Crédit photo : Ilya Naymushin / REUTERS
La production journalière de pétrole a atteint en juin 10,53 millions de barils, c’est ce que font apparaître les données du Centre de dispatching du complexe des combustibles et de l’énergie. Il y a 25 ans qu’on produisait une quantité supérieure de pétrole.
Selon les données de British Petroleum, en 1988, la production journalière moyenne de pétrole de la Fédération de Russie revenait à 11,070 millions de barils. Ensuite, cette production a marqué une chute pour atteindre un creux historique de 6,0 6 millions de barils en 1996. L’année dernière, le chiffre s’élevait à 10,37 millions de barils.
Deux facteurs ont permis d’atteindre ce record, fait remarquer Andreï Gromadine, analyste de JP Morgan dans le domaine du pétrole et du gaz. En premier lieu, il s’agit d’une augmentation de la production du gisement de Vankor de « Rosneft ». L’année dernière, on a produit à partir de ce gisement 18,3 millions de tonnes.
Cette année, « Rosneft » a l’intention d’atteindre le maximum de production de Vankor, soit, 25 millions de tonnes. « Au début de l’année, la direction de la compagnie a déclaré que la production de Vankor atteindra 420 000 à 440 000 barils. À présent, cette production atteint déjà 430 000 barils », note Gromadine. Il ajoute qu’à l’avenir la production de Vankor n’augmentera plus.
Le second facteur, selon Gromadine, est l’augmentation de la production par « Gazprom » de condensat de gaz. En 2010, sa production journalière revenait à 270 000 barils, un an plus tard, 300 000 barils et maintenant, 350 000 barils.
Les prix élevés du pétrole ont contribué à l’augmentation de la production. En février, ces prix ont atteint le pic de 119 dollars le baril, alors que la valeur moyenne pour ce dernier semestre revient à 108 dollars, fait remarquer l’analyste d’IFC « Solid » Artur Akhmetov.
Par la quantité de pétrole produit, la Russie a depuis longtemps dépassé l’Arabie Saoudite. Dans cet État, selon les données fournies par l’agence Bloomberg, en juin, la production journalière moyenne revenait à 9,47 millions de barils.
Cependant, Andreï Polishchuk, analyste de Raiffeisenbank, indique que l’Arabie Saoudite pourrait facilement augmenter sa production journalière pour atteindre 12,5 millions de barils. Mais elle ne le fait pas, pour ne pas faire dérailler les prix du pétrole.
Ce n’est pas par hasard que « Rosneft » s’efforce à augmenter la production de pétrole, considère Polishchuk. La compagnie a conclu quelques gros contrats à long terme pour la fourniture de matières premières. À partir de juillet, « Rosneft » devra fournir à PKN Orlen 8,6 millions de tonnes par an jusqu’en 2016. Et elle doit fournir à la compagnie chinoise CNPC 365 millions de tonnes à partir de 2014, durant une période de 25 ans.
Les représentants des compagnies pétrolières se gardent de commenter le dynamisme de la production de pétrole en Russie et les perspectives de celle-ci. « C’est là un problème fort délicat », dit un collaborateur d’une de ces compagnies.
Il rappelle que les producteurs de pétrole ont déclaré plus d’une fois que pour un fonctionnement stable de cette branche sont nécessaires des conditions stables d’investissement à long terme.
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Il est à noter que chaque compagnie planifie pour elle-même dans une perspective à moyen terme une augmentation de la production peu importante, mais quand même présente. Le président de « Rosneft » Igor Setchine a déclaré après l’achat de TNK-BP que la production de la compagnie unifiée atteindra cette année 215 millions de tonnes de pétrole.
En 2012, les compagnies ont obtenu 205 millions de tonnes. Vers 2017, « Rosneft » à l’intention de doubler la production du gisement de Vekhnechonski et des gisements attenants à celui-ci, afin d’atteindre 15 millions de tonnes de pétrole par an.
Vagit Alekperov, président de « Lukoil », a déclaré à la fin du mois de juin que la compagnie prévoit d’augmenter à partir de 2013 la production de 1 % par an. La mise en exploitation prochaine par la compagnie de grands gisements est prévue pour 2016 : ce seront le gisement de Filanovski dans la mer Caspienne et le gisement Imilorskoe dans la région autonome de Khanty-Mansi.
Un représentant de « Gazprom neft » a confié qu’en 2013, la compagnie prévoit d’obtenir 62 millions de tonnes d’équivalents de pétrole. Et qu’en 2025, ce chiffre devrait passer à 100 millions de tonnes.
Le Directeur général de « Surgutneftegaz » Vladimir Bogdanov a déclaré récemment que dans les années à venir, la compagnie produira 60 à 62 millions de tonnes par an (en 2012, elle a produit 61,4 millions de tonnes).
Ce paramètre ne changera pas non plus chez « Bashneft » dans les 3 ou 4 prochaines années (la production devant être de l’ordre de 15 millions de tonnes), a expliqué un représentant de la compagnie. La production des gisements portant les noms de Trebs et de Titov atteindra en 2018 le niveau de 4,8 millions de tonnes.
Mais Gromadine est convaincu que le record de juin n’est qu’un pic et que dans une proche perspective, il n’existe pas de conditions de croissance. Akhmetov est d’avis que jusqu’à la fin de l’année, la production journalière se conservera au niveau de 10,5 millions de barils.
Alors que Polishchuk rappelle que selon le schéma général de développement de l’industrie du pétrole en Russie jusqu’en 2020, la production doit se conserver au niveau de 505 millions de tonnes par an (en 2012, elle a atteint 518 millions de tonnes). Il fait remarquer que 80 % des ressources se trouvent dans des gisements qui sont déjà en exploitation.
Akhmetov admet la possibilité que d’ici 2020, grâce à l’exploitation de l’étagère et des ressources de pétrole difficiles à extraire, la production journalière de pétrole puisse atteindre 10,8 à 11,0 millions de barils.
Source : Vedomosti.ru
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