Chypre ne parvient pas à un accord avec la Russie

Dans une interview à des médias européens, Medvedev a déclaré que la Russie pourrait dénoncer l’accord conclu avec Chypre pour échapper à la double imposition. Crédit : RIA Novosti/Ekaterina Chtoukina

Dans une interview à des médias européens, Medvedev a déclaré que la Russie pourrait dénoncer l’accord conclu avec Chypre pour échapper à la double imposition. Crédit : RIA Novosti/Ekaterina Chtoukina

Le premier ministre, Dmitri Medvedev, a menacé les autorités de l’île d’annuler l’accord permettant d’échapper à la double imposition. Aujourd’hui, la Commission européenne prend part aux négociations.

Hier, Michalis Sarris, ministre chypriote des Finances, a entamé à Moscou les négociations au sujet de l’aide pour le sauvetage économique du pays. L’île a besoin de près de 17 milliards d’euros ; la troïka européenne, la Banque centrale européenne et le FMI sont prêts à lui fournir 10 milliards d’euros à condition que Chypre trouve elle-même 5,8 milliards d’euros. Les autorités du pays projetaient de régler la deuxième partie du problème grâce à une taxe extraordinaire imposée aux banques locales, mais mardi le Parlement chypriote a rejeté ce projet de loi (taxe sur les comptes de plus de 20.000 euros : de 6,75% à 9%). Après cela, il ne reste plus à Chypre qu’à espérer soit un assouplissement de la position de troïka européenne concernant l’introduction de cette taxe, soit un soutien venant de la Russie.

Sarris a participé à deux rencontres ; l’une tout d’abord avec le ministre russe des Finances, Anton Silouanov, et l’autre ensuite avec le vice premier ministre Igor Chouvalov. Officiellement, il est venu discuter d’un rééchelonnement (sur cinq ans) du crédit de 2,5 milliards d’euro remboursables sur quatre ans et demi et accordé par la Russie en 2011. Cependant, Sarris s’est aussi rendu en Russie pour lui faire des offres d’actifs chypriotes non pas à crédit, mais en espèces, expliquent deux fonctionnaires russe et européen. Selon eux, les projets énergétiques font partie des possibilités restantes.

Après ces négociations, Sarris a déclaré que les deux parties ne se sont pour l’instant pas mis d’accord. Il a promis de poursuivre les négociations aujourd’hui et de ne pas quitter la Russie avant parvenir à « n’importe quel accord ». Les représentants de Chouvalov et du ministère des Finances n’ont pas dévoilé le contenu des négociations.

Les Chypriotes n’ont fait aucune proposition qui pourrait directement intéresser la Russie, explique un fonctionnaire fédéral. Les négociations se sont poursuivies, mais n’ont pas abouti à un accord, affirme un autre fonctionnaire fédéral. Selon lui, les Chypriotes ont avancé beaucoup de propositions, dont certaines, concernant le gaz naturel. La Russie les analyse, mais elle n’est pas encore sûre qu’elles représentent un quelconque intérêt. « Aujourd’hui auront lieu les négociations. Nous verrons bien », a déclaré un interlocuteur à Vedomosti.

Il parle ici de la visite à Moscou de la délégation européenne lors de laquelle une rencontre aura lieu entre le premier ministre Dmitri Medvedev et le président de la Commission européenne José Manuel Barosso et entre les commissaires européens et les ministres russes. Dans une interview à des médias européens, Medvedev a fait part d’une information qui pourrait influencer les négociations d’aujourd’hui. Il a déclaré que la Russie pourrait dénoncer l’accord conclu avec Chypre pour échapper à la double imposition. C’est grâce à cet accord que les entreprises russes s’intéressent à Chypre ; sans lui, n’importe quel retrait de fonds sur l’île serait soumis aux impôts en Russie, explique Alexandre Zakharov, partenaire de Paragon Advice Group.

Le sauvetage des banques chypriotes est lui aussi examiné, comme en témoigne la participation aux négociations d’Andreï Kostine, président de la banque VTB. Le journal chypriote Kathimerini s’est dépêché d’annoncer qu’un accord avait été conclu sur l’achat de la Cyprus Popular Bank. Toutefois, le porte-parole du gouvernement chypriote dément cette nouvelle (selon Interfax). The Financial Times ajoute que la Gazprombank prévoit son rachat, mais un représentant de la banque russe a nié tout intérêt dans cet actif. Guerman Gref, président de la Sberbank, a quant à lui déclaré que la Sberbank prévoyait d’acheter une banque à Chypre, mais que l’offre s’est révélée être dénuée d’intérêt.

Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.

Ce site utilise des cookies. Cliquez ici pour en savoir plus.

Accepter les cookies