Le PDG de Gazprom Alexeï Miller (à g.) et le PDG de Novatek Leonid Mikhelson lors d'une discussion sur les exportations de gaz. Crédit : Alexeï Nikolski/RIA Novosti
L’annulation du monopole d’exportation de Gazprom est possible, « car nous avons désormais des fournisseurs indépendants de gaz, mais nous ne devons pas perdre d’argent », a déclaré Dmitri Medvedev au Forum économique mondial de Davos. « C’est le plus important. L’argent d’abord. Tout le reste, ce n’est que discussions », a souligné le premier ministre. Selon lui, avant de permettre à Novatek et à d’autres producteurs de fournir du carburant à l’étranger, il est nécessaire d’en calculer toutes les conséquences.
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Maintenant, le droit exclusif de fournir du gaz à l’étranger appartient à Gazprom. Le vice-ministre de l’Energie, Pavel Fedorov, a déclaré qu’une discussion sur la libéralisation des exportations avec le gouvernement et une décision peut être prise déjà en janvier-février. Pour sa part, l’agence a élaboré et présenté plusieurs options pour la révision de la loi sur l’exportation.
Novatek a pour l’instant seulement la possibilité de signer des contrats pour la fourniture de gaz naturel liquéfié (GNL) à partir de Yamal, en vertu du contrat avec Gazprom. Mais l’entreprise veut obtenir le droit à l’approvisionnement indépendant. En novembre il a été annoncé que la société a envoyé une proposition au ministère de l’Energie pour annuler le monopole d’exportation de Gazprom. Le ministre de l’Énergie, Alexandre Novak, a ensuite indiqué que le ministère allait étudier la possibilité de signer des contrats directement, en notant que l’on devrait examiner la question séparément, en utilisant une certaine forme d’accords juridiques, y compris avec Gazprom Export.
Pour l’instant Novatek ne peut conclure avec les sociétés étrangères que des contrats commerciaux. Mais, depuis octobre, le fournisseur indépendant vend du gaz à l’allemand EnBW qui se trouve sur le marché européen. Il est prévu de livrer annuellement à EnBW environ 2 milliards de mètres cube de gaz. Hier le dirigeant de Novatek, Leonid Mikhelson, a indiqué qu’il n’excluait pas la possibilité de conclure de nouveaux contrats avec des sociétés européennes, sans donner plus de détails.
Chez Gazprom on est en désaccord avec une possible diversification des fournisseurs pour les marchés étrangers. « Nous croyons que la disposition existante est justifiée et efficace », a indiqué à RBC Daily le représentant officiel de Gazprom, Sergueï Kupriyanov. La source de RBC Daily au ministère de l’Environnement a indiqué que le ministère appuie l’abolition du monopole d’exportation de Gazprom, mais seulement en partie pour le GNL. Obtenir un commentaire du Service Fédéral Antimonopole (FAS) et du ministère de l’Énergie n’a pas été possible, mais il a été signalé plus tôt que les autorités soutiennent l’initiative de Novatek.
L’obtention par Novatek du droit à l’exportation indépendante de gaz augmentera la demande de combustible russe, remarque Vitaly Kryukov d’IFD Kapital. Selon lui les Européens ne sont pas contre l’achat de gaz russe, ils sont pour la diversification des fournisseurs et l’élimination du monopole de Gazprom. En cas de libéralisation de l’exportation, Novatek aura de bonnes chances de prendre pied sur ce marché. Selon M. Kryukov, il n’y aura pas de dumping par une société indépendante, mais Gazprom devra faire avec la concurrence.
Paru sur le site RBC Daily le 24 janvier 2013.
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