, plus de la moitié des recettes budgétaires ont été fournies par les subventions de la ville de Kiev (234 millions d’euros des 417 millions d’euros de recettes budgétaires totales). Au cours des deux premiers mois, Kiev a transféré à la péninsule 21% de la somme. Si la Crimée devient le sujet de la Fédération de Russie, les transferts en provenance d’Ukraine s’arrêteront.
En outre, les normes russes ne correspondent pas aux dimensions des prestations sociales en Ukraine. Le montant des pensions et des transferts sociaux diffèrent de 2 – 2, 5 fois.
Dans le cas d’une rupture des relations de la Crimée avec l’Ukraine, la Russie devra faire face aux problèmes de réduction du montant des pensions et ceux des prestations sociales, en conformité avec les normes russes, a indiqué le ministre russe du Développement économique, Alexeï Oulioukaev.
Selon l’expert ukrainien du projet « Une Douma publique » Catherine Oboukhovski, la Crimée dans le secteur public emploierait 200 000 personnes, et selon l’agence de statistiques de l’Ukraine en février de cette année, le salaire moyen équivaut à 250 euros. En Russie, ce chiffre est près de trois fois plus élevé, 600 euros. Pour aligner les salaires au niveau russe, il faudra 70 millions d’euros par mois, soit 840 millions par an.
Un grand chantier
Outre la sphère sociale, l’infrastructure demandera de lourds investissements à la Russie. Si l’Ukraine désactive le réseau d’énergie de la Crimée, pour son alimentation en énergie il faudra construire des lignes électriques à travers le détroit de Kertch, rappelle le Président de l’association à but non lucratif, Réseaux territoriaux d’organisations, Alexandre Khouroudji. Le moyen le plus rapide se trouve au fond du détroit de Kertch. Selon les estimations des experts, afin de fournir les installations nécessaires cela coûterait 360 millions d’euros. Le Ministère de l’Energie de la Fédération de Russie n’a pas souhaité faire de commentaires là-dessus.
Outre les dépenses urgentes de l’infrastructure, des fonds supplémentaires sont nécessaires pour de nouveaux projets d’investissement de grande envergure qui devraient sérieusement transformer la péninsule.
La représentation commerciale de la Russie en Ukraine, a déjà dressée une liste de projets, dans lesquels pourraient investir des hommes d’affaires russes. Les investissements nécessaires sont estimés à 3,6 milliards d’euros. Les projets les plus coûteux de la liste sont ceux des infrastructures. En particulier, la reconstruction de l’autoroute de Kherson – Djankoï – Théodosie – Kertch, coûts estimés à 1 milliard d’euros, et les projets liés aux ports maritimes d’Eupatoria, de Théodosie, de Kertch et de Yalta pour un montant total de près de 1,3 milliard d’euros. Dans la liste, il y a aussi des projets d’investissement pour la construction de sites touristiques et de loisirs, des installations dans le domaine de l’agriculture et d’autres liées aux aéroports de Kertch et de Sébastopol. Les coûts d’investissement nécessaires à la construction du pont sur le détroit de Kertch sont estimés à 860 millions d’euros.
« Avec cet argent, il possible de construire de nombreux d’hôtels et autres infrastructures touristiques, ce qui peut rapidement être payant », explique Loukachov. Des investissements de plus de 3,6 milliards d’euros seront une impulsion à la croissance économique, si l’on prend en considération que le volume de l’économie de la Crimée est aujourd’hui estimé à seulement 10 milliards de dollars, déclare Narek Avakian, analyste chez Aforex.
Le régime fiscal
Afin de réduire la charge du budget de la Russie dans la mesure du rattachement possible de la Crimée, une péninsule peut recevoir un statut fiscal spécial similaire à celui énoncé de 1994 à 2007 en vertu de la délimitation des pouvoirs entre le Tatarstan et le centre fédéral, un fonctionnaire du centre explique :
« Par exemple, un tel accord en 1999, le Tatarstan a laissé pour le financement de programmes ciblés 50% de la TVA recueillie au lieu de la norme à 15%, les droits d’accise sur l’alcool, le pétrole et les voitures, déclare le partenaire du Chef de la pratique fiscale de Baker Tilly Impôts Services, Vakhitov Roustam. Le service fédéral des impôts n’a pas souhaité faire de commentaires sur l’utilisation d’un même mode de fonctionnement en Crimée ».
Le transfert aux normes russes de collecte des impôts et du système monétaire unique peut prendre de 9 à 12 mois, affirme le Directeur des Finances internationales et régionales, Fitch Ratings, Vladimir Redkin.
Ce texte a été préparé sur la base de documents provenant de RBC Daily et Vzgliad
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