La demande est en augmentation constante entre les deux capitales, surtout au départ de Moscou. Source : Service de presse
Un signe que l’avion n’est plus tout à fait réservé aux fortunés : entre 2011 et 2012, l’Agence fédérale du transport aérien a relevé une hausse du nombre de passagers de 17,4%. En Russie, le transport aérien se porte bien, affichant un taux de croissance supérieur à la moyenne mondiale.
Désormais plus mobile, le citoyen russe perçu comme appartenant à la fameuse « classe moyenne » devient une cible commerciale convoitée. Un an après avoir obtenu l’autorisation d’assurer une liaison entre Paris et Moscou – en vertu d’un accord intergouvernemental –, Transaero revendique quelque 78 000 passagers.
Si ce premier bilan est jugé prometteur, la direction évalue surtout ses possibilités de développement : « La demande est en constante progression sur ce trajet », se réjouit son directeur adjoint, Dmitri Stoliarov.
Jusqu’à juillet 2012, les vols directs reliant les capitales russe et française étaient uniquement assurés par les compagnies Aeroflot et Air France, réunies au sein de l’alliance SkyTeam. Transaero a obtenu son feu vert en signant un accord d’exploitation commune de cette ligne avec la compagnie française Aigle Azur.
Cette autorisation a de fait mis fin à un monopole historique : tandis que les partenaires Aeroflot et Air France effectuent leurs vols de Roissy Charles-de-Gaulle et Moscou Cheremetievo, les compagnies nouvellement introduites transportent leurs passagers depuis les deux autres aéroports civils moscovites – Domodedovo et Vnoukovo – jusqu’à Paris-Orly.
« Nous mettons nos forces en commun via un partage de codes afin de faire face à la concurrence, explique Fabrice Ebner, directeur commercial d’Aigle Azur. Ce partenariat nous permet à la fois de proposer plus de flexibilité dans les horaires, mais aussi d’établir un réseau de correspondances ».
Ainsi, les passagers voyageant sur vol direct auront désormais la possibilité de choisir leur compagnie. La concurrence est ouverte.
Pour autant, le tandem Transaero / Aigle Azur peut-il se mesurer aux prestigieuses Aeroflot et Air France ? « L’augmentation de la demande sur le trajet Moscou-Paris révèle que la fréquence des vols est aujourd’hui est aujourd’hui insuffisante », juge Dmitri Stoliarov.
Seulement, en l’état actuel, le développement des deux compagnies reste bridé par les conditions posées par l’accord intergouvernemental, qui leur ne permettent pas d’augmenter la fréquence de leurs rotations. Chacune d’elles assure aujourd’hui un vol quotidien, contre cinq pour Aeroflot et Air France.
Dans ces conditions, Transaero entend miser sur l’amélioration de ses services. La compagnie prévoit notamment de lancer à bord de ses Boeing 737-800 une nouvelle classe pour ce type d’avion, l’Impériale.
« Les voyageurs friands de luxe et d’exclusivité pourront apprécier l’aménagement de cette classe, équipée de fauteuils cocons convertibles en lit », souligne M. Stoliarov. Un privilège aguicheur qui sera également proposé sur les moyens-courriers.
Par ailleurs, la compagnie envisage, d’ici à la fin de l’année, de généraliser l’accès à Internet sur 30 de ses appareils. Deux formules tarifaires seront proposées : à l’heure ou illimité.
La deuxième compagnie russe ne lésine pas : les passagers pourront également utiliser leur téléphone mobile. Autant d’appâts qui attireront, sans doute, les hommes d’affaires du Moscou-Paris.
La compagnie Aigle Azur, qui a transporté 55 000 passagers sur sa ligne Orly-Vnoukovo, veut quant à elle pallier son manque de notoriété sur le marché russe, consciente que près des trois quarts de ses passagers sont de nationalité russe.
Son prochain objectif : établir, dans les prochaines semaines, des correspondances sur le réseau domestique russe.
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