Bientôt une usine d'assemblage d'avions canadiens en Russie

Le Twin Otter est équipé de 19 sièges, et son prix se chiffre à 4,5 ou 5 millions d’euros. Crédit : Alamy/Legion Media

Le Twin Otter est équipé de 19 sièges, et son prix se chiffre à 4,5 ou 5 millions d’euros. Crédit : Alamy/Legion Media

Une usine d’assemblage des avions utilitaires canadiens Twin Otter sera ouverte dans la ville russe d’Oulianovsk (900 km au sud-est de Moscou) en 2014. Le projet est soutenu par l’administration du district autonome de Iamalo-Nénétsie (Sibérie orientale), la région ayant un grand besoin d’avions de cette classe.

La Russie lancera son premier projet de production d’avions utilitaires. D’après Viatcheslav Iliouchine, porte-parole de l’Association russe de l’aviation régionale « Aviasoyouz », une usine d’assemblage des avions DHC-6 Twin Otter du constructeur de Havilland Canada devra être construite dans la ville russe d’Oulianovsk d’ici fin 2014.

Le Twin Otter, conçu en 1964 et modernisé en 2010 par de Havilland Canada, sera assemblé par la société Vitiaz (le fondateur d’Aviasoyouz), qui est en effet le premier résident de la zone économique spéciale d’Oulianovsk. Le projet de l’usine sera présenté lors de la prochaine réunion conjointe d’Aviasoyouz et de l’administration du district autonome de Iamalo-Nénétsie à la mi-août. Selon M.Iliouchine, les avions canadiens suscitent l’intérêt des autorités de plusieurs régions du nord de la Russie.

« Sans attendre le démarrage de la production, nous avons décidé d’acquérir au Canada dans le cadre de notre programme neuf avions. Le Twin Otter est un avion unique, qui peut être utilisé avec une infrastructure réduite au sol. Il est possible de modifier rapidement la configuration de l’appareil, il est polyvalent et peut être équipé de roues, de skis et de flotteurs. L’avion est capable d’utiliser des pistes d’une longueur de seulement 600 mètres et se poser sur un terrain non-aménagé. Le Twin Otter est équipé de 19 sièges, et son prix se chiffre à 4,5 ou 5 millions d’euros », a indiqué le porte-parole d’Aviasoyouz.

D’après le PDG de Vitiaz Sergueï Antsiferov, sa compagnie envisage de construire 24 avions par an.

Comme l’explique M.Iliouchine, pour rendre le projet rentable, il faut fabriquer au total près de 50 avions, la demande sur le marché civil étant estimée à 200 aéronefs pour les dix prochaines années. L’armée, la police et le ministère des Situations d’urgence devront acquérir encore 200 avions.

Les investissements dans le projet se chiffrent au total à 60 millions d’euros, dont 37,5 millions ont déjà été dépensés, indique M.Antsiferov.

Outre le DHC-6 Twin Otter, l’on envisageait d’assembler à Oulianovsk d’autres avions canadiens, notamment le Q400 du constructeur Bombardier. Cet aéronef est capable d’embarquer de 68 à 78 passagers et a une autonomie de 2.500 km. Le prix d’une version modernisée du Q400 se chiffre à près de 22,5 millions d’euros.

L’industrie aéronautique russe est actuellement sur le chemin déjà parcouru par la construction automobile : au lieu de créer ses propres avions, les constructeurs russes importent des technologies occidentales, estime le rédacteur-en-chef du magazine en ligne Avia.ru Roman Goussarov. Ainsi, les avions Soukhoi Superjet 100 et MS-21, considérés comme russes, se composent à 50% d’éléments produits par des sociétés occidentales, souligne M.Goussarov. Cependant, il s’agit en effet d’une tendance mondiale, dit le journaliste. Mais si dans les SSJ100 et MS-21, les constructeurs ont réussi à intégrer les meilleures technologies occidentales, en ce qui concerne les avions utilitaires, la Russie ne fait que les assembler. Cela étant dit, il serait presqu’impossible d’inventer un avion qui dépasserait le Twin Otter, conclut l’expert.

Texte original (en russe) publié sur le site de Vedomosti le 6 août 2013.

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