Superbombes: qui des États-Unis ou de la Russie possède la plus puissante?

Image d'illustration, Afghanistan. Si Washington possède la «mère de toutes les bombes», Moscou détient le «père».

Image d'illustration, Afghanistan. Si Washington possède la «mère de toutes les bombes», Moscou détient le «père».

Reuters
Les États-Unis viennent, pour la première fois, d’utiliser leur plus puissante bombe non-nucléaire, surnommée la «mère de toutes les bombes». La Russie possède quant à elle une ogive qui pourrait bien prétendre au rôle du «père».

La bombe américaine GBU-43, larguée le 13 avril sur un complexe de fortifications de Daech (organisation interdite en Russie) en Afghanistan, a été surnommée la « mère de toutes les bombes » pour sa puissance explosive équivalente à 11 tonnes de TNT. Il s’agit de la première utilisation dans des conditions de combat de la bombe créée en 2003.

Crédit : ZUMA Press / Global Look Press

Crédit : Reuters

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Son équivalent russe a vu le jour quatre ans plus tard : il s’est avéré quatre fois plus puissant et a reçu le surnom, tout aussi ronflant, de « père de toutes les bombes ». Les militaires russes ont déclaré que la nouvelle bombe russe avait été construite pour combattre les terroristes et ont testé le nouvel engin à l’occasion du sixième anniversaire des attentats contre les États-Unis.

Quels sont les avantages de ces superbombes

L’utilisation par les États-Unis de la « mère de toutes les bombes » contre les positions de Daech le 13 avril a tué au moins 36 combattants et a détruit des entrepôts d’armes, des véhicules militaires et plusieurs tunnels souterrains utilisés par les combattants pour se déplacer sans être aperçus des soldats américains. Le président Donald Trump a qualifié l’opération de « mission très réussie » pour les forces armées américaines.

L’équivalent russe de la GBU-43 s’appelle « bombe à explosif combustible-air » (ODAB). Sa puissance explosive est comparable à celle des ogives nucléaires, mais contrairement à ces dernières, elle ne laisse pas de nuage radioactif grâce à ce que l’on appelle « l’effet de souffle ».

« Des ogives du type ODAB, d’une puissance inférieure, ont été utilisées dans différentes guerres au cours de ces 50 dernières années. Ainsi, les Américains ont utilisé ces bombes pour nettoyer la jungle au Vietnam afin d’y poser ensuite leurs hélicoptères, alors que nous les avons utilisées pour vider les cavernes de Tora Bora en Afghanistan, où se cachaient nos ennemis moudjahidines », nous explique Vadim Koziouline, professeur à l’Académie des sciences militaires.

Il précise que sous l’URSS puis en Russie, la bombe à explosif combustible-air ODAB-1500 et la bombe de démolition FAB-9000 étaient les munitions aériennes les plus puissantes.

Caractéristiques particulières de la bombe russe

La partie avant du « père » contient un appareil qui, au moment du tir, pulvérise les explosifs à l’intérieur de l’ogive. La « pulvérisation » commence uniquement à l’issue du délai fixé par le pointeur.

« Les aérosols forment un mélange que le fusible fait exploser. La bombe crée une onde de choc qui produit un vide d’air à l’endroit de l’explosion. Suite à cette saute de pression, tous les objets présents dans l’épicentre explosent de l’intérieur – qu’il s’agisse d’hommes, de véhicules, de fortifications ou d’autres installations de défense de l’ennemi », nous explique Alexeï Ramm, analyste militaire du quotidien Izvestia.

Crédit : RIA NovostiCrédit : RIA Novosti

Selon les estimations de la revue américaine National Interest, malgré son volume plus faible, la bombe russe affiche une puissance quatre fois supérieure à celle de la « mère ». Ainsi, l’explosion du « père » russe est équivalente à 40 tonnes de TNT contre 10 tonnes pour « l’Américaine ».

Par ailleurs, le rayon de destruction de la bombe russe est 20 fois plus important que celui de la GBU-43. Pourtant, nul ne sait ce qu’est devenu le « père ». Depuis 2007, nous n’avons eu aucune information sur les essais ni sur l’utilisation de cette arme.

Ramm souligne que les bombes à explosif combustible-air sont classées par l’Onu dans les « moyens inhumains de guerre causant des souffrances exorbitantes ».

« Malgré cela, l’arme n’a été interdite par aucune des conventions de l’Onu et ne fait partie d’aucun accord sur la réduction des armements. La Russie estime que cette bombe pourrait être remplacée par plusieurs ogives nucléaires tactiques dont la défense russe dispose actuellement. Les États-Unis affichent une position similaire concernant leurs petites ogives nucléaires », souligne l’expert. 

Il explique que cela a permis au Congrès américain d’adopter la décision d’accélérer le programme de conception et de fabrication de ce type d’armements. Par ailleurs, l’armée américaine ne cache pas que ces armes sont créées pour être utilisées contre des sites nucléaires en Iran et en Corée du Nord.

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