Outre la vodka, les produits de transformation de la betterave à sucre ont de bonnes perspectives d'exportation. Crédit : Vladimir Viatkine/RIA Novosti
Les Européens achètent aujourd'hui principalement à la Russie des matières premières : poisson congelé, fruits de mer, blé. Selon le Service fédéral des douanes, la Russie a exporté entre janvier et mars 2013 vers les pays étrangers (hors ex-URSS) des produits alimentaires et des matières premières agricoles pour 3,2 milliards de dollars. C'est 1,9% du montant total du commerce extérieur de la Russie. Pour le moment, le volume des produits finis n'est pas comptabilisé séparément. Toutefois, le ministre espère modifier cette situation.
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À l'heure actuelle, seules 12 sociétés russes livrent des produits à l'étranger, et certaines de ces entreprises ont été achetées par de grandes multinationales. Ainsi, l'autorisation de livrer des produits aux marchés étrangers a par exemple été fournie au producteur de jus de fruits et de produits laitiers Wimm-Bill-Dann (en 2011, la société a été acquise à 100% par PepsiCo), à l'usine de glace Rousski Kholod (exportations en petites quantités vers les USA), et aux producteurs de viande en conserve de Kaliningrad Deïva et Soveren. Mais le volume total de leurs livraisons vers les marchés en Europe n'excède pas quelques tonnes par an.
La raison principale est que les compagnies russes certifiées pour l'exportation livrent des produits dont l'Occident n'a pas besoin. Toutefois, l'analyste de l'Agence de conjoncture du marché agricole (AKAR) Dmitri Rylko suggère que les Européens ont certifié à dessein des secteurs où les produits russes ne sont pas compétitifs. Il est rejoint par le porte-parole du Service fédéral russe de contrôle vétérinaire et phytosanitaire (Rosselkhoznadzor) Alexeï Alekseïenko : « Personne ne veut diluer son marché avec des produits étrangers. Nos plus proches voisins de l'UE nous ont imposé des barrières phytosanitaires très strictes, par exemple, l'obligation de réaliser un traitement thermique ni supérieur ni inférieur à 80 degrés ». Toutefois, selon M. Rylko, suite à l'entrée de la Russie dans l'OMC, ces obstacles sont plus faciles à surmonter. Le récent appel du ministère de l'Agriculture pourrait d'ailleurs être lié à cette donnée nouvelle.
La Russie pourrait commencer à augmenter ses exportations avec la vodka, une carte de visite du pays. Aujourd'hui, on livre aux pays étrangers hors ex-URSS environ 5 millions de dal de cette boisson par an, environ 1 million étant fournis par la société Russian Standard - le producteur russe d'alcool le plus orienté vers les exportations. Selon le président du Centre d'étude des marchés fédéral et régionaux de l'alcool (TsIFFRA) Vadim Drobiz, pour augmenter les volumes, la Russie a besoin d'une politique d'État, d'un lobbying en faveur des intérêts de la vodka en tant que boisson nationale russe dans les rayons étrangers. Un bon exemple est l'expérience du Japon, de l'Ecosse et de la France, dont les boissons nationales - saké, whisky, cognac et champagne - sont protégées au niveau international. M. Drobiz propose d'enregistrer le nom vodka russe : « Après cela, la Russie pourra plus facilement promouvoir ses marques et lutter contre les livraisons de production pseudo-russe et contrefaite dans l'UE. Et les Européens auront plus de choix, dans différentes gammes de prix ».
Outre la vodka, d'autres produits ont de bonnes perspectives d'exportation - la farine (grain transformé), le beurre (oléagineux) et les produits de transformation de la betterave à sucre. Selon M. Rylko, pour les deux dernières catégories il est tout à fait réaliste de multiplier les livraisons dès aujourd'hui. « Actuellement, jusqu'à un tiers des oléagineux transformés sont exportés, a dit l'expert. En outre, tout le surplus de production est également exporté vers l'UE. C'est la même chose avec la betterave à sucre ».
Les exportations russes de farine, selon Rylko, peuvent être multipliées par deux. Mais la hausse est freinée par la particularité du marché lui-même. Le fait est que la farine n'occupe traditionnellement pas plus de 10% du marché mondial de blé. Et les principaux pays exportateurs s'y sont résolus depuis longtemps, en fournissant aux pays étrangers du grain non transformé.
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